Le Habana Libre ou l’Histoire d’un Insubmersible…

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Un article de Bertrand Ferrux pour le site Cubania.

Il fallait une situation enviée qui ne serait jamais égalée. On choisit la Rampa, considérée comme avenue la plus importante du milieu du XXème siècle

Le Habana Libre, créé sous le premier nom de Habana Hilton, est comme le vaisseau amiral d’un quartier aujourd’hui en plein essor, le Vedado.

Symbole de l’histoire de Cuba ?

Parfois décrié pour son aspect architectural d’une époque révolue, il est pourtant synonyme d’un certain art de vivre et peut-être même le symbole de l’Histoire de Cuba !

Loger au Habana Libre, c’est ainsi revenir dans le passé et revivre la transition historique qui a créé la Havane d’aujourd’hui…

Un projet pharaonique…

C’est en 1943 que le groupe Hilton devient la première chaine hôtelière américaine.

Conrad Hilton, après la création d’un premier hôtel hors des USA (à San Juan / Porto Rico), cherche de nouveaux investissements à l’étranger pour construire dans un lieu prestigieux un hôtel qui le serait tout autant.

Naturellement il se tourne vers Cuba et sa capitale emblématique, celle du jeu, de la vie facile, connue à l’époque comme un territoire presqu’américain.

Et très logiquement, il cherche dans le quartier du Vedado, à la Havane, là où tout se joue : l’argent, les filles, les soirées, l’exil doré des milliardaires.

C’est ainsi que démarre l’histoire invraisemblable du plus grand hôtel de l’Amérique Latine…

Il fallait un lieu parfaitement visible et une situation enviée qui ne serait jamais égalée. On choisit la Rampa, considérée comme avenue la plus importante du milieu du XXème siècle. Ce boulevard se trouve être en pente et c’est forcément la partie haute qui est sélectionnée. Les concepteurs voulaient ainsi que le bâtiment soit visible depuis quasiment toute la Havane… ce qui est le cas encore aujourd’hui.

Conçu par le cabinet d’architecte Welton Beckett et Associates, le projet validé par Conrad Hilton devra assurer à ce dernier une véritable respectabilité et ainsi internationaliser son groupe. L’architecte est célèbre ; il aura durant tout le XXème siècle conçu de nombreux bâtiments emblématiques parmi les plus réputés de Los Angeles comme le Capitol Records Building.

Les travaux peuvent commencer et il faudra 3 ans de construction pour obtenir le palace inégalé.

Le président Batista a en effet donné son aval pour que soit érigé un massif building de 27 étages alors que l’environnement architectural et les règles du quartier étaient totalement contradictoires au projet : tous les bâtiments environnants datant de la fin du XIXème siècle / début XXème ne dépassaient pas… les trois étages.

C’est tout naturellement les cubains Arroyo y Menéndez qui sont choisis pour la supervision de ce rude projet pharaonique… entouré de maisons basses sur un terrain en pente.

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