Cuba continuera-t-il à miser sur le tourisme ?

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Le premier de trois articles rédigés ce mois-ci par notre ami Eduardo Canciano et traduit par Claudio Canello.

Eduardo est l’une des toute première personnes que notre association a rencontré il y a bientôt vingt ans à La Havane. Il assumait un poste important dans la municipalité de la capitale et c’est avec lui que nous avons fait les premiers pas pour la coopération. Aujourd’hui retraité, il entretient toujours des relations d’amitié avec nous. A l’occasion de nos missions de novembre, il fait découvrir à nos invités, le quartier de la Vieille Havane, qu’il connait bien, car il y habite, mais aussi et surtout parce qu’il en a été le Maire.

Merci Eduardo et merci Claudio pour les traductions.

Roger Grévoul

Cuba se prépare pour le futur et continue à miser sur le tourisme, l’une des locomotives de son économie.

Face aux succès cubains en biotechnologie, production de médicaments de dernière génération, exportation de services médicaux, dont les recettes sont de l’ordre de plusieurs milliards de dollars mais encore insuffisantes, d’aucuns se demandent si Cuba va ralentir la croissance du tourisme ou s’il continuera à développer un programme qui a démarré au début des années 1990.

Des fonctionnaires du ministère du Tourisme ont récemment fait des déclarations de presse à des organes nationaux pour aborder ce sujet.
Actuellement Cuba dispose de 60 522 chambres d’hôtels gérées par des entreprises de l’État qui opèrent avec du capital national ou du capital mixte.

D’autre part, l’ouverture de l’économie au capital privé national a donné lieu à 6 000 chambres de location dans des maisons dont les propriétaires les mettent à la disposition du tourisme national et international.

En raison de la Révision du système économique cubain, le pays est devenu le deuxième émetteur de tourisme arrivant aux installations de l’île, surpassé seulement par les Canadiens, qui au nombre d’un million environ arrivent chaque année à la recherche de soleil, de plages et de la sécurité qui caractérise la plus grande des Antilles.

Les fonctionnaires ont expliqué que pour 2020 le pays devrait disposer de 85 592 chambres gérées par l’État. La province d’Holguín, au nord-est du pays, est un bon exemple de cette croissance car 10 000 nouvelles chambres y seront construites.

La visite du ministre français des Affaires étrangères, vers la mi-avril, constitue un signal qui n’a échappé à aucun observateur. M. Fabius ne s’est pas borné à dénoncer le blocus américain ; il a aussi manifesté la volonté de son pays d’étendre le commerce et les investissements à Cuba et a laissé entrevoir que les autres pays de l’Union européenne avaient les mêmes intentions. C’était la première visite d’un ministre français des Affaires étrangères en 30 ans.

Il y a quelques semaines, les résultats d’un sondage aux États-Unis ont établi qu’un large nombre de résidents dans ce pays soutiennent le rétablissement de relations normales avec Cuba. Ce qui est marquant c’est que la plupart des interviewés ayant manifesté ce souhait vivent en Floride.

Personne ne met en doute que plus tôt que tard le réalisme politique s’imposera au sein du gouvernement nord-américain. Les 20 résolutions qu’au cours d’autant d’années a adoptées l’Assemblée générale des Nations unies et la pression des entrepreneurs américains, témoins des investissements à Cuba par l’Europe, la Chine, le Brésil, la Russie et la Corée entre autres, feront comprendre à Washington qu’un changement d’époque s’est opéré et que Cuba ne doit plus être traité comme l’ont fait les successives administrations nord-américaines.

Qui pourrait alors empêcher que des millions de personnes désireuses de connaître l’île interdite viennent à nos hôtels et à nos gîtes ?

En attendant, avec de la patience et de la sagesse Cuba se prépare pour le futur et continue à miser sur le tourisme, l’une des locomotives de son économie.