Agriculture urbaine et agroécologie

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Du 30 septembre au 10 octobre, une délégation cubaine a exposé et échangé sur l’agriculture urbaine, périurbaine et familiale ainsi que sur l’agroécologie au cours de divers événements inclus dans "Les 4 saisons de l’agroécologie et de l’alimentation durable", rencontre organisée par Montpellier-Métropole.

Ce programme très dense a été réalisé grâce aux subventions de la Métropole de Montpellier (7 000 €) et de Montpellier-ville (1 000 €), mais également à l’aide de l’équipe technique de la Métropole, des Semeurs de Jardins, des Marchés Paysans, du CARI, du CIRAD, et de tous les agriculteurs qui nous ont reçus dans leurs exploitations.
La délégation cubaine était composée de Mr Luis Gomez, Directeur Général de l’Institut des Sols de Cuba, Mme Ysumila Rodrìguez Cruz, Déléguée à l’Agriculture pour la province de Holguìn, Mr José Eloy López Menéndez, agriculteur urbain dans la ville de Holguìn (il y a 21 fermes urbaines dans la ville).

Le 30 septembre, la délégation a été reçue par une représentation officielle de Montpellier-Métropole, composée de Mme Isabelle Tousard, Vice-présidente de Montpellier-Métropole, Déléguée à la Transition Écologique et Solidaire, Biodiversité, Energie, Agroécologie et Alimentation, Mme Clare Hart, Vice-présidente de Montpellier, Déléguée au Rayonnement International et Coopération Européenne, Mme Marie Massart, Conseillère de la Métropole et Adjointe au Maire de Montpellier. L’Ambassade de Cuba en France était représentée par Mme Danae De Paz Grau, Conseillère Économique et Commerciale.

Le programme a été inclus dans un événement de Montpellier-Métropole « Les 4 saisons de l’agroécologie et l’alimentation durable ».

La délégation a participé à trois conférences-débats :

  • Le 1er octobre : « Nourrir des millions de personnes sans intrant ni pesticide : l’expérience cubaine »
  • Le 5 octobre : conférence publique à Montpellier sur l’agriculture urbaine à Cuba
  • Le 7 octobre : dans le cadre du Sommet International (41 pays représentés), conférence « Quelle pertinence de l’agroécologie pour répondre aux enjeux d’alimentation durable  ? »
  • Le 8 octobre : participation au Festival International des Terres et des Graines
  • Le 9 octobre : un ciné-débat avec la projection de 5 petits documentaires de la Television Serrana et un débat sur l’agriculture de montagne, notamment dans la Sierra Maestra.

Mais aussi à des visites de terrain :

  • Le 3 octobre, le matin : visite au CIRAD.
  • Le 3 octobre, l’après-midi : visite de deux rizicultures en Camargue :
    Mas de Sainte Cécile. 13200 ARLES. Exploitation polyculture /élevage en bio. Intégration d’un élevage de canards pour désherber les rizières en 2022. Production, stockage, conditionnement et vente à la ferme. Le riziculteur utilise aussi des silos de séchage sans chauffer.
    Petit Mas du Tort. 13200 ARLES. Céréaliculture riz/blé (dominante riz) en conventionnel et entièrement mécanisée avec des matériels de très haute technologie (tracteur conduit par GPS et par Laser).
  • Le 5 octobre, le matin : ferme urbaine collective de La Condamine, sur 5 ha de terres agricoles préservées au sein de Montpellier. Cette ferme est gérée de manière agroécologique avec du maraîchage biologique diversifié et un aménagement en agroforesterie. De nombreux échanges sur les pratiques culturales ont eu lieu.
  • Le 5, en fin de matinée : Jardins de Sablassous. C’est une association de jardins partagés. La rencontre avec les adhérents a donné lieu à des échanges et des conseils sur les pratiques
  • Le 5, l’après-midi : Domaine Les Viviers à Jacou (périurbain), coopérative de Terracopa. C’est un lieu-test qui permet à de jeunes agriculteurs de développer leur projet pour une durée maximale de trois ans. De multiples échanges avec les maraîchers ont permis de partager les pratiques.
  • Le 6 octobre : jardin associatif partagé à Castries. Une expérience peu banale : en effet, une multitude d’arbres fruitiers semés à partir de graines récupérées, cultivés sans arrosage (uniquement la rosée du matin), sans pesticide, sans produits chimiques, sans arrachage des herbes qui poussent un peu partout, et des fruits récoltés.
  • Le 6, le matin : Domaine de Mirabeau à Fabrègues (périurbain) ; ils pratiquent la polyculture et l’élevage ; leur particularité : une démarche écologique et respectueuse de l’environnement et de la biodiversité. De plus, ils font de l’insertion de publics en difficulté, nombreux échanges.

