Le vote à l’AG de l’ONU

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L’AG de l’ONU contre l’embargo US sur Cuba : la majorité est plus qu’écrasante. Wyat else ?

L’Assemblée générale de l’Organisation des Nations unies (ONU) a condamné mardi 29 octobre, pour la 23e année consécutive l’embargo américain contre Cuba, mis en œuvre en 1962.

Le vote symbolique a recueilli l’appui de 188 pays membres contre deux, soit les États-Unis et Israël. Trois pays (les Palaos, la Micronésie et les Îles Marshall) se sont abstenus.

Comme prévu et comme cela se répète, deux voix valent plus que 188. C’’est la loi d’une AG de l’ONU.

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L’AG de l’ONU a voté contre l’embargo US sur Cuba.  What else ?  

Par Michel Porcheron (avec journalmetro.com)  

Tout sujet sur l’Assemblée générale de l’ONU, tout vote solennel de cette AG doit être précédé d’un rappel du règlement : son pouvoir principal est celui de « faire des recommandations relevant de sa compétence ». Si on veut être plus complet, on peut ajouter qu’elle peut également « examiner », « étudier », « discuter », « délibérer », selon ses « Fonctions et Pouvoirs » figurant dans la Charte de l’ONU.

Certes, faut-il s’empresser de préciser, les décisions de l'Assemblée générale reflètent la position de principe de la communauté mondiale et ont à ce titre une autorité morale. Très bien. Mais faut-il à nouveau s’empresser de préciser, elles ne sont pas considérées comme juridiquement contraignantes.

Il ne faut pas être un expert en droit international pour en conclure donc que le plus beau vote n’est jamais qu’un coup d’épée dans l’eau, qui, selon notre dictionnaire usuel, n’est jamais qu’une « une action vaine, un effort inutile »

A session ordinaire, décision ordinaire, répétée 22 fois, dans le cas du vote sur la levée de l’embargo US contre Cuba. 23 fois (23 ans) que les Etats  Unis l’ignorent superbement. Tout en rappelant au passage qu’en 1992, la majorité des pays en faveur de la levée de l’embargo n’était que de 59 (188 en 2014). Trois pays votaient contre et 71 autres s’abstenaient. Le vote 2014 est un nouveau succès pour Cuba qui a subi, selon des estimations officielles  « des dommages estimés à 112,534 milliards de dollars et des pertes humaines incalculables ».    

Une fois par an, le vote sur la levée de l’embargo contre Cuba a ainsi droit à son beau sapin de Noël, vite démonté comme il se doit, