Les « Noticieros » cubains (1960-1990) : inédits en dehors de l’Ile

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  • Par Michel Porcheron
    La collection cubaine des Noticieros (1960-1990) si elle a par nature un évident intérêt historique, a aussi une vraie valeur artistique, toujours perceptible des décennies plus tard. Elle est formée de 1493 éditions allant jusqu’à dix minutes (soit près de 250 heures), correspondant chacune à un journal diffusé, chaque semaine, dans les salles de cinéma de l’Ile, entre juin 1960 et juillet 1990. Tous les sujets y sont abordés : politique, culture, sport, vie quotidienne, événements internationaux. Ces reportages, qui couvrent aussi 30 ans de conflits dans plus de 90 pays, constituent « un patrimoine unique avec des images inédites en dehors de Cuba », selon le PDG de l’INA, Mathieu Gallet. Cette opération coûte 800.000 euros, l’INA en assure les 2 tiers.

On y voit la tentative d’invasion de l’île par des mercenaires à la baie des Cochons en 1961 ou la crise des missiles entre les Etats-Unis et l’URSS en 1962, le « printemps de Prague », le coup d’Etat au Chili contre Allende en 1973 ou les rares images du voyage officiel de Che Guevara, en 1965, en République du Congo. Entre tant d’autres sujets.

« Ces images représentent un immense intérêt car Cuba a été, pendant de très nombreuses années, le centre symbolique et imaginaire de la révolution, a souligné le sociologue Michel Wieviorka. C’est aussi un regard singulier sur un processus historique, avec des reportages réalisés au plus près des événements ».

Selon Ignacio Ramonet, ex-directeur (1990-2008) du Monde diplomatique (édition française) et spécialiste de l’Amérique latine [Il est actuellement directeur de l’édition espagnole à Madrid, du Monde diplomatique et président de l’Association Mémoire des luttes ], « pour un historien, il s’agit de matériaux de premier ordre, et aucune histoire sérieuse de la révolution cubaine, surtout de ses débuts, ne saurait se passer de l’analyse de ces documents ».

Selon lui, ces films ont la même valeur que ceux d’Eisenstein ou de Dziga Vertov et Alexandre Medvedkine filmant, après 1917, la révolution bolchevique (source : Le Monde, 30 mai 2012). Comme l’écrit le journaliste Daniel Psenny : « Des films de propagande réalisés avec art ». Esthétiques, lyriques. A caser à la fois dans l’histoire de la révolution cubaine, première époque et dans l’histoire du cinéma. Mais « tout dépend du regard que l’on porte sur Cuba »

  • (Ignacio Ramonet).
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