A Cuba, la pétanque fait un tabac

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En marge du MONDIAL DE PETANQUE, organisé par "LA MARSEILLAISE", Bernard Champey et Jean-Yves Peyronnet ’en photo dans le logo) se sont entretenus avec un journalikste spécialisé de ce quotidien méridonnal.

Vous pouvez lire le compte-rendu détaillé qu’ils ont fait de leur mission du printemps 2013 : http://s147752339.onlinehome.fr/cubacoop/ecrire/?exec=articles&id_article=1038

Bernard Champey et Jean-Yves Peronnet ont converti les Cubains à la pétanque.

Bernard Champey, ambassadeur globe-trotter des boules,et Jean-Yves Peronnet, le DTN, sont partis sur l’île pour y développer la discipline.

Bernard Champey, tel qu’il le dit lui-même, est un véritable vagabond. Bouliste de haut niveau autant qu’artiste dans l’âme, il n’aime rien de plus que l’inconnu et l’imprévu. Défricheur de terres vierges, il a notamment éveillé la Chine au jeu de boules. Ancien champion du monde de Lyonnaise, il a initié l’Empire du Milieu à ce sport, avant de convertir les Chinois à la pétanque. Il y a deux ans, une élégante triplette 100% féminine, venue en sa compagnie, avait brillamment figuré au Mondial. Aventurier infatigable, Bernard nous avait alors fait part de son nouveau chantier : transformer Cuba en boulodrome.

Tout commence véritablement en 2007. En ses rares périodes sédentaires, le vagabond réside à Antraigues dans l’Ardèche. Grand ami de Jean Ferrat, qui avait également élu domicile dans ce village, il lance l’idée au chanteur : faire découvrir la pétanque aux Cubains. Roger Grévoul, un autre ami du poète, est président d’une institution : Cuba Coopération.

" Des as de la débrouille "

Le réseau s’organise rapidement et Bernard part pour deux mois avec son sac à dos faire le tour de l’île. Là-bas, les rencontres s’enchaînent. Cuba Coopération œuvre beaucoup pour l’île, et a notamment fondé la Casa Victor Hugo, « une sorte de contre-ambassade de France à la Havane », précise Bernard. Grâce à ce relais, il fait la connaissance d’Alberto Juantorena, ancien athlète et alors ministre des Sports cubain, et lui expose le projet. Le jeu de boules est quasiment inconnu sur l’île, le ministre lui ouvre la voie. «  Les Cubains aiment s’amuser, ils ont une joie de vivre immense, je savais que la pétanque leur plairait. »

Au printemps 2013, après avoir constitué un solide dossier, le ministère des Sports français accepte de financer une action à Cuba. Bernard embarque dans ses valises Jean-Yves Peronnet, Directeur Technique National à la Fédération Française de Pétanque et Jeu Provençal. Leurs quelques jours passés à sillonner l’île se remplissent de souvenirs et d’anecdotes. Et surtout d’une conviction que le terrain cubain est idéal pour devenir un immense boulodrome.

« On a rencontré des professeurs de sport très impliqués dans le projet, motivés pour faire de la pétanque une discipline enseignée, précise Jean-Yves. Des centaines de gens sont venus s’initier. Une fédération vient de se structurer, qui doit être validée prochainement par les instances internationales. » « Des aires de jeu, il y en a partout. Le problème c’est le matériel, poursuit Bernard. On est venus avec quelques mallettes de boules, qu’on a laissées sur place. Mais Obut est prêt à faire un geste pour les équiper. »

Même sans boules d’acier, les Cubains ont trouvé le moyen de pratiquer. « Ce sont des as de la débrouille. On leur apprend la pétanque, mais eux nous apprennent le reste. Ils ont dégoté un fruit à coque dure, qu’ils remplissent de ciment pour s’entraîner ! », raconte Bernard.

En plus du volet sportif, le vagabond a aussi rendu hommage à son ami Ferrat : « Il est au départ et à l’arrivée du projet. On a organisé des soirées, avec l’Alliance Française, où des étudiants francophones ont chanté ses chansons. »

Au printemps prochain, ils referont un nouveau séjour sur l’île. Cette fois ce sera Claude Nougaro, autre ami de Bernard, qui sera à l’honneur. D’ici là, le vagabond a déjà trouvé une nouvelle piste qu’il a commencé à explorer : la Corée du Nord...

Jan Cyril Salemi