La dengue : « C’est sans aucun doute une menace plus importante que jamais »

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Comme tous les ans après l’Amérique du Sud, les pays d’Amérique Centrale sont aujourd’hui touchés par l’épidémie de dengue, due à l’arrivée de la saison des pluies.
Depuis trois ans, deux millions de cas de fièvre dengue ont été répertoriés chaque année dans une centaine de pays, selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), principalement en Asie, en Afrique, en Amérique du Sud, Centrale et dans les Caraïbes.
Des chiffres que le Dr Raman Velayudhan, expert de l’OMS, trouve sous-évalués. Selon lui, on dénombre 50 millions de cas dans le monde et plus de 20.000 morts. En 2012, la dengue est la maladie virale qui a eu la plus forte progression dans le monde, affectant désormais 125 pays, soit beaucoup plus que la malaria, qui est historiquement la maladie transmise par les moustiques la plus connue. L’incidence de la dengue a été multipliée par 30 au cours des 50 dernières années. « La dengue est sujette à pandémie, c’est sans aucun doute une menace plus importante que jamais, qui existe dans le monde entier » a indiqué l’expert de l’OMS.
A La Havane, se tient jusqu’au 23 août le “XIII Curso Internacional “ sur la question de la dengue, dont le comité organisateur est présidé par Guadalupe Guzman, spécialiste cubaine de virologie et directrice du Centre pour les Etudes de la dengue des organisations Panaméricaine et Mondiale de la Santé (OPS-OMS).
Après deux décennies de recherches, se profile la production d’un vaccin contre la dengue. Le groupe Sanofi-Pasteur vient de se lancer en effet dans la production du premier vaccin. Il espère le mettre sur le marché à partir de fin 2015. A cette date, le groupe devrait être prêt à fournir 100 millions de doses par an.

La dengue en Amérique centrale : vers « une explosion des chiffres »

(source : d’après Le Monde, posté par Michel Porcheron)

En Amérique centrale, l’état d’urgence sanitaire a été déclaré dès le mois de juillet, marqué par de très fortes chaleurs, dans au moins trois pays, le Honduras, le Salvador et le Costa Rica, pour faire face à une épidémie de dengue que favorise la saison des pluies prévue jusqu’en novembre. La situation est préoccupante dans trois autres pays voisins, dont le Nicaragua.

Selon le quotidien français Le Monde, le virus, transmis par le moustique Aedes aegypti, aurait déjà fait près de soixante morts et serait à l’origine de 120 000 cas. L’Organisation panaméricaine de la santé (OPS) a annoncé craindre une « explosion des chiffres » et une « année épidémique particulièrement mauvaise ».

« Faute de moyens, le Honduras, pays le plus touché de la région avec au moins 17 morts et 20 000 cas recensés, a fait appel à la Fédération internationale de la Croix-Rouge (FICR) ».

"Les 169 000 dollars d’aide apportés par le Fonds de secours d’urgence en cas de catastrophe permettront de distribuer des moustiquaires dans les zones les plus sensibles et de promouvoir l’hygiène et la lutte contre les vecteurs, afin d’éliminer la reproduction des moustiques », a expliqué pour Le Monde, Amanda McClelland, coordinatrice des programmes de santé d’urgence à la FICR.

La dengue a touché également mais dans une moindre mesure la Guadeloupe et la Martinique .

http://www.domactu.com/actualite/138918275427376/guadeloupe-dengue-poursuite-de-l-epidemie/ ]

EN 2010, LE VIRUS AVAIT PROVOQUÉ LA MORT DE 132 PERSONNES

L’Amérique latine est particulièrement vulnérable aux épidémies de dengue, qui reviennent de manière cyclique tous les trois à cinq ans, d’après l’enquête du Monde.

En 2010, le virus avait provoqué la mort de 132 personnes. « Aedes aegypti avait pourtant été éradiqué du sous-continent au milieu du XXe siècle, mais avec la mondialisation des flux, il est revenu dans les années 1970, en provenance d’Asie », a indiqué Philippe Brémond, épidémiologiste à l’Institut de recherche pour le développement.

En 2010, l’OMS a signalé 1,6 million de cas en Amérique latine, dont 49 000 de dengue sévère, hémorragique, qui peut être mortelle. Comme dans d’autres zones du monde, ces chiffres peuvent être revus à la hausse, selon les sources. Si l’OMS estime qu’entre 50 et 100 millions de personnes sont infectées chaque année dans le monde, une étude de chercheurs d’Oxford évalue quant à elle à 390 millions par an le nombre de nouvelles infections, rapporte Le Monde.

« La difficulté d’éradiquer la dengue tient au fait qu’il en existe quatre sérotypes différents, qui fonctionnent comme des virus totalement indépendants, reprend M. Brémond. Cette particularité fait que la maladie circule bien plus facilement que d’autres. Après la guérison, il existe une immunité à vie contre le sérotype à l’origine de l’infection, mais pas contre les trois autres »

Le chercheur, ajoute Le Monde, considère que de fortes épidémies devraient continuer à toucher l’Amérique latine jusqu’à ce que celle-ci atteigne une « immunité grégaire », c’est-à-dire un nombre d’individus immunisés suffisant pour enrayer le virus et le faire disparaître. Un processus long qui pourrait cependant être modifié par un vaccin contre la dengue mis au point par le groupe pharmaceutique français Sanofi-Pasteur.

En effet, pour l’instant, il n’existe aucun traitement spécifique contre cette maladie ni aucun vaccin sur le marché. Mais des essais sont en cours. Ils pourraient être concluants s’ils concernent à la fois les quatre types de virus de la dengue. A l’heure actuelle, des essais cliniques menés en Thaïlande se sont avérés efficaces dans seulement 30 % des cas. Mais les chercheurs affirment que cela avait permis de montrer pour la première fois qu’un vaccin sans danger était possible.

S’il n’y a pas de traitement spécifique, des campagnes régulières de prévention, des précautions prises par la population, une détection précoce et un accès à des soins médicaux adaptés réduit le taux de mortalité à moins d’un pour cent, d’après l’OMS.

On peut consulter, entre autres pages :

http://www.actualites-news-environnement.com/29913-dengue-maladie.html (mp)