Laurent Fabius, « bientôt » en visite officielle à Cuba

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Mieux vaut tard que jamais ! C’est la première visite, à ce niveau, depuis 30 ans. Une démarche nouvelle qui est a mettre au crédit de la politique des dirigeants cubains. Nous avions en son temps, salué les déclarations du Secrétaire d’Etat UMP Pierre Lellouche, qui s’était prononcé pour l’établissent de relations nouvelles.

Si cela permet de développer ces relations entre nos deux pays, tant mieux ! C’est ce que nous souhaitons. Par le blocus (qu’il faudra bien faire sauter rapidement) les Etats Unis ont décidé de tenter d’isoler la Grande Ile, la encontre est un désaveu qu’impose la diplomatie cubaine et la fermeté de sa politique.

RG

Renouer des relations distendues...

Posté par Michel Porcheron (avec AFP/Reuters)

Laurent Fabius a annoncé mercredi 19 mars qu’il se rendrait « bientôt » à Cuba, pour la première visite en plus de 30 ans d’un ministre français des Affaires étrangères (AE) dans l’île communiste, qui vient d’entamer un dialogue de normalisation de ses relations avec l’UE.

Claude Cheysson, du gouvernement Mauroy, s’était rendu à Cuba l’été 1983, à l’occasion d’un voyage en Amérique latine du 25 juillet au 6 août 1983, « première visite à Cuba, en un quart de siècle d’un ministre français des A.E », selon le journaliste Jean-Pierre Clerc, qui ajoute que M. Cheysson, « arrivé en maugréant, repartira de Cuba, comme tant d’autres, séduit par le personnage Castro, qui , après l’avoir fait lanterner, lui a accordé neuf heures d’entretien… »

« Je me rendrai bientôt à Cuba, ce qui est un élément nouveau », a simplement déclaré M. Fabius à l’issue d’une rencontre avec son homologue brésilien Luiz Alberto Figueiredo, en visite à Paris. Le ministre s’adressait à la presse.
M. Fabius avait reçu vendredi dernier à Paris son homologue cubain Bruno Rodríguez. Il s’agissait de la première visite en France d’un chef de la diplomatie cubaine depuis 2005.

La date de la visite de Laurent Fabius n’est pas encore fixée et la visite est en cours de préparation, a-t-on précisé au Quai d’Orsay, indiquant que ce voyage visait à renouer des relations « distendues », sonder les intentions du pouvoir en place, tout en donnant « plus de substance » aux relations économiques bilatérales.

Cuba a accepté début mars la proposition de dialogue lancée début février par l’Union européenne (UE), ouvrant la voie à une normalisation politique des relations entre l’UE et le gouvernement cubain, en froid depuis dix ans. Ce dialogue vise également à encourager La Havane à poursuivre les réformes dans le domaine des droits de l’homme. Un accord, qui permettra de développer les échanges commerciaux, l’investissement et le dialogue sur les droits de l’homme pourrait être conclu en 2015.

Une soixantaine d’entreprises françaises sont actives à Cuba par le biais de partenariat avec des entités cubaines, comme Accor, Bouygues ou Total, mais le seul investissement français d’importance est depuis 1994 celui du groupe Pernod-Ricard, selon le site de la diplomatie française.

L’opposant cubain Elizardo Sanchez, président de la commission cubaine des droits de l’homme (interdite à Cuba), 69 ans, a été reçu lundi par deux diplomates français au Quai d’Orsay. Il a exprimé mercredi son « scepticisme » sur l’issue des conversations bilatérales avec l’UE. Selon lui, les gouvernements européens qui espèrent encourager les réformes dans l’île communiste « agissent de bonne foi », mais « nous pensons que le gouvernement de Cuba n’a pas la moindre volonté d’engager des réformes, qui sont urgentes », a-t-il déclaré à l’AFP.(mp)