Pour les Mangroves de Cuba !

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Les pécheurs se rappellent encore lorsque la ligne de côte de ce petit village au sud ouest de l’île était 100 mètres plus loin.Au fond de l’eau qui avançait restèrent des maisons rustiques, une route parallèle à la mer et même un tank de guerre que les voisins utilisent comme mesure chaque fois que la terre disparait.`

Un article d’ Andréa Rodriguez pour cartasdesdecuba traduit par Pierre Viallet

Si la mangrove est restaurée, l’atténuation de ces effets changement climatique, inondation et ouragans, sera perceptible ...

« Il y avait une route. On pouvait aller d’ici (Surgidero) jusqu’à Mayabeque en camion » se plaint José manuel Herrera, un pêcheur et ex charbonnier de 42 ans, en signalant la distance avec le bras tendu et avec l’autre main sur ses yeux pour se protéger du soleil, si intense, comme les cyclones chaque fois plus violents qui affectent l’île.
Préoccupées par les pronostics d’élévation de la mer dues au changement climatique, l’impact des ouragans et la salinisation future des parcelles agricoles, les autorités cubaines ont commencé à travailler à marche forcée à la réparation des mangroves, le premier rempart qui retenait la terre et qui a été abimé par des décennies d’inattention et de taille.

La mesure la plus radicale, a été l’année dernière ,l’interdiction de l’exploitation et de la taille du palétuvier, pendant que le gouvernement de Raoul Castro finalise un plan national de gestion durable proposé à ses ministres comme une priorité nationale.
« la situation est mauvaise, plus de 30% de la mangrove est dans un état critique » a expliqué a l’AP l’expert forestier Reunier Samon, de l’institut de recherches agroforestières de cuba, le reste est dans un état moyen.

Surgidero de Batabano, au sud de la Havane, et la cote nord este sont les zones les plus abimées, a déclaré Samon.
En dépit des différentes lois de protection établies par le gouvernement, les habitants ne voient rien d’intéressant dans cette enchevêtrement de racines et de sols marécageux pleins de moustiques.

L’importance de cet écosystème est faible parmi la population. Elle la voit comme quelque chose à exploiter, reconnaît Samon » mais des gouvernements locaux commencent à prendre conscience de l’intérêt de sa préservation »

Des palétuviers on tire des tanins pour l’industrie pharmaceutique et des teintures, des meubles, servant à la construction et à l’agriculture et du charbon, qui apporte énergie et cuisson des aliments aux populations et servent à l’exportation.
Le palétuvier pourrait aider à combattre le plus grand casse tête de l’île : une étude de AP l’année passée indiquait que l’élévation du niveau de l’océan pourrait rayer de la carte 122 villages cubains, de nombreuses plages, comme ce qui s’est déjà passé à Surgidero de Batabano, ils seraient inondés et perdrait les sources d’eau douce et les parcelles agricoles, car le sel s’infiltre librement (les arbres agissent comme un filtre )jusque dans l’intérieur des terres.

On s’attend à ce que la mer monte de 27 centimètres en 2050 et de 85 en 2100, ce qui signifierait l’entrée d’eau salée jusqu’à 2 kilomètres dans les zones basses.
Efrain Arrazcaeta, un voisin de Batabano qui vit à quelques kilomètres de Surgidero, a été un témoin de ce processus : il a mesuré depuis le tank sous l’eau que la terre perdait 2 mètres par an.

« si la mangrove est restaurée, l’atténuation de ces effets ( changement climatique, inondation et ouragans) » sera perceptible commentait l’homme de 69ans.

Pour l’instant des activités de conscientisation sont réalisés dans les écoles autour de la reforestation et la réhabilitation des canaux d’eau douce, qui nourrissent ces écosystèmes, et qui furent canalisés pour la consommation humaine.

Le financement pour le plan de gestion de tout le pays, en plus de l’interaction de différents ministères, provient du fond pour l’adaptation au changement climatique, un programme des nations unies qui permettrait à cuba d’acheter un tracteur à roues larges qui ne s’enfonce pas dans la boue ou une barque à fond plat pour récolter des semences de palétuvier.

L’année dernière 36 000 hectares de mangrove ont été consolidés dans tout le pays, explique Samon. Le schéma se complète avec d’autres programmes de défense des plages par les protections des dunes ou la réglementation qui dit de construire les hôtels à une certaine distance de la mer.

Etant donné que Cuba possède 69% de la mangrove des caraïbes, ce qui se passe est observé à la loupe par les experts internationaux et les iles voisines.
Selon le fond de défense du milieu ambiant, avec siège à NY(EDF pour son sigle en anglais) le long des Amériques la perte de mangrove est de 3,6 % par an et le programme de cuba serait un gain, surtout que pendant les décennies antérieures les actions entreprises comme le remplissage des marais ou la construction de digues qui coupèrent le flux d’eau douce ont causées beaucoup de dégâts.

Pour dan Whittle, directeur du programme de cuba de l’EDF, « cette ile est probablement le modèle pour les autres pays » et si on perd les mangroves dans les caraïbes cela affectera la biodiversité et les populations locales, de plus l’industrie touristique en pâtira.

L’ingénieur Samon est conscient de l’ énorme défi lancé à Cuba.
« la volonté politique existe, les connaissances existent et maintenant nous en sommes à la partie mise en oeuvre et travail de terrain, c’est une urgence et une priorité pour le pays. »