Gabo à Paris

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Depuis Cuba, notre ami Michel Porcheron qui y réside avec son épouse cubaine pour quelques semaines, avant l’été, nous envoie deux articles inédits sur la présence de Gabriel Garcia Marquez à Paris.

Informations et anecdotes que vous ne trouverez nulle part ailleurs, au moins sous cette forme journaliste !

Prenez le temps de mieux connaitre celui qui fut un des plus grands écrivains de l’Amérique Latine et qui vient de nous quitter.

Premier article donc.

font-family:"Georgia","serif";color:#002060'> 
Gabriel García Márquez
"Georgia","serif";color:#002060;letter-spacing:.2pt'> 

font-family:"Georgia","serif";color:#002060'> 
« Faim à Paris : la bohème »

font-family:"Georgia","serif";color:#002060'>Par Michel Porcheron

<span
style='font-size:12.0pt;font-family:"Georgia","serif";color:#002060'>Quand se
termine Vivre pour la raconter  (2003, Grasset, trad. Annie
Morvan), dans les toutes dernières lignes de cet ouvrage autobiographique , García
Márquez entraîne le lecteur, un vendredi 15 juillet 1955, de l’aéroport de
Barranquilla, Colombie, où il prit un vol Avianca pour l’Europe, à celui de
Paris, 30 heures plus tard, le dimanche 17 juillet, jusqu’à son hôtel de « tercera
clase »
de Genève où il arriva par le train. A Paris, il n’eut le
temps de rien voir. Ce n’était que partie remise. 

<span
style='font-size:12.0pt;font-family:"Georgia","serif";color:#002060'>García
Márquez a 28 ans. 

<span
style='font-size:12.0pt;font-family:"Georgia","serif";color:#002060'>“Après El
relato del
font-family:"Georgia","serif";color:#002060'> naufrago<span
style='font-size:12.0pt;font-family:"Georgia","serif";color:#002060'>,
<span
style='font-size:12.0pt;font-family:"Georgia","serif";color:#002060'> (1) on
m’avait conseillé de m’éloigner un temps loin de Colombie, en attendant que la
situation s’arrange après les menaces de mort, réelles ou factices, qui nous
arrivaient par divers biais … »
font-family:"Georgia","serif";color:#002060'>(“Vivir…p.524).

<span
style='font-size:12.0pt;font-family:"Georgia","serif";color:#002060'> « Qu’avez-vous
de prévu pour mercredi prochain ? »
<span
style='font-size:12.0pt;font-family:"Georgia","serif";color:#002060'>lui avait
demandé Luis Gabriel Cano, du quotidien colombien El Espectador.  « Comme
je n’avais aucun projet, il me dit avec son flegme habituel de préparer mes affaires
pour voyager comme envoyé spécial du journal à la Conférence des “Quatre
Grands” qui allait se tenir à Genève la semaine suivante ».

<span
style='font-size:12.0pt;font-family:"Georgia","serif";color:#002060'>Au Palais
des Nations Unies de Genève, le jeune Colombien d’Aratacata devenu Gabo le
grand reporter, l’envoyé spécial de El Espectador, avait donc « rendez
vous » avec Dwight Eisenhower, Nicolas Boulganine, Anthony Eden et Edgar
Faure. 

<span
style='font-size:12.0pt;font-family:"Georgia","serif";color:#002060'>Puis après
la Conférence de Genève, ce fut Rome, Venise, Vienne, Prague et Varsovie
(octobre 55), Rome à nouveau et enfin Paris où il arriva en décembre 1955.

<span
style='font-size:12.0pt;font-family:"Georgia","serif";color:#002060'> 
Hôtel de Flandre, 16 rue Cujas

<span
style='font-size:12.0pt;font-family:"Georgia","serif";color:#002060'>Le Paris (2)
où il allait vivre deux ans était celui du Quartier Latin, entre la rive gauche
de la Seine et le Jardin du Luxembourg, et tout particulièrement « le
meilleur endroit de Paris que je pouvais trouver »,
la Rue Cujas.

<span
style='font-size:12.0pt;font-family:"Georgia","serif";color:#632423'>[La France
d’alors était celle de la fin de la 4e République. René Coty était
Président de la République depuis décembre 53. Comme Président du Conseil, GM
connut principalement l’époque d’Edgar Faure (23 février 55- 24 janvier 56) et
celle de Guy Mollet (jusqu’au 21 mai 57). La guerre d’Algérie avait commencé le
1 novembre 54. Paris était aussi notamment « le Paris de
l’exil généralisé » de Latino-américains, « fugitifs de tant de
patriarches (sic) simultanés » (GGM) ] 

<span
style='font-size:12.0pt;font-family:"Georgia","serif";color:#002060'>A partir
du Pont Saint Michel, remonter le Boul’ Mich, laisser la Sorbonne sur la
gauche, puis s’arrêter à l’angle de la première petite rue. Celle de petits
hôtels assez pouilleux comme el averiado (en mauvais état) Le Grand
Saint-Michel
et en face du non moins averiado Hôtel de Flandre,
de Madame Lacroix. "Georgia","serif";color:#002060'>La majorité des mal logés de ces deux hôtels était
constituée de Latino-américains « exilés et auto-exilés » (Dasso
Saldivar).
color:#002060'>Rue Cujas, Gabo bâtira son amitié avec Plinio Apuleyo Mendoza
(3) cet autre Colombien alors jeune étudiant qui allait devenir un compadre
mayor
de GGM et un grand journaliste libre. Rue Cujas García Márquez fera aussi
la connaissance d’un Cubain qui allait plus tard se faire expulser de France
(1955-1958), un certain poète afro-cubain appelé Nicolas Guillén, alors âgé de
54 ans.

<span
style='font-size:12.0pt;font-family:"Georgia","serif";color:#632423'>[les deux
hôtels existent toujours. Cependant l’Hôtel de Flandre s’appelle aujourd’hui 
Hôtel des Trois Collèges. Une plaque, inaugurée en 2007, en présence de son
fils aîné Rodrigo (1959, Bogota) témoigne du séjour de GM.] 

<span
style='font-size:12.0pt;font-family:"Georgia","serif";color:#002060'>Au 16 de
la Rue Cujas, el Gabo fit, entre beaucoup d’autres, diverses
découvertes : celle de la première neige de sa vie (la primera nevada
que cubrio los tejados, las calles y los parques de la capital
), celle de
la misère de l’exilé quand Mme Lacroix à qui il ne pouvait plus payer sa
chambre (El Espectador , à Bogota, avait du fermer ses portes),
l’expédia au septième étage (sans ascenseur) dans une mansarde sous les combles,
les débuts dans la chanson du grand poète populaire français Georges Brassens
et la découverte de la bouche même de Nicolas Guillén, du nom d’un avocat « un
poco loco »
Fidel Castro devenu insurgé.

justify;line-height:normal;text-autospace:none'> font-family:"Georgia","serif";color:#002060;letter-spacing:.2pt'>“Ce fut cette
année là à Paris, que quelqu’un me parlait pour la première fois de Fidel
Castro. De la bouche du poète Nicolás Guillén, qui souffrait un exil sans
espérances dans le Grand Hôtel Saint Michel, le moins sordide d’une rue
d’hôtels bon marché, où une clique de Latino- américains et d’Algériens
attendait un billet de retour, mangeant du fromage rance et du chou-fleur
bouillie. La chambre de Nicolás Guillén, comme presque toutes celles du
Quartier Latin, était faite de quatre murs de tentures décolorées, avec deux
fauteuils de peluche usée, un lavabo et un bidet portable, ainsi qu’un lit de
célibataire »

justify;line-height:normal;text-autospace:none'> font-family:"Georgia","serif";color:#002060;letter-spacing:.2pt'>.

