Tour de Babel à Cuba : l’école de médecine gratuite et solidaire

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On peut appeler cela de la véritable solidarité et non pas comme c’est souvent le cas pour les pays capitalistes, riches, du colonialisme ou néo colonialisme... du nom que l’on veut mais qui se traduit par la soumission de celui qui reçoit ...

Pour une fois cet article a été publié dans un nombre important de journaux français, dont le Parisien... On souhaiterait que les journalistes, en général, n’aient pas les yeux collés aux caniveaux, souvent en mauvais état à Cuba mais qu’il regarde la réalité et qu’ils en rendent compte, sans enjoliver mais aussi sans noircir le tableau, ce qu’ils font en général.

RG

Une médecine solidaire ...

A quelques minutes du bouillonnement de La Havane, le long d’une plage tropicale, se dresse le fleuron de l ?université cubaine, l’Ecole latino-américaine de médecine (Elam), où plus de 13.000 jeunes venus de 124 pays étudient gratuitement une médecine "solidaire".

"Etudier la médecine, c’était le rêve de ma vie, mais pour une famille pauvre comme la mienne, c’était impossible", explique à l’AFP la Hondurienne Merady Gomez, 18 ans, étudiante de 2e année de l’Elam, à Santa Fe, à 25 km à l’ouest de la capitale cubaine.

"Ici, je réalise mon rêve, et j’ai bon espoir de pouvoir aider mon pays, cette école est une bénédiction", ajoute la jeune fille.

Sur 120 hectares cernés de palmiers, l’Elam compte 28 bâtiments fraîchement repeints de bleu et blanc, et plus de 130 salles de cours, laboratoires, dortoirs et cafétérias, et même un petit hôpital.

L’Elam est une des trois universités créées par Fidel Castro dans son élan internationaliste, avec celles de sport et de cinéma. Mais contrairement à cette dernière, elle est restée gratuite.

Pour le leader de la Révolution cubaine, la santé était le premier droit fondamental du peuple. Et avec un médecin pour 148 habitants, Cuba figure par les pays les mieux pourvus au monde, selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).

Le Tchadien Ahmed Bokovi, 22 ans, musulman, remercie "Dieu et Cuba" pour lui avoir donné cette "grande opportunité de pouvoir étudier gratuitement" la médecine.

A son côté, le Zimbabwéen Douglas Macheri, 20 ans, explique qu’il suit les traces de son père, qui avait étudié la médecine à Cuba avant de retourner soigner les pauvres dans son pays. Raison pour laquelle, "il ne gagne pas beaucoup d’argent".

Des 13.282 étudiants inscrits à l’Elam cette année, seuls 1.349 vivent à Santa Fe où se déroulent les deux premières des six années d’études. Les autres poursuivent leurs études dans une quinzaine d’établissements dans toute l’île. Tous les enseignements sont assurés en espagnol.

L’école forme virtuellement à toutes les spécialités médicales, que les étudiants choisissent souvent en fonction des problèmes de leur pays d’origine.
"Un de nos grand succès, c’est que tous forment une grande famille, malgré leurs différences ethnique, culturelle, religieuse ou politique", se félicite Victor Diaz, de l’équipe de relations extérieures de l’école.

Les étudiants proviennent de 124 pays sur les cinq continents - y compris quelques Nord-Américains. Mais essentiellement de pays défavorisés.
En 14 ans, nous avons formé 17.272 médecins de 70 pays, "avec l’objectif fondamental qu’ils retournent dans leur pays et travaillent auprès des populations les plus défavorisées", explique la vice-directrice de l’Elam, Heidi Soca.

Pas de politique

"Pas de politique à l’école", affirme-t-elle pour balayer les critiques qui dénoncent un "endoctrinement" des étudiants par le régime communiste cubain.
"Ici, on étudie une médecine humaine et solidaire", affirme Heidi Soca. "Pas comme dans d’autres pays où la médecine est considérée comme une marchandise".

"Les étudiants que nous formons représentent une concurrence pour ceux-là et c’est pour ça qu’ils nous critiquent", assure-t-elle.

"Nos étudiants vont souvent travailler dans des endroits où les médecins locaux ne veulent pas aller et leur niveau scientifique et technique est reconnu dans le monde entier", ajoute Heidi Soca qui fut une des fondatrices de l’école.
La vocation internationaliste de l’Elam dépasse les limites de l’île. L’école entretient des projets de formation dans 67 pays, où sont inscrits plus de 26.000 étudiants.

Mais les temps sont durs à Cuba et la gratuité de l’Elam a commencé d’être battue en brèche. En 2012, l’école a reçu ses premiers étudiants payants, financés par des bourses de leur pays.

"Les difficultés économiques du pays ne sont un secret pour personne, et il nous faut chercher de nouveaux financements", regrette Heidi Soca.
Le paiement des spécialisations est une des solutions actuellement à l’étude. Cuba s’efforce de multiplier les accords bilatéraux avec divers pays pour que ceux-ci assument une partie des frais payés par La Havane.

Parmi ces spécialistes, un couple d’Equatoriens, Ingrid Toapanda, 28 ans, et Fernando Cruz, 31 ans. Ils achèvent une spécialisation en génétique clinique, après avoir travaillé avec la mission cubaine en Haïti, puis en Equateur auprès d’handicapés.

"Après tant d’années éloignés de la famille, c’est vrai qu’on perd quelque chose, mais la récompense c’est cette chance unique que nous donne Cuba de nous former et de pouvoir rendre ce savoir à notre peuple", explique Ingrid.