Voyage au centre de ... Jules Verne, méconnu !

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Par Salvador Arias García Traduit par Alain de Cullant

Dans le livre qui nous occupe, en plus d’avoir une bibliographie des œuvres, il inclut un chapitre intitulé « Jules Verne dans le réseau des réseaux ».

Il y a un certain temps, les enfants et les adolescents qui lisaient la littérature qui les intéressait le plus trouvaient peu d’information sur leurs auteurs favoris. Pour les critiques ce n’était pas très sérieux de se dédier à commenter des livres qu’eux-mêmes avaient très probablement lus durant leur enfance, mais qu’ils estimaient maintenant comme des expressions mineures de la littérature, vu ses lecteurs.

Ceci, par exemple, a fait que la revue de José Martí, La Edad de Oro, un texte d’une exceptionnelle qualité, n’a commencé à recevoir qu’une attention « sérieuse » soixante ans après avoir été publiée. Avec la revalorisation de l’enfant comme important lecteur sont ensuite venus des rapprochements intéressants aux traditionnels auteurs « de contes de fées » et à d’autres aussi, discrédités pour être la préférence des mineurs, comme les cas d’Alexandre Dumas ou de Jules Verne.

Un auteur cubain, Ariel Pérez Rodríguez, a dédié un livre à ce dernier, Viaje al centro del Verne desconocido (Voyage au centre du Verne méconnu) (maison d’édition Gente Nueva, 2009), actuellement en vente dans nos librairies. Un ouvrage singulier sous plus d’un aspect.

Le livre qui non seulement se souligne pour sa thématique mais pour sa façon de l’aborder, en utilisant les ressources que prête Internet comme source d’information importante. Ceci nous mène à une affaire de caractère immédiat pour la recherche en général et littéraire spécifiquement : les longues recherches dans les bibliothèques et les archives resteraient-elles derrière ?

Maintenant, l’ordinateur peut nous offrir des informations incroyables et actualisées en tapant seulement sur les touches adéquates. Et ceci suscite la polémique du moment : combien peuvent être sûres les données dans un système qui s’avère facilement pénétrable avec les plus diverses intentions. Je pense que nous devrions vérifier le sérieux de la source de chaque information que nous recevons par Internet avant de l’accepter et, en outre, les comparer avec d’autres sources, au cas où. De toutes façons l’avance est presque incroyable pour recevoir une ample et rapide information, bien que la légitimité des sources primaires, poussiéreuses et difficiles à trouver, sera toujours valide.

Dans le livre qui nous occupe, en plus d’avoir une bibliographie des œuvres, il inclut un chapitre intitulé « Jules Verne dans le réseau des réseaux ». Là, l’auteur décrit et commente les principaux et abondants sites d’Internet dédiés à l’auteur français. Nous découvrons que dans l’invention moderne il existe quasi une fièvre vernienne, comme hommage à celui qui a préfiguré tant de possibilités du futur. Par conséquent, Ariel Pérez a pu compiler une très ample information qu’il nous propose maintenant dans ce livre agréable et intéressant.

L’auteur, né à Santa Clara en 1976, est licencié en Sciences de l’Informatique et Membre d’Honneur du Centre International Jules Verne. Il dirige, publie et conçoit une revue numérique, Mundo Verne. Et, en plus, il possède un site Web de référence récompensé en rapport avec ce thème.

Dans l’introduction du livre, « Les raisons d’un projet  », nous apprenons que ce n’est pas avant les années 60 du siècle dernier que la personne et l’œuvre de Jules Verne ont commencé à être revalorisées. Les études prolifèrent, uni à la découverte de nouveaux textes et de nouvelles informations.

L’intensité de l’intérêt pour Jules Verne a été mise en évidence en 2005, l’année où l’on a commémoré le centenaire de sa mort, quand, seulement en France, plus de cinquante livres ont été publiés sur lui. Ariel Pérez Rodriguez est, apparemment, notre plus importante contribution à la renaissance vernienne. Lecteur de ses romans depuis l’adolescence, c’est dans le nouveau XXIème siècle qu’il commence ses premières recherches sur Internet. Son rapprochement va au-delà des aspects connus de l’auteur, il cherche surtout, « l’autre Verne, le vrai, l’auteur de la série qui l’a immortalisé, l’homme, qui s’érige comme le créateur du roman de la science dans le royaume de la littérature française, celui qui apparaît comme l’authentique créateur d’un monde pour le futur des hommes à partir de la pédagogie, de la didactique et de la qualité de savoir comprendre ».

À travers des chapitres faciles à lire, avec des sous-titres à la façon vernienne, Ariel Pérez Rodriguez fait des incursions dans les divers chemins qui conduisent toujours à Jules Verne. En plus de faire apparaître des détails de son existence, peu divulgués jusqu’à présent, il réalise un sondage sur l’environnement où il a vécu. Il le place comme le produit des conceptions intellectuelles de l’époque : le socialisme romantique et le positivisme. Il met l’accent sur la science et l’industrie qui devront « guider l’homme vers un avenir de bonheur et d’harmonie, dans un progrès matériel et moral ». Et une nouvelle vision du monde, qui pousse à une nouvelle façon de penser et d’agir dans tous les domaines de l’activité humaine.

L’auteur affirme « ce n’a peut-être pas été l’essor scientifique et technologique du XIXème siècle qui a donné lieu à l’apparition de la divulgation scientifique », mais il serait plus judicieux de dire que durant cette période apparaît une véritable nécessité de vulgariser les connaissances. Attentif aux mouvements politiques de l’époque, ainsi qu’aux tendances philosophiques existantes, les deux se reflètent aussi dans l’œuvre de Jules Verne, bien qu’en arriver à des conclusions sur ce sujet, selon Ariel Pérez, « requerrait de nombreuses études ». Dans son livre nous pouvons critiqué la répétition précise de plusieurs pages dans différents chapitres, pour appartenir probablement à des textes écrits à des moments différents.

Une des polémiques essentielles en ce qui concerne Jules Verne se réfère à savoir s’il a été un prophète ou seulement un écrivain imaginatif. Bien que lui-même ait affirmé que ses lectures sur le développement scientifique de son temps étaient la base de la plupart de ses idées, Ariel Pérez Rodriguez finit par laisser la réponse au lecteur, plutôt rhétorique, parce que nous adhérons logiquement à leur seconde option : « Jules Verne n’a rien fait de plus que développer la technologie naissante du XIXème siècle et de la porter un peu en avant dans le temps ».

Indépendamment des nombreux matériels d’intérêt que présente le livre, comme la reproduction de plusieurs entrevues, de textes inédits, de tables et de bibliographies – une d’elles inclut les couvertures originales des 67 romans de l’auteur – Ariel Pérez Rodriguez propose un intéressant alinéa pour refléter les relations entre Cuba et Verne. Grâce à une entrevue faite à l’époque, nous apprenons qu’il fumait généralement des cigares qu’on lui envoyait de La Havane, baptisés avec le nom de son roman Le rayon vert.

De même, dans un chapitre absurdement intitulé « Que met en évidence la relation du romancier français avec la plus grande île des Petites Antilles » (À tout hasard, Cuba n’appartient-elle pas aux Grandes Antilles ?), en plus de nous approcher de l’opinion des auteurs ayant plus ou moins suivis les pas de Verne sur le territoire national, il nous présente la curiosité d’un cubain qui, en 1902, l’invitait à visiter notre Île pour la prendre comme scène de l’un de ses romans. La lettre de réponse de Jules Verne a été gentille, mais laconique : « Il n’y a pas de doute que l’île de Cuba pourrait me fournir des sujets très intéressants… » mais « il est déjà trop tard ».

Une donnée qui ne cesse pas de me surprendre, bien que je sache qu’elle existait, est la quantité des titres de Jules Verne publiés à Cuba après 1959, spécifiquement par le biais de la maison d’édition Gente Nueva : presque trente, certains ayant plusieurs rééditions et des illustrations d’artistes cubains. Ce qui fait de Jules Verne un des écrivains étrangers ayant le plus grand nombre d’œuvres publiées dans le pays.

Ces éditions ont été parmi les premières lectures de milliers de Cubains, chez certains, comme c’est le cas pour Ariel Pérez Rodriguez, elles ont laissé une profonde empreinte. Maintenant, ces lecteurs d’hier peuvent rencontrer à nouveau l’écrivain français à travers le livre Viaje al centro del Verne desconocido. En ce qui me concerne, je me souviens que Voyage au centre de la terre a été ma première lecture du romancier français, il y a plusieurs décennies, dans une édition que je n’aie plus. Je dois admettre qu’après la lecture du livre commenté, j’ai acheté une nouvelle édition de ce roman pour entreprendre sa relecture.