justify;line-height:normal;text-autospace:none'> font-family:"Georgia","serif";color:#002060;letter-spacing:.2pt'>Même à
l’époque de temps cruel hivernal, Nicolás Guillén avait gardé à Paris l’habitude
très cubaine de se réveiller (sans coq) au chant du coq et de lire les journaux
parisiens du matin en buvant une tasse de café noir. 

justify;line-height:normal;text-autospace:none'> font-family:"Georgia","serif";color:#002060;letter-spacing:.2pt'>Puis il
ouvrait la fenêtre de sa chambre et réveillait la rue entière annonçant d’une
voix forte les dernières nouvelles d’Amérique latine, traduites du français en
un charabia cubain.

justify;line-height:normal;text-autospace:none'> font-family:"Georgia","serif";color:#002060;letter-spacing:.2pt'>Un beau matin,
Nicolás GuiIlén ouvrit sa fenêtre et lança :

justify;line-height:normal;text-autospace:none'> font-family:"Georgia","serif";color:#002060;letter-spacing:.2pt'>- L’homme est
tombé !
color:#002060;letter-spacing:.2pt'>(Se cayó font-family:"Georgia","serif";color:#002060;letter-spacing:.2pt'>el <span
style='font-size:12.0pt;font-family:"Georgia","serif";color:#002060;letter-spacing:
.2pt'>hombre !)

justify;line-height:normal;text-autospace:none'> font-family:"Georgia","serif";color:#002060;letter-spacing:.2pt'> 

justify;line-height:normal;text-autospace:none'> font-family:"Georgia","serif";color:#002060;letter-spacing:.2pt'>« Chacun
d’entre nous croyait que l’homme tombé en question était le sien.

justify;line-height:normal;text-autospace:none'> font-family:"Georgia","serif";color:#002060;letter-spacing:.2pt'>Les Argentins
pensaient que c’était Juan Domingo Perón, les Paraguayens pensaient que c’était
Alfredo Stroessner, les Péruviens pensaient que c’était Manuel Odria, les
Colombiens pensaient que c’était Gustavo Rojas Pinilla, les Nicaraguayens
pensaient que c’était Anastasio Somoza, les Vénézuéliens pensaient que c’était Marcos
Pé­rez Jiménez, les Guatémaltèques pensaient que c’était Castillo Armas, les
Dominicains pensaient que c’était Rafael Leónidas Trujillo et les Cubains
pensaient que c’était Fulgencio Batista.

justify;line-height:normal;text-autospace:none'> font-family:"Georgia","serif";color:#002060;letter-spacing:.2pt'>C’était Perón
en réalité »

justify;line-height:normal;text-autospace:none'> font-family:"Georgia","serif";color:#002060;letter-spacing:.2pt'>.

justify;line-height:normal;text-autospace:none'> font-family:"Georgia","serif";color:#002060;letter-spacing:.2pt'>Plus tard, Nicolás
Guillén « nous fit un pano­rama désolant de la situation à Cuba ».
« Ce que je vois d’unique pour l’avenir », conclut-il, est « un
jeune (un muchacho) qui est en train de se remuer du côté du Mexique ».

Il marqua une pause bien orientale (de la province orientale de Cuba) et
conclut :

justify;line-height:normal;text-autospace:none'> 12.0pt;font-family:"Georgia","serif";color:#002060;letter-spacing:.2pt'>- Il
s’appelle Fidel Castro.

justify;line-height:normal;text-autospace:none'><span lang=ES
style='font-size:12.0pt;font-family:"Georgia","serif";color:#002060;letter-spacing:
.2pt'> 

justify;line-height:normal;text-autospace:none'> font-family:"Georgia","serif";color:#002060;letter-spacing:.2pt'>Vêtu de son
traditionnel duffel-coat, fumant trois paquets de cigarette de tabac brun par
jour, amaigri, avec une tête d’Algérien à moustache, le Colombien, selon la formule
de son biographe britannique Gerald Martin (le titre « Faim à
Paris : la bohème »
est celui du chapitre 10 de sa biographie « Gabriel
Garcia Marquez : Une vie »
( Grasset, 2009), « passait
ses journées à l’université de la rue »,
alors que la plupart des
autres Latino-américains ressentaient le besoin d’aller se promener dans les
couloirs de la Sorbonne ou du Louvre.

