LA MONTAGNE SE SOULEVE !

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Un article d’Ortelio Gonzales Martinez publié dans le quotidien GRANMA et traduit par notre ami Patrick GAYE.

Nous l’en remercions.

En plus de protéger la forêt, les Fermes Forestières Intégrales sont des unités de soutien à caractère social et écologique.

FLORENCIA, Ciego de Avila : Le chemin que nous empruntons est chaotique, la terre est granuleuse , stérile, parcourue par des sillons qui canalisent l’eau en période de pluie et qui disparaissent en saison sèche.
YOEL CONSACRE PLUSIEURS HEURES PAR JOURS AUX EUCALIPTUS
José Carlos Cruz Arias, directeur de l’Entreprise Forestière Intégrale de Ciego de Avila ; propose de s’arrêter et nous montre le sommet de la colline sur laquelle se trouvent les plantations.

Il n’est pas fortuit de commencer la tournée par La Cadena, une zone où se dressent de petits arbres-en majorité des pins et des acacias-très bien plantés sur les 80 hectares à la ronde, propriété de la commune et dont la plus grande partie l’a été dans le cadre du programme Turquino-Bamburanao.

« Nous ne sommes pas une province de grand patrimoine forestier mais chaque année nous plantons plus de 400 hectares d’arbres fruitiers et arbres à bois commente José Carlos.

Et José Rafael Rodriguez, directeur de l’Unité d’Entreprise de Base Silvicole de Florencia, une des plus performante du territoire, explique que le travail se fait « comme il doit être fait » ce qui en langage forestier signifie niveler au bulldozer , défricher les mauvaises herbes, creuser des trous, fertiliser, planter et entretenir.

L’ingénieur forestier Eusebio Rosales Ordonez, directeur « technique et production » de l’entreprise de Avila affirme que la reforestation ne consiste pas seulement à planter et planter à perte de vue comme le pensent certains. « Avec cette détermination il ne faut rien laisser de coté, tant il apparait de données importantes comme le nom de l’espèce la plus adaptée a la zone, au type de sol, à la végétation existante, à l’ensoleillement et au type de semence ».Chaque élément participe à la magie qui rend productif un sol improductif.

Le spécialiste explique que dans le cas d’une plantation de pin il faudra attendre une décade si on veut du bois en rondins. 20 à 25 ans pour scier des billes. Raison pour laquelle il est utile de bien préparer les zones de production.

BENEDICTION A L’OMBRE

Les fermes FFI aident à la promotion de la forêt, a sa préservation, parce que l’homme vit en étroite harmonie avec le patrimoine forestier, il l’entretient et est attentif à ce qui se passe dans le périmètre, en plus d’avoir lui et sa famille les conditions de vie élémentaires pour le développement de l’activité silvicole.

PETITES POUSSES DEVIENDRONT DES ARBRES GEANTS

Avec l’intention de ne pas s’avouer vaincu, Juan Alberto Gomez Armentero s’installa au milieu des collines de Boqueron, aux abords de Hoyo de los Indios, là ou Camilo Cienfuegos campa en octobre 1958 avant la conquête du pays dans sa marche vers l’ouest.

On l’appelle Finca II Congreso et pendant que nous ^progressons dans la montagne, en file indienne, apparaissent les cèdres, acajous, barias, érables, teck, et yagruma, et sous les caroubiers, les meilleurs caféiers de la province, aux dires de ceux qui m’accompagnent.

Le visage de Juan Alberto reflète la satisfaction, il s’arrête à chaque pied montre les grains et parle avec un sentiment d’appartenance.

« J’ai 27 hectares dont 6 de café. Je récolte plus de 500 boites par an. Cela fait partie du programme que développe l’entreprise dans les terrains les mieux adaptés à ce type de culture », commente-t-il pendant qu’il nous montre un couple de tocororos (oiseau emblème national de Cuba), qui paradent en haut d’un caroubier. « Tous les ans, à cette époque ils s’installent sur le même arbre . Ils se sentent en sécurité ici  ».

José Carlos explique que les FFI constituent les unités administratives de base les plus petites de l’entreprise, et le fonctionnement est régi par le principe de rattachement de l’homme au terrain et aux résultats de production ; raisons pour lesquelles il est important d’élaborer un projet pour le domaine et un Plan de Conduite Silvicole, qui supervisent toutes les activités du cycle forestier : pépinière, plantations, entretien, traitement et exploitation.

LE DESIR DE BIEN FAIRE

Par un chemin limitrophe entre les provinces de Ciego de Avila et Sancti Spiritus, on arrive à Ramones Viejos, petite communauté dont le privilège est d’être frontalière avec deux communes (Jatibonico et Yaraguay) du territoire de Sancti Spiritus et une (Florencia) de celui de Ciego de Avila.
Presque deux ans après ma dernière visite je rencontre à nouveau Antonio Cabrera.

Au même endroit, fidèle à son sacerdoce il continue d’entretenir les chemins de montagne, travail qu’il poursuit depuis plus de huit ans.
« Je suis ici, mais quand il pleut et que la Forestière doit planter des arbres que ce soit à La Vega ou à San Felipe, je vais donner un coup de main. Planter est le plus important pour que les bois ne disparaissent pas, bien que quelquefois je suis contrarié par le fait que le bois est évacué par les chemins que je viens d’arranger »

Aux Ramones aussi la montagne se soulève. Yoel Fernadez Madrigal nous invite à voir les plantations d’eucalyptus, un des arbres les plus productifs de la zone.

« L’eucalyptus est reconnaissant de tous les soins qu’on lui prodigue. Il pousse vite et on le coupe pour l’industrie du tabac. Ces jours ci Rafael Ortega, un de mes compagnons de travail applique un traitement chimique contre le Marabu, un arbuste qu’il faut surveiller car il colonise le terrain.
Depuis un certain temps la montagne du Plan Turquino-Bamburanao, dans cette commune de Avila a changé, plus grâce à l’abnégation d’une poignée d’entrepreneurs chargés de rêves et de bonne volonté que de déblocage de gros crédits.

Et c’est ce que l’on veut.