Les thèmes largement développés par la délégation :

  • Ils ont expliqué qu’après la chute du Mur de Berlin, Cuba avait dû transformer son agriculture pour faire face au manque d’intrants, de pesticides et autres. Un travail remarquable entre chercheurs et paysans a mis en place, puis développé, l’agroécologie, l’agriculture urbaine et suburbaine.
  • les pratiques culturales, mais aussi les questions sur le sol, l’eau et le changement climatique.
  • La relation entre les chercheurs agronomes et les paysans. Cuba a 16 Instituts d’Agronomie ; les recherches se font en laboratoire et sur des parcelles expérimentales. Ils considèrent que chaque ferme possède ses propres caractéristiques et que les résultats des Instituts de Recherche doivent être adaptés à chaque ferme. Pour ce faire, il y a un chercheur de chaque Institut dans chaque province, son rôle est d’aider les paysans à adapter les résultats des recherches dans leur ferme et en même temps d’obtenir d’autres données qui vont améliorer les recherches.
  • Les écoles maternelles et primaires : dans chaque école, il y a un petit potager pour que les enfants apprennent à reconnaître les plantes, leurs fonctions et comment les utiliser ; ils apprennent également à jardiner. La ville de Montpellier veut expérimenter cette orientation.

Les perspectives exposées par la délégation :

  • Agriculture urbaine, périurbaine et familiale.
    Création d’une plateforme de travail basée sur l’échanges de connaissances avec la participation de divers acteurs (producteurs, décideurs, consommateurs et scientifiques).

Sujets prioritaires :
1) organisation et répartition des fermes agricoles et des vergers au niveau régional et local
2) modèles de production et de distribution alimentaire
3) accompagnement et formation de tous les acteurs pour accélérer la mise en place d’un modèle de production agro écologique
4) définition d’indicateurs permettant de mesurer les progrès réalisés

  • Transition Agroécologique ? « Nouveau modèle d’agriculture »
    Ce modèle d’agriculture écologique s’est développé grâce à un programme global qui intègre la recherche scientifique, la diversification des cultures, la lutte intégrée contre les ravageurs, la nutrition biologique des sols, les techniques sylvopastorales, la rotation des cultures, l’éducation et la formation des personnes, le soutien aux agriculteurs ruraux et horizontal à l’agriculteur, échange de connaissances, entre autres éléments.
  • Projets de recherche scientifique avec des centres situés à Montpellier (IRD, CIRAD, Ecosol, INRA)
    avec pour thème : Comment réussir la transition agroécologique ?
  • Projet de « Jumelage » entre Montpellier - Holguín
  • Projet « adduction d’eau pour la commune de San Andrés »
    Récupération du conduit du barrage de San Andrés à Estrada, qui permettrait d’alimenter en eau les habitants de San Andrés et permettrait le démarrage des systèmes d’irrigation déjà installés sur 1 022 ha de cultures.
    Récupération des installations d’irrigation dans les zones fruitières de la Vallée de Mayabe, qui comprend un verger de 28 variétés de manguiers et d’autres arbres fruitiers.

Pour pérenniser le projet, il est proposé d’exporter des fruits (mangue, avocat, goyave) largement appréciés par la population française.