justify;line-height:normal;text-autospace:none'> font-family:"Georgia","serif";color:#002060;letter-spacing:.2pt'> 

justify;line-height:normal;text-autospace:none'> font-family:"Georgia","serif";color:#002060;letter-spacing:.2pt'>Il avait ses
habitudes, quand les finances le lui permettaient, dans quelques lieux
parisiens, le café Capoulade, rue Soufflot, l’Acropole, un petit restaurant
grec dans le haut de la rue de l’Ecole de Médecine, le Mabillon, près de
l’église de Saint-Germain des Près, la Chope parisienne…C’est dans un café de
la rue des Ecoles, à la fin de la première semaine de janvier 1956, que GM,
lisant le Monde, apprit que El Espectador, dont il était l’envoyé
spécial, avait été fermé par les autorités colombiennes.

justify;line-height:normal;text-autospace:none'> font-family:"Georgia","serif";color:#002060;letter-spacing:.2pt'>Il se
retrouvait donc sans salaire et début février il ne pouvait plus payer sa
chambre de l’Hôtel de Flandre. Mme Lacroix, charitable, lui permit de rester un
temps à crédit. D’après GM lui-même, elle le fit monter d’étage en étage
jusqu’à le loger dans une pièce mansardée sans chauffage au 7 e étage et « fit
comme s’il n’était plus là ».

justify;line-height:normal;text-autospace:none'> font-family:"Georgia","serif";color:#002060;letter-spacing:.2pt'>Mme Lacroix
ignorait qui était
color:#002060'>García Márquez "Georgia","serif";color:#002060;letter-spacing:.2pt'>. Pour elle il était « le
journaliste du 7 e étage »
 

justify;line-height:normal;text-autospace:none'> font-family:"Georgia","serif";color:#002060;letter-spacing:.2pt'>Ses amis l’y
trouvaient en train d’écrire, sous la photo de sa fiancée Mercedes Barcha
(aujourd’hui sa veuve), avec des gants, une ruana et une casquette en
laine. Il travaillait sur La Mala hora (qui n’allait être publié qu’en
1962) avec sa petite machine à écrire rouge

justify;line-height:normal;text-autospace:none'> font-family:"Georgia","serif";color:#002060;letter-spacing:.2pt'>Une bonne
nouvelle arriva : un nouveau journal, El Independiente, faisait sa sortie
dans les kiosques colombiens. Après un silence journalistique de trois mois, le
premier article qu’écrivit GM parut dans l’édition du 18 mars. Il envoya une
série de 17 épisodes consacrée au « procès qui émouvait le Tout-Paris, celui
de personnes accusées d’avoir divulgué aux communistes des secrets militaires gouvernementaux »,

connu sous le nom de « l’affaire des fuites ».

justify;line-height:normal;text-autospace:none'> font-family:"Georgia","serif";color:#002060;letter-spacing:.2pt'> 

justify;line-height:normal;text-autospace:none'> font-family:"Georgia","serif";color:#984806;letter-spacing:.2pt'>[Dans
« Obra periodistica » 3 (1955-1960, Mondadori, 1992, non traduite en
français) 83 pages sont consacrées à « l’affaire des fuites ». On
retrouve dans l’Index bien des noms de personnalités, comme Jean Dides,
Christian Fouchet, François Mitterrand, Jean-François Mons, René Turpin, Roger
Wybot, André Baranes et le préfet Baylot… ]

justify;line-height:normal;text-autospace:none'> font-family:"Georgia","serif";color:#984806;letter-spacing:.2pt'> 

justify;line-height:normal;text-autospace:none'> font-family:"Georgia","serif";color:#002060;letter-spacing:.2pt'> 

justify;line-height:normal;text-autospace:none'> font-family:"Georgia","serif";color:#002060;letter-spacing:.2pt'>Manque de
chance, le 15 avril, El Independiente fut fermé à son tour. Les lecteurs
furent privés de la fin d’un feuilleton « qui ne fut cependant ni le
plus passionnant ni le mieux écrit de la carrière journalistique »
de
GGM, selon Gerald Martin. 

