Comment voir 300 films en 10 jours ?

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Quiconque pense pouvoir profiter de toute la programmation du 35e Festival international du nouveau cinéma latino-américain commettra une grave erreur. Il est totalement impossible d’assister aux projections des plus de 300 films, sans compter les séminaires, les expositions, les réunions ou les rencontres.

Les organisateurs eux-mêmes, comme le dira son nouveau président Ivan Giroud lors de la première conférence de presse, disposent d’un comité de sélection. La raison est simple : cette année, ils ont reçu la bagatelle de 2 400 demandes d’inscriptions, a-t-il dit.

35e Festival international du nouveau cinéma latino-américain

Ivan Giroud, président du Festival, et Mirta Diaz, responsable de presse lors de la conférence de presse à l’hôtel Nacional.

Après avoir passé au crible toutes ces demandes, le Festival propose, du 5 au 15 décembre, un vaste panorama du cinéma du monde entier.

Ivan Giroud, qui durant plusieurs années fut directeur du Festival, a remplacé le président Alfredo Guevara décédé cette année. C’est la raison pour laquelle il a commencé l’interview en rappelant la mémoire de celui qui fut l’un des fondateurs du nouveau cinéma latino-américain.

« Ce 35e Festival est spécial – a-t-il signalé –, car il se déroule sans Alfredo, et le préparer en son absence, a été la tâche la plus difficile. Cependant, il sera présent dans chaque événement et également dans chaque projection.

« La présence d’Alfredo traversera le Festival, on ne peut pas les séparer », et de citer, par exemple, « la restauration, grâce à l’aide française de six programmes du Noticiero Latino-americano (documentaires d’informations hebdomadaires), dont il fut le premier directeur en 1960, et qu’il confia ensuite à Santiago Alvarez, ou dans la catégorie Dix films à sauver, ceux qu’il considérait indispensables comme : Le Dieu noir et le Diable blond, Glauber Rocha ; Fraise et chocolat, Tomas Gutiérrez Alea – Juan Carlos Tabio ; Les Temps modernes, Charlie Chaplin ; À bout de souffle, Jean-Luc Godard ; Providence, Alain Resnais ; La Strada, Federico Fellini ; Umberto D, Vittorio de Sica ; Mort à Venise, Luchino Visconti ; Los olvidados, Luis Buñuel, et Le cuirassé Potemkine),Eisenstein.

Ivan Giroud, président du Festival, et Mirta Diaz, responsable de presse lors de la conférence de presse à l’hôtel Nacional.

Concernant la compétition pour les prix Coral (prix Corail), 21 longs métrages de fiction ont été sélectionnés, comme par exemple Wakolda de l’Argentine Lucia Puenzo ; A memoria que me contam (La mémoire qu’on me raconte) de la Brésilienne Lucia Murat ou Heli du Mexicain Amat Escalante, prix du meilleur metteur en scène à la section Un certain regard au Festival de Cannes, a signalé Ivan Giroud.

Viennent ensuite 22 moyens et courts métrages de fiction, 21 premiers films (notamment La jaula de oro du Mexicain Diego Quemada, très attendue car les jeunes acteurs amateurs ont obtenu le prix de la meilleure interprétation à la section Un certain regard), 30 documentaires, 31 films d’animation et 25 scénarios inédits.

À cette occasion, Cuba propose deux films : Boccaccerias habaneras, un scénario et une direction d’Arturo Sotto, produit par l’ICAIC, interprété par Daniel Amat, Félix Beaton, Mario Guerra et Claudia Alvarez, avec également la participation spéciale de Jorge Perugorria, Cucu Diamante et le Grupo Habana Compas Dance.

Le synopsis : trois histoires indépendantes liées par un fil conducteur : la chambre d’un écrivain, en pleine crise d’imagination, où des personnes viennent raconter des histoires avec l’espoir de devenir les personnages de romans. Une version de l’œuvre de Boccaccio dans une ambiance citadine, un Decameron havanais, un film plein de sensualité, d’insouciance, d’irrévérence et de passions cachées.

D’Arturo Sotto, on se souviendra du court métrage de fiction, Talco para lo Negro (1992), qui obtint le Coral au 14e Festival de La Havane, et les longs métrages Pon tu pensamiento en mi (1995), Amor vertical (1997) et La noche de los inocentes (2007), prix spécial du jury au Festival de Biarritz.

Le second film cubain en lice est Jirafas, dirigé par Enrique Alvarez, sur un scénario de Claudia Muñiz. Une production indépendante (KA Productions, Productions Largaluces, Galaxia 311, Open Roads Media et avec la collaboration de l’École du cinéma de San Antonio EICTV).

Le synopsis : c’est une histoire excentrique de cohabitation. Le film a été inclus cette année dans la Sélection officielle du Festival de cinéma de Rotterdam, et il a obtenu le Prix Spirit Award de fiction au Festival international du film de Brooklyn 2013.

Dans sa filmographie, Alvarez a deux longs métrages : La Ola (1995) et Marina (2011).

Hors concours, arrivent des films de maîtres du Nouveau cinéma latino-américain comme Metegol, de l’Argentin Juan José Campanella, Insurgentes, du Bolivien Jorge Sanjinés et Flores raras, du Brésilien Bruno Barreto.

Ivan Giroud a expliqué que certaines sections du Festival ont été modifiées et que d’autres ont été créées, avec d’autres objectifs, afin d’offrir une plus grande variété de films et satisfaire tous les goûts.

Ainsi dans la Section Latinoamérica en perspectiva, on peut trouver des sous sections aussi intéressantes que : A media noche (cinéma d’horreur dont la tendance grandit en Amérique latine), A sala llena (cinéma populaire), Historias de violencia (film sur la violence de genre et autres) ou La memoria (« parce que le cinéma latino-américain a comme vocation profonde de conserver sa mémoire ».

La Section Autres Latitudes aura la mission de présenter le cinéma allemand (la réalisatrice Margarethe von Trotta revient avec le film Hannah Arendt), le cinéma britannique ( Ken Loach, avec cette fois La part des anges), le cinéma espagnol (Ventura Pons, et le film Ignasi M., Pedro Almodovar avec Les amants passagers, Fernando Trueba avec L’artiste et son modèle, ou Gracia Querejeta et son film 15 años y un dia), et aussi le cinéma polonais, canadien, tchèque et coréen du sud.

Le toujours très attendu Panorama international inclut un film du cinéaste chinois Zhang Yimou, Amor bajo el espino blanco (L’amour sous l’aubépine) et un du Français François Ozon, Dans la maison, et d’autres encore du Canada, Danemark, Japon, États-Unis, Nigeria, Grande-Bretagne et les Philippines.

Sept projections spéciales sont attendues, notamment, Mundo invisible (Le monde invisible), de plusieurs réalisateurs dont Atom Egoyan, Manoel de Oliveira, Maria de Medieros, Theo Angelopolos et WinWenders) et Untold History of the United States (L’histoire inédite des États-Unis), une série de douze épisodes dirigée par Oliver Stone.

Lors de l’inauguration sera présenté le film chilien dirigé par Sebastian Lelio, Gloria, interprété par Paulina Garcia qui a obtenu cette année l’Ours d’argent de la meilleure interprétation féminine au Festival de Berlin.

À quelques semaines du début du Festival, prenons le temps de nous intéresser aux réalisateurs, aux acteurs, aux actrices et aux sujets des films pour être assurés de voir le meilleur de ces 300 films.

Source : Granma Internationa