ONU : où en est-on de la mise en oeuvre à Cuba des objectifs du millénaire ?

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Un article de Fernando Ravsberg, traduit par notre amie Nuria.

Le journaliste examine dans le détail les résultats obtenus à Cuba dans les principaux objectifs fixés par l’ONU pour être atteints en 2015. Et comme on dit populairement "il n’y a pas photo" ! Encore une fois Cuba n’est pas le paradis mais ce n’est pas l’enfer. Et bien des habitants de ce monde souhaiteraient pouvoir bénéficier des services indispensables à une vie normale, comme c’est le cas à Cuba.

Les Objectifs du Millénaire

Je lis dans la presse que CUBA a déjà atteint les « objectifs du millénaire », ceux fixés par l’ONU pour 2015. Je n’y ai pas prêté une grande attention, me disant qu’il s’agit de l’optimisme qui caractérise les milieux officiels.

Cependant, quelques jours plus tard, j’ai en main une déclaration du Secrétaire Général des Nations Unies à ce sujet qui ouvre ma curiosité. J’ épluche donc les objectifs définis pour CUBA.

Je fais en sorte d’aller au-delà des statistiques officielles et je vois que l’UNICEF assure qu’à CUBA il n’y a pas de dénutrition infantile, ce qui est un signe indiscutable de l’arrêt de « la faim ou pauvreté extrême », le premier des objectifs du millénaire.

Mes randonnées à travers la campagne m’ont amené à rencontrer des cubains qui vivent sans électricité et j’ai visité plus d’un bidonville, mais je dois reconnaître que jamais je n’ai vu de misère comme celle des bidonvilles d’Uruguay, ou des communautés mayas de Mexico ou des rues de Rio.

Les salaires sont en dessous des propositions fixées par les Objectifs du Millénaire mais sont compensés par les gratuités et subventions telles que la santé, l’éducation, un quota alimentaire, le transport, les téléphones, l’eau et la réparation des logements.

Ont également été créés un Système de Sécurité Sociale qui finance des restaurants pour retraités, remet des vêtements, meubles et produits de nettoyage aux familles vulnérables et entretient des centres d’accueil pour orphelins.

Justement la politique de protection des mineurs sans attache familiale est une des raisons pour lesquelles il n’y a pas d’enfants dans les rues. Depuis le nombre d’années où je vis à CUBA je n’ai jamais rencontré un enfant dormant dans un parc ou devant un portail.

L’ONU propose également que «  l’enseignement primaire soit universel » , ce que CUBA réussit depuis plusieurs années, rendant le neuvième degré obligatoire. L’éducation bénéficie aussi aux enfants vivant dans les endroits les plus reculés des montagnes.

On peut débattre des heures sur la qualité de l’enseignement, ses problèmes matériels et la formation des maîtres, j’ai suffisamment écrit à ce sujet. Mais il serait stupide de nier le fait que tous les enfants cubains vont à l’école.

Et en parlant de l’enseignement, l’un des autres objectifs est que les filles puissent avoir accès à l’université afin d’atteindre «  l’égalité des sexes et l’autonomie de la femme  », grâce à la préparation professionnelle et à leur intégration au travail.

A CUBA les chiffres parlent d’eux -même, elles occupent 63% des places universitaires. Au niveau travail, entre 1970 et 2008, le nombre de femmes responsables a été multiplié par 7et celui des techniciennes par 6 ( bureau national des statistiques)

Et il ne s’agit pas que de données cubaines, le Forum Economique Mondial situe Trinidad Tobago et CUBA comme les pays latinoaméricains ayant la meilleure égalité de sexes. Se positionnant ainsi bien avant La Colombie, Le Brésil et le Mexique.

Le quatrième objectif est justement le plus grand succès de la santé cubaine : la « réduction de la mortalité infantile  ». Dans l’île, meurent moins de 5 enfants /1000 naissances, indice comparable à celui de certains pays développés.

Et un sujet qui va de pair avec le précédent, c’est améliorer la santé maternelle, autre sujet où les résultats sont très avancés. Les femmes enceintes reçoivent une attention médicale, gratuite et permanente, depuis le premier mois de grossesse.

Il y a peu je fis un reportage dans lequel j’ai reflété tout le système, des foyers maternels dans lesquels sont accueillis les grossesses à risque durant de longues périodes, jusqu’aux cliniques neonatales, spécialisées dans les cas les plus difficiles.

« Combattre le VIH et la Malaria » est un des autres objectifs mondiaux. Cuba fait partie d’un nombre de pays réduits où les porteurs du virus ont accès au traitement antiretroviral, connu populairement comme « cocktail ».
Les laboratoires cubains produisent les génériques et les délivrent gratuitement aux pharmacies du quartier C’est grâce à cela que le nombre de malades et morts s’est substanciellement réduit.

Les patients sont en observation médicale permanente et ambulatoire, ce qui leur permet d’avoir une vie normale, où les femmes porteuses du virus peuvent accoucher d’enfants sains , conseillés par des médecins spécialisés qui les accouchent.

La nécessité de changements à CUBA est ce qui est souhaité par les citadins, les dissidents, les exilés et jusqu’au propre gouvernement.

Cependant , quelque soit la société future , les Objectifs du Millénaire déjà atteints devraient être protégés comme étant les plus grands trésors de la nation.