justify;line-height:normal;text-autospace:none'> font-family:"Georgia","serif";color:#002060;letter-spacing:.2pt'>Au lieu de lui
payer le reste de salaire, la direction du journal finit par lui envoyer un
aller simple pour la Colombie. Lorsque le billet arriva,
<span
style='font-size:12.0pt;font-family:"Georgia","serif";color:#002060'>García Márquez
letter-spacing:.2pt'>se le fit rembourser. 

justify;line-height:normal;text-autospace:none'> font-family:"Georgia","serif";color:#002060;letter-spacing:.2pt'>Depuis son 
arrivée en Europe, Mercedes Barcha lui envoyait des lettres, deux ou trois fois
par semaine. Il lui répondait avec la même assiduité.

justify;line-height:normal;text-autospace:none'> font-family:"Georgia","serif";color:#002060;letter-spacing:.2pt'>Puis, souligne
Gerald Martin, arriva un évènement qui bouleversa sa vie, sa rencontre avec une
jeune actrice espagnole de 26 ans appelée Tachia. Ils entamèrent une relation qui
devint vite intime. Mais cela faisait partie de « la vie secrète »
du Colombien, il n’en dit (presque) jamais rien.

justify;line-height:normal;text-autospace:none'> font-family:"Georgia","serif";color:#002060;letter-spacing:.2pt'>C’est à cette
époque que le manuscrit inachevé de La Mala hora fut ficelé avec une
vieille cravate rayée et remisé dans le fond de la penderie branlante de
l’Hôtel de Flandre.

justify;line-height:normal;text-autospace:none'> font-family:"Georgia","serif";color:#002060;letter-spacing:.2pt'>Mais prit le
relais en mai ou début juin 1956 le manuscrit de ce qui allait devenir El
Coronel no tiene quien lo escriba (Pas de lettre pour le colonel).

justify;line-height:normal;text-autospace:none'> font-family:"Georgia","serif";color:#002060;letter-spacing:.2pt'>Quelques
semaines plus tard, GM (et Tachia) n’eut plus les moyens de se nourrir.

justify;line-height:normal;text-autospace:none'> font-family:"Georgia","serif";color:#002060;letter-spacing:.2pt'> 

justify;line-height:normal;text-autospace:none'> font-family:"Georgia","serif";color:#002060;letter-spacing:.2pt'>Il ne
travaillait qu’à l’écriture de son roman.

justify;line-height:normal;text-autospace:none'> font-family:"Georgia","serif";color:#002060;letter-spacing:.2pt'> 

justify;line-height:normal;text-autospace:none'> font-family:"Georgia","serif";color:#002060;letter-spacing:.2pt'>Selon son
biographe, son français était toujours rudimentaire et les possibilités d’emploi
rares, de plus il n’en cherchait pas vraiment. Après avoir épuisé l’argent du
billet d’avion, « il collecta les bouteilles consignées et les vieux
journaux contre lesquels il recevait quelques centimes dans les boutiques du
quartier. Un jour il dut mendier les cinq centimes qui lui manquaient pour
acheter un ticket de métro ».

justify;line-height:normal;text-autospace:none'> font-family:"Georgia","serif";color:#002060;letter-spacing:.2pt'>Heureusement
il avait quelques amis nantis, comme le Colombien Hernan Vieco, un architecte
qui vivait rue Génégaud ainsi qu’un couple de Français, demeurant Rue
Chérubini, en bord de Seine, où il découvrit (avec Tachia, qui allait quitter
Paris pour Madrid en décembre 56) les chansons de Brassens. Il prit aussi un
bon bol d’air à la Fête de l’Humanité. 

justify;line-height:normal;text-autospace:none'> font-family:"Georgia","serif";color:#002060;letter-spacing:.2pt'> 

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