L’Union Européenne et Cuba ...

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Deux articles traduits par Françoise Lopez, pour le blog "cubasifranceprovence" qui traitent de la décision de l’Union Européenne de commencer les négocaitions sur les dispositions d’un Accord de Dialogue Politique et de Coopération entre l’Union Européenne ses Etats Membres d’une part et la République de Cuba.

Tout d’abord la déclaration du vice-ministre des Relations Extérieures de la République de Cuba qui considère cette déclaration de "manière respectueuse, constructive et avec attachement à sa souveraineté et à ses intérêts nationaux".

Et à la suite une analyse publiée sur "Realcuba’blog" du 11 février.

Notre association souhaite qu’enfin, l’Union Européenne, et l’ensemble de ses membres adoptent une position de respect de la souveraineté et de la non-ingérence dans les affaires intérieures de Cuba. C’est l’intérêt de l’ensemble des parties. Il restera à faire sauter le verrou du blocus imposé par les Etats Unis... Mais à chaque chose suffit son temps !

DECLARATION DU VICE-MINISTRE DES RELATIONS EXTERIEURE,

Déclaration du vice-ministre des Relations Extérieures de la République de Cuba, Rogelio Sierra Diaz, suite à la décision du Conseil des Ministres des Affaires Etrangères de l’Union Européenne du lundi 10 février 2014.

Le Gouvernement cubain a été officiellement informé de la décision du conseil des Ministres des Affaires Etrangères de l’Union Européenne d’autoriser la Commission Européenne et la Haute Représentante pour les Affaires Etrangères et la Politique de Sécurité, Son Excellence Catherine Ashton, de commencer les négocaitions sur les dispositions d’un Accord de Dialogue Politique et de Coopération entre l’Union Européenne ses Etats Membres d’une part et la République de Cuba.

En octobre 2008, l’Union Européenne et cuba se sont mises d’accord pour recommencer le dialogue politique et la coopération sur des bases réciproques, de façon inconditionnelle et non discriminatoire, dans le plein respect de l’égalité souveraine des Etats, du cadre juridique et de l’ordre institutionnel des Parties, et dans le respect total du principe de non ingérence dans les sujets internes des Etats.

Cuba considère que ces principes restent totalement en vigueur et doivent continuer à constituer la référence dans les relations entre l’Union européenne et notre pays.

Elle réitère ce qui a été exprimé dans le long processus de réflexion et de consultation entre les Etats Membres de l’Union Européenne qui a précédé cet événement. Cuba considérera l’invitation formulée par la partie européenne de manière respectueuse, constructive et avec attachement à sa souveraineté et à ses intérêts nationaux.

La Havane, 10 février 2014.
Année 56 de la Révolution.

(traduction Françoise Lopez)


Un début de dialogue ...

Cuba cessera d’être une exception dans la politique extérieure européenne. Les ministres des Affaires Etrangères de l’Union Européenne ont donné ce lundi mandat à la Commission européenne pour qu’elle commence à négocier un accord politique avec la régime de Raùl Castro, une mesure qui suppose le début du dégel des relations entre les deux territoires. Après 3 ans de discussions, les ministres ont approuvé à l’unanimité le début de ce dialogue qui permet de lever le veto que Bruxelles a imposé à Cuba en 1996 à l’initiative du gouvernement de José Maria Aznar.

Avec cette mesure, l’Exécutif de la Communauté pourra négocier ouvertement avec le régime pour signer un accord bilatéral qui réglemente le dialogue, les accords commerciaux, la coopération et tout autre élément qui intéresse les deux parties, selon ce qu’ont expliqué diverses sources diplomatiques.

Jusqu’à maintenant, l’Union Européenne n’avait aucun canal de communication ouvert avec le Gouvernement cubain, car elle était régie par ce qu’on appelle la position commune : un outil diplomatique qui conditionnait tout signe de dialogue sur l’avancée des droits de l’homme dans l’île. Dans la pratique, cela impliquait un blocus dans les relations entre Bruxelles et La Havane inconnu dans tout autre Etat. Cuba est l’unique pays du monde qui est régi par ce qu’on appelle la position commune, explique la Commission Européenne, un stigmate qui tombera si la négociation arrive à bon port.

Pour le moment, les pays la conservent en attendant de voir comment se déroulent les négociations. Elle a été la garantie qu’ont exigée certains pays réticents à ouvrir le dialogue avec l’île (par mi eux l’Allemagne, la République Tchèque et la Pologne) pour donner leur feu vert au processus. Ces pays ont exigé que l’Union européenne contrôle à tout moment le respect qu’accorde Cuba aux droits de l’homme, un aspect que la diplomatie européenne ne veut pas préciser pour ne pas donner au régime de de pistes concernant ses inquiétudes.

Les pays membres contrôleront que des mesures qui favorisent la liberté d’expression et d’autres libertés fondamentales sont prises et qu’on ne réprime pas l’opposition, que la justice est indépendante ou que l’accès à internet est garanti, entre autres choses.

Cette même absence de concessions régit le reste des éléments qui seront négociés avec l’ïle. La Commission gardera secrètes les instructions qui guideront le dialogue bien que des sources diplomatiques notent qu’il s’agit de donner un cadre de sécurité juridique aux relations que les pays membres veulent établir avec Cuba ( et que beaucoup ont déjà bien qu’en réalité, cela contrevienne à la position commune).

Avec les signaux d’ouverture qu’envoie le régime, l’UE ne peut rester hors d’un territoire qui peut lui fournir des occasions d’investissement profitables pour les deux. Il peut aussi y avoir de meilleures relations commerciales bien que ce soit un élément moins important que l’investissement.

L’accord permettra de même une meilleure coopération européenne avec l’île qui aujourd’hui est pratiquement symbolique. Depuis que la coopération s’est renouée, en 2008, Cuba a reçu à peine 80 millions d’euros pour la totalité des projets de développement, assurent des sources de la communauté.

Les négociations peuvent prendre environ un an, selon les calculs officieux bien que ceux qui sont chargés de ce processus se montrent optimistes sur le dénouement. L’Union Européenne a tenté beaucoup d’autres fois dans le passé de rompre le blocus contre Cuba, sans résultat.

Jamais elle n’ est arrivé comme maintenant à ouvrir un large dialogue politique qui ait pour but de rompre la position commune fixée par le Gouvernement de José Maria Aznar – et respectée par les autres – en 1996. Après de nombreuses rondes de discussion, les ministres des Affaires Etrangères donneront lundi le feu vert à cette mesure sans débat préalable.

Realcuba’s blog 11 février 2014

(traduction Françoise Lopez)