Les violences faites aux femmes, c’est grave.

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Les violences sexuelles et sexistes sont un véritable fléau qui s’observe partout dans le monde, quel que soit le milieu socio-économique.
Selon les estimations de l’Organisation Mondiale de la Santé, environ une femme sur trois dans le monde a déjà subi un acte de violence physique et/ou sexuelle.

Comme les statistiques actualisées le dévoilent, Cuba n’est pas épargné et trop de familles souffrent de violences fondées sur le genre.

Quelques chiffres-clés et mesures prises méritent d’être rappelés :
• Le nouveau Code de la famille reconnaît l’égalité de toutes les personnes ;
• Depuis 2021, Cuba dispose d’un Programme national pour l’avancement des femmes et d’une Stratégie intégrale de prévention de la violence sexiste et intrafamiliale, avec prise en charge des victimes ;
• La Fédération des Femmes Cubaines œuvre pour que davantage de femmes soient employées à des postes de direction. Les résultats obtenus au cours de la dernière législature confirment que Cuba est le deuxième parlement au monde avec la plus forte participation des femmes (55,74 % des députées).
Elles représentent 52,4 % des membres au Conseil d’État.
Elles occupent également 84% des postes du système judiciaire et 8 postes de procureur sur 10 ;
• Les femmes représentent 62 % de la population ayant fait des études supérieures.
Dans le secteur de la santé publique, elles totalisent 70,9 % des effectifs et 62 % du personnel médical.
Elles se distinguent par leurs performances en sciences, un secteur dans lequel Cuba a dépassé la parité hommes-femmes avec 53,3 % de femmes.

Mais ce n’est pas suffisant.

L’article de presse ci-dessous montre que des scénarios plus efficaces de protection contre la violence sexiste sont recherchés. Ils sont basés sur la prévention et sur une coopération intégrale entre tous les acteurs concernés par cette question.
SR

La prévention est la clé de l’efficacité dans la stratégie de lutte contre la violence sexiste.

Auteur : Wennys Díaz Ballaga | internet@granma.cu
Auteur : Susana Antón Rodriguez | susana@granma.cu
21 février 2024

Les chiffres récemment actualisés montrent clairement que près 5 600 familles, comprenant plus de 16 000 femmes et filles, vivent dans un climat de violence.

Image : Moro

La volonté de l’État et du Gouvernement cubains est de promouvoir une Stratégie globale de prévention et de protection contre la violence fondée sur le genre et intrafamiliale, en mettant en place des mécanismes de prise en compte intégrale et systématique de ce fléau qui déchire notre société, grâce à la réponse articulée et coordonnée des différents acteurs.

De plus, le mandat constitutionnel favorise le total épanouissement des femmes et leur pleine participation à la vie sociale, leur garantit l’exercice de leurs droits sexuels et reproductifs et les protège contre la violence sexiste dans toutes ses manifestations et dans tous les lieux où elle se produit.

Granma s’est entretenu avec Inés María Chapman Waugh, vice-première ministre, sur l’état d’avancement de cette politique deux ans après son approbation, afin de mettre l’accent sur les problèmes, les défis à relever comme sur les mesures à prendre pour en améliorer son application.

Qu’est-il advenu de la Stratégie, deux ans après son approbation ?

La stratégie garantit une réponse globale et intégrée pour la prévention et la protection efficace contre la violence fondée sur le genre. Elle repose sur le travail coopératif entre les instances et services de l’Administration Centrale de l’État, les différents prestataires de services, les agents sociaux dans les municipalités et la large participation des citoyens.

"Elle est mise en œuvre par un ensemble de normes approuvées, qui inscrivent dans leurs articles la protection des femmes qui subissent des situations de violence. Il s’agit notamment du Code des Familles, du Médiateur récemment institué, de l’article 151 du Code Pénal, de l’article 152 sur l’Exécution des Peines, du Décret-Loi 74 qui règlemente la Loi sur l’Exécution des Peines, de l’article 141/21 du Code des Procédures et le Protocole d’action pour la prévention du harcèlement sur le lieu de travail”.

“Comment parvenir à cette mise en œuvre opérante ? Eh bien, grâce aux protocoles d’action de chacun des organismes, tels que le Tribunal Suprême Populaire (TSP), le Procureur Général de la République (FGR), la Police Nationale Révolutionnaire (PNR) et les Ministères de la Santé Publique et de la Justice, tous étant coordonnés en termes de gestion et d’exécution afin d’obtenir une réponse efficace”.

“En outre, nous disposons d’une organisation de travail présidée par le Comité Central du Parti, qui assure le suivi de cette question, dans laquelle toutes les personnes concernées ont des comptes à rendre.

La Fédération des Femmes Cubaines (FMC) renforce également son rôle au niveau local, dans les quartiers, avec les agents communaux, les réseaux de soutien, de prévention, d’identification et de protection contre la violence, ainsi que l’articulation et le renforcement des Centres d’Orientation de la Femme et des Familles, des Centres d’Ecoute contre la violence et des Maisons -ateliers .

La FMC et le Ministère du Travail et de la Sécurité Sociale ont également réalisé une enquête sur les familles vivant dans un climat de violence ou sur le point d’y basculer, ceci afin de transformer, en collaboration avec les groupes de prévention de chaque territoire, les modes d’action et éliminer les causes et les conditions qui génèrent la violence.
Les chiffres récemment mis à jour montrent clairement qu’environ 5 600 familles, avec plus de 16 000 femmes et filles en leur sein, subissent une situation de violence.

Quelles actions avez-vous développées pour rendre plus efficace la stratégie et obtenir de meilleurs résultats dans sa mise en œuvre ?

La FGR a proposé la création d’un Registre Administratif Interopérable, qui permettra de renforcer la prévention, en mettant l’accent sur la protection des mineurs dans les familles sujettes au féminicide, ainsi que la mise en place de politiques publiques et d’un plan de communication sur le sujet.

Ce système interopérable, s’il fonctionne correctement, nous permettra d’être plus efficaces, notamment en matière de prévention ; c’est pourquoi nous travaillons à sa création et à son perfectionnement, afin que tous les acteurs concernés aient accès à l’information et puissent suivre chaque dossier, même si la procédure n’est pas terminée.

Nous travaillons également sur la conception d’un registre unique interopérable, qui permettra l’identification, la protection, le suivi et la surveillance des cas de violence.

Ce registre doit fonctionner correctement à l’échelon local, là où ce type de faits se produit ; d’où le rôle fondamental joué par les Conseils de Prévention dans le signalement des cas au moyen de cette plateforme, à laquelle les organisations et les organismes impliqués dans la résolution du problème auront accès.

En outre, un système de formation et de perfectionnement a été créé, avec des cours en présentiel et en visio, destiné à l’encadrement et l’administration réserviste.

Le TSP a développé des cours de troisième cycle sur le traitement de la violence intrafamiliale, des ateliers sur le délit relatif à la traite des êtres humains, avec une approche globale, des formations en matière civile, familiale et pénale, tandis que le Ministère de l’Intérieur, en collaboration avec la FMC, le Centre National d’Education Sexuelle (Cenesex) et l’Université de La Havane, a organisé deux événements d’envergure nationale, visant à accroître la spécialisation dans la prise en charge des victimes et dans les techniques d’investigation et juridico-pénales.

De surcroit, nous disposons désormais de l’Observatoire Cubain sur l’Egalité Hommes - Femmes, qui nous permet de condenser cette information et de déterminer les domaines dans lesquels nous devons travailler davantage ou ceux dans lesquels nous avons progressé.

Cet observatoire est mis à jour chaque année et c’est précisément pour cette raison que nous travaillons à la conception d’un registre unique interopérable qui fournira des informations, de manière plus régulière, pour le suivi des cas.

Un autre point fort obtenu au cours de ces deux années est de pouvoir compter sur le décret 96, qui intègre le protocole d’action dans les situations de discrimination, de violence et de harcèlement sur le lieu de travail ; une réglementation récente que nous devons également nous approprier, afin de parvenir à des environnements de plus en plus exempts de toute forme de violence.

ACTIONS VISANT A AMELIORER LA MISE EN OEUVRE DE LA STRATEGIE
• Améliorer et systématiser l’attention portée à la violence sexiste en se fondant sur l’intersectorialité et une approche multidisciplinaire de ce fléau, dès que tous les OACE (ndt : Organismes de l’Administration Centrale de l’Etat) disposeront de leurs protocoles d’action pour atteindre, grâce à la formation, les institutions chargées de l’exécution.

• Garantir la spécialisation des professionnels de l’aide sociale, de la santé, des urgences, de la police ou de la justice, dans une perspective d’égalité des sexes, afin qu’ils puissent travailler de manière adaptée pour prévenir et éviter de nouvelles victimes.

• Promouvoir le développement d’une culture juridique dans la population sur cette question.

• Accroître la visibilité et la compréhension de la violence fondée sur le genre, en tant que problème social et sanitaire qui affecte les droits humains, et par conséquent développer les actions de protection et de prévention systématiques, depuis le collège jusqu’aux institutions chargées du social.

• Renforcer le suivi et la surveillance conçus par la FMC pour la prévention au niveau local.

• Actualiser le plan de communication sur la violence sexiste et les protocoles d’action.

• Organiser la création de Services de Prise en charge Intégrale des victimes de violence sexiste et intrafamiliale.

• Ouverture, par le Minsap, d’une consultation multidisciplinaire pour la prise en charge intégrale des victimes de violence fondée sur le genre et intrafamiliale.

• Création d’une ligne unique pour la prise en charge des actes de violence sexiste et intrafamiliale.