La journée des paysans.

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Un des trois articles rédigé, ce mois-ci, par notre ami Eduardo Canciano et traduit par Claudio CANELLO.

Réduire les importations de produits alimentaires pour parvenir à la souveraineté alimentaire.

Lors du procès contre les assaillants à la caserne Moncada, en octobre 1953, Fidel Castro a affirmé que l’une des premières lois qu’il proposerait au gouvernement révolutionnaire lorsque son mouvement accéderait au pouvoir politique serait la loi de réforme agraire et pour démontrer sa nécessité, il a exposé en détails la vie misérable des paysans cubains.

Quelques années plus tard personne ne s’est étonné de ce que la première loi populaire à répercussion nationale, qui a bouleversé le pays jusqu’à ses fondements, soit la loi de réforme agraire, signée en plein cœur de la Sierra Maestra le 17 mai 1959. Pour la première fois en 500 ans d’histoire, la nation commençait à appliquer le principe selon lequel la terre appartient à celui qui la travaille. C’est ainsi que le 17 mai est devenu la journée des paysans cubains.

La loi a constitué un coup mortel contre la grande propriété foncière et contre l’exploitation brutale que les paysans cubains avaient subie. Du jour au lendemain, 200 000 paysans sont devenus propriétaires de leurs terres : Fidel Castro avait tenu sa promesse.

Cinquante-cinq ans plus tard, les paysans cubains sont toujours les protagonistes de la bataille qui livre le pays pour parvenir à la souveraineté alimentaire. Il y en a qui se sont regroupés volontairement dans des coopératives, d’autres préfèrent le travail indépendant ; mais tous, y compris les 100 mille nouveaux usufructuaires qui se sont engagés à labourer des terres de l’État, travaillent sans repos pour améliorer l’alimentation des Cubains.

Actuellement, les paysans cubains produisent, par exemple :

  • 92 % du tabac ;
  • 76 % du riz ;
  • 70 % du lait ;
  • 68 % des légumes ;
  • 85 % de la viande porcine.
    Le reste de la production est assurée par les entreprises agricoles de l’État.

La production actuelle ne suffit pas à satisfaire la demande nationale ; c’est pour cela que le pays est obligé d’investir 2 milliards de dollars par ans dans l’achat de produits tels que du riz, du lait, des grains, de la viande, etc. L’État a pris la décision ferme d’augmenter et de diversifier la production nationale pour réduire au maximum les importations.

Le gouvernement a augmenté les salaires des travailleurs agricoles dans le but d’encourager la production. Cela explique la croissance des volumes de production de canne à sucre, café, cacao, légumes, lait, viande, riz et fruits. Une partie importante des ressources scientifiques du pays -des techniciens agricoles, des ingénieurs agronomes, des vétérinaires et des ouvriers qualifiés- a été orientée vers la production agricole. D’autre part, le pays investit dans des systèmes d’irrigation plus efficaces, des semences certifiées, des engrais, etc.

Le niveau de vie des paysans cubains s’est sensiblement amélioré au cours des dernières années. Grâce à la mise en œuvre des initiatives exposées ci-dessus, l’État a réussi à freiner la migration vers les villes ; actuellement de plus en plus de jeunes paysans retournent aux champs pour y bâtir leurs maisons et y fonder des familles.

L’un des problèmes les plus graves de l’agriculture cubaine, le grand nombre de personnes qualifiées qui travaillent dans des postes bureaucratiques, loin de la terre, trouve graduellement des solutions grâce au soutien résolu du ministère de l’Agriculture.

Les difficultés de la production agricole nationale ne pourront pas être solutionnées en six mois. Nous sommes cependant confiants que dans quelques années la nouvelle politique agricole aura des résultats positifs du moment qu’elle concilie les intérêts personnels des producteurs avec les intérêts de l’État de réduire les importations de produits alimentaires pour parvenir à la souveraineté alimentaire.

C’est dans cet esprit que l’île fête la journée des paysans cubains.