Le théâtre Martí à La Havane

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Témoin d’une grande partie de l’histoire de la culture cubaine ...

Le 8 juin 1884, un théâtre de style néoclassique simple mais très élégant a été inauguré à La Havane, appelé Irixoa – construit par le Basque Ricardo Irixoa -, et en 1900 il a été baptisé définitivement avec le nom de notre héros national José Martí.

Ce théâtre aux cent portes, comme l´appelait le poète José Fornaris, a été inauguré avec une représentation au profit du couvent El Buen Pastor, interprétée par des amateurs et, par la suite, des bals populaires et divers spectacles y ont été offerts : depuis les compagnies de théâtre bouffe créoles et du cirque de don Santiago Pubillones jusqu’aux zarzuelas, opérettes, vaudevilles et la première, à Cuba, de l´opéra La Bohème de Giacomo Puccini. En 1896, les opéras bouffes havanais de la compagnie de Generoso Gonzalez, dirigée par le compositeur José Marín Varona, ont commencé à être représentés dans le « Martí ».

Sa scène a accueilli les premières de La mulata María avec la musique de Raimundo Valenzuela ; la première pièce de Federico Villoch, et de Méphistophélès d’Ignacio Sarachaga avec une partition de Rafael Palau.

Le théâtre Martí a été l’endroit où a été rédigé la Constitution de la République cubaine, présentée le 20 mai 1902, et a été la scène des chaux débats causés par la décision du gouvernement étasunien quand à l’imposition de l’ignominieux amendement Platt comme annexe de la Constitution.

Il est impossible de conter la longue histoire du théâtre Martí en quelques lignes, mais le plus important est de conclure le travail intense de reconstruction qui y est réalisé afin que ce joyau de la culture cubaine renaisse avec force et splendeur : très bientôt les Havanais entendront le son des « trois coups », annonçant le début de chaque représentation.

Le projet pour la revitalisation du théâtre Martí est à la charge du Bureau de l’Historien et la plus grande complexité est de prendre en compte l´essence du lieu et, en même temps, de l’adapter aux nouveaux temps : on ajoutera à l’œuvre une annexe dans la rue de Zulueta, ce qui implique un nouveau bâtiment qui offrira des facilités pour la scénographie, les loges des artistes, les bureaux de la direction et d’autres espaces nécessaires. La climatisation a aussi été un sujet très complexe.

Les travaux extérieurs comptent la récupération de l’ancienne façade, des portes, des fenêtres et des vitraux et, à l´intérieur, les loges et les balcons, les grilles qui les séparaient et les sièges du parterre.

Un intérêt particulier existe quant à la réfection de la peinture du décor de la scène, en conformité avec les indications que l’on a et la récupération des espaces verts est prévue où, contrairement à d´autres théâtres, les personnes peuvent apprécier les entractes à l´ombre de la végétation, sur les banques et dans la cafétéria.

C’est à juste titre que l’on dit que tant de détails et de complexités – ainsi que les nombreux problèmes économiques que nous avons affronté – ont fait de la récupération du théâtre de Martí a été complexe, mais le plus important est que l´effort a été réalisé et que très bientôt tous les Cubains – et ceux qui nous visitent – pourront assister aux représentations dans ce magnifique centre culturel qui a été témoin d´une grande partie de l´histoire de la culture nationale.

Source : Cubarte