Les jeunes communistes cubains vont s’impliquer dans le secteur privé

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La mise en place du secteur privé dans la production cubaine des biens et des services n’est pas une mesure de circonstance vouée à la disparition, une fois remise à flot une économie déprimée dont la centralisation à l’extrême a révélé depuis de nombreuses années son incapacité et son archaïsme. Selon des perspectives officielles, le domaine privé devrait atteindre entre 40 et 45 % du PIB du pays, dans un délai de cinq ans. Aujourd’hui, et en deux ans à peine, c’est presque un demi-million de personnes qui travaillent légalement à leur compte. Avec des résultats plus ou moins significatifs. Une plus grande flexibilité quant au nombre et la nature de secteurs concernés et au niveau des revenus est une des revendications des actuels et futurs « cuentapropistas ». Qui, satisfaite, pourrait être un argument supplémentaire pour capter la jeune génération, celle qui, par définition bien connue, est la plus exigeante, la plus créative et la plus perplexe, avec des rêves affichés d’ailleurs.

S’accorder avec les changements que vit le pays et perfectionner ses structures, fonctionnement et travail

L’Union de Jeunes Communistes de Cuba (UJC), filiale du Parti Communiste, va créer à partir de juin des organisations de base dans le secteur émergent privé (dit à Cuba « no estatal ») apparu dans l’île dans le cadre des réformes économiques du président Raúl Castro, a informé le quotidien national « Juventud Rebelde », comme le rapporte l’agence EFE.

Avec cette décision, l’UJC prétend « s’accorder avec les changements que vit le pays et perfectionner ses structures, fonctionnement et travail », a déclaré Joan Abel Palmero Pérez, membre du bureau national de l’organisation.
« Le travail à son compte (privé) est arrivé pour rester. Ce n’est pas une réalité incommode ni un stigmate mais une variante convenable d’emploi, un secteur émergent où l’on trouve un nombre croissant de jeunes, militants inclus  », selon Juventud Rebelde, qui rapporte les propos de Palmero.
Voir (en espagnol) : http://www.juventudrebelde.cu/cuba/2013-05-24/extiende-la-ujc-sus-estructuras-al-sector-no-estatal/

La constitution d’organisations de base de l’UJC dans le secteur « cuentapropista », comme on appelle à Cuba le travail à son compte, se réfèrera au processus qui dans le même sens mène déjà à bien la Centrale de Travailleurs de Cuba (CTC, syndicat unique de l’île).

L’extension du travail autonome dans l’île et la possibilité de constituer de petits fonds de commerce, dans un éventail délimité d’activités, a été une des principales mesures du plan de réformes entrepris par Raúl Castro les dernières années pour réanimer une économie nationale déprimée.
Selon de dernières données officielles disponibles, quelque 400.000 cubains exercent aujourd’hui des activités non étatiques (mp)