Retour sur une visite historique !

Partager cet article facebook linkedin email

De courte durée (mais quelle intensité !) la visite du Ministre des Affaires Etrangères de la France a retenu l’attention de très nombreux observateurs et les compte rendus publiés ont tous noté son importance.Il n’y a qu’à lire les titres différents médias les déclarations tant des autorités cubaines que de notre Ministre.

Notre association se réjouit de ce sérieux réchauffement des relations entre nos deux pays. C’était le souhait des responsables de ce pays "ami de la France" comme le souligne Laurent Fabius.

Nous aurons à coeur de déployer notre énergie, dans les domaines pour lesquels nous intervenons depuis bientôt 20 ans, dans un contexte nouveau, de détente.

Sur le plan politique il reste encore beaucoup à faire, notamment pour faire sauter la chape du blocus imposée par les Etats Unis et en finir avec la "position commune de l’Union Européenne" qui tend à freiner les réelles coopérations.

Mais cette visite est un pas important qu’il ne faut pas sous-estimer.

Roger Grévoul

Ci-dessous un des articles qu’il nous a paru intéressante de publier sur cette visite.

Laurent Fabius en visite à Cuba, « amie » de la France

Le Monde.fr

Par Cécile Chambraud

Pour marquer l’’évènement, Laurent Fabius a eu droit à un entretien d’’une heure trente avec le président cubain Raoul Castro. Samedi 12 avril, le ministre des affaires étrangères était le premier chef de la diplomatie française à se rendre à Cuba depuis Claude Cheysson il y a 31 ans.

Laurent Fabius est aussi le premier des ministres européens à faire le déplacement depuis que l’’Union européenne a ouvert la porte, en février, à une normalisation de ses relations avec le régime communiste de l’’île, gelées depuis dix ans.

« NOMBREUSES CONVERGENCES »

« Les relations entre nos deux pays vont pouvoir s’’amplifier  », a déclaré M. Fabius au terme de sa visite, devant les représentants de la petite communauté française de La Havane.

Pour la diplomatie française, le changement de pied de l’’UE se justifie par les petits signes d’’ouverture donnés ces dernières années par le régime cubain, comme la suppression de l’’autorisation de sortie du territoire pour les Cubains, la libération de prisonniers politiques, la non application de la peine de mort ou encore de petites réformes économiques.

« Des progrès importants restent à accomplir » en matière de droits de l’’homme, a toutefois reconnu M. Fabius.

« Débloquer le dialogue politique, cela ne veut pas nécessairement dire qu’on est d’accord sur tout. Il y a eu des évolutions en matière des droits économiques et sociaux. Cuba a réalisé des avancées spectaculaires, par exemple dans le droit à l’éducation et le droit à la santé, mais nous pensons que les droits politiques sont également indispensables. (...) S’il existe des différences entre la France et Cuba, les convergences sont également très nombreuses. Entre amis, on peut parler de tout. »

SOIXANTE ENTREPRISES FRANÇAISES

Laurent Fabius a aussi étrenné à La Havane sa nouvelle casquette de chef du commerce extérieur. L’’un de ses interlocuteurs a été Rodrigo Malmierca, le ministre du commerce extérieur et de l’’investissement étranger, auteur de la nouvelle loi approuvée mais pas encore publiée.

Le régime cubain est en effet en train de modifier sa législation pour attirer davantage d’’investisseurs étrangers. Si une soixantaine d’’entreprises françaises sont présentes dans l’’île, la France n’’est qu’’au neuvième rang des partenaires commerciaux de Cuba.

Le dynamisme économique cubain reste à inventer (sa croissance a plafonné à 2,7 % en 2013 et la prévision n’’est que de 2,2 % pour cette année), mais les perspectives offertes par les réformes en cours et la future zone de développement économique spéciale autour du port en eau profonde de Mariel, en cours de construction, laissent entrevoir des possibilités.

L’’investissement à Cuba est cependant un exercice rendu difficile par les effets de l’’embargo décrété par les Etats-Unis à l’’encontre de sociétés qui commercent avec l’’île. « Alors que des discussions sur un accord de libre échange entre les Etats-Unis et l’’UE ont lieu, il est très souhaitable que cette situation évolue », a déclaré Laurent Fabius à La Havane.