Cuba au top de la recherche médicale

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Sur le blog de José Fort, une article où il traite des avancées extraordinaires de la recherche médicale cubaine.

Cuba, dit-il, a fait des choix sociaux et économiques...

La coopération permet à la recherche médicale cubaine de franchir de nouvelles étapes...

A Cuba, on n’a pas de pétrole mais on a des idées. Les investissements dans le domaine de la santé avaient pour premier objectif de satisfaire les besoins de la population. C’est fait et reconnu par les instances internationales comme l’Organisation mondiale de la santé. Pour la secrétaire générale de l’OMS, Mme Margaret Chan, « le système de santé à Cuba a valeur d’exemple pour tous les pays du monde (…) Cuba est le pays qui dispose d’un système de santé étroitement lié à la recherche et au développement en cycle fermé. C’est la voie à suivre, car la santé humaine ne peut s’améliorer que grâce à l’innovation. »

Pour juger au plus juste la politique de santé dans la Grande Ile, il faut quitter La Havane, les capitales provinciales et s’enfoncer dans les provinces. Dans les campagnes et les montagnes, un centre de santé et un médecin ne sont jamais éloignés de plus de vingt kilomètres alors que Cuba reste un pays en voie de développement soumis depuis un demi siècle au blocus économique du proche voisin nord-américain. Les habitants de certaines régions de France n’aimeraient-ils pas être traités de la même manière ?

Cuba a fait des choix sociaux et économiques. Ce pays sans ressources naturelles importantes (sauf le nickel soumis à embargo US) mais bénéficiant de soleil, de plages et de paysages paradisiaques s’est retrouvé du jour au lendemain, après l’écroulement de l’URSS, amputé de 80% de ses exportations et d’un chiffre similaire d’importations venus de l’est européen. Quel pays aurait pu rester la tête hors de l’eau au milieu d’un tel désastre ?

Au cours de la période dite « spéciale », les Cubains ont souffert durement une dizaine d’années de pénuries presque totales. C’est dans cet environnement de dénuement que les Cubains ont su trouver en eux mêmes des solutions comme la production agricole bio à la porte des villes ainsi que la mise en circulation et la découverte de médicaments à base de plantes locales. Pendant toute cette période, pour sortir du marasme, le gouvernement cubain a choisi d’investir prioritairement dans deux secteurs : le tourisme en ayant conscience du danger de la « dollarisation » des esprits et la santé avec l’accueil de milliers d’étudiants étrangers venus majoritairement d’Amérique latine et d’Afrique et surtout l’ouverture de laboratoires de recherches dotés de moyens avec à proximité des centres de production de plantes médicinales. Toutes les provinces disposent de domaines de plusieurs centaines d’hectares produisant herbes, fruits, jusqu’à des écorces, où travaillent des spécialistes de haut vol. Des entreprises considérés comme « stratégiques », placées souvent sous haute surveillance.

Depuis des années, les spécialistes cubains sont reconnus mondialement dans le domaine de l’ophtalmologie et tout ce qui concerne la vue et les maladies de l’œil. Ce savoir faire cubain a été utilisé en masse en Bolivie, au Venezuela, en Argentine, en Equateur et même en Chine. Les Cubains sont aussi aux premiers rangs dans le traitement des maladies de peau et dans plusieurs autres domaines. Ils sont surtout aujourd’hui extrêmement avancés dans la lutte contre les cancers, notamment celui du poumon.

Depuis 2005, 10.000 médecins cubains ont été formés à La Havane et nombre d’entre eux travaillent dans 80 pays. Au delà de la solidarité légendaire, en retour, cette coopération permet à la recherche médicale cubaine de franchir de nouvelles étapes. Il ne serait pas étonnant, par exemple, que le personnel médical cubain envoyé ces derniers jours au Libéria, en Sierra Leone et en Guinée aide leurs collègues restés à La Havane à progresser dans la recherche de traitements appropriés.

Les évolutions progressistes enregistrées en Amérique latine, les nouvelles structures économiques mise en place et débarrassées de l’emprise impérialiste nord-américaine permettent à Cuba de souffler un peu. Les résultats du tourisme contribuent à améliorer son économie. Aujourd’hui, le secteur de la santé va se transformer peu à peu en une nouvelle dynamique car devenue source importante d’entrée de devises. C’est ainsi que des patients en provenance du Canada, des Etats-Unis, de pays d’Amérique latine font le voyage et que des experts du monde entier commencent à lorgner du côté des médicaments cubains. On comprend pourquoi les multinationales pharmaceutiques sont sur les dents, leurs lobbys s’évertuant à tenter de repousser de possibles accords, échanges ou ventes de brevets avec Cuba.

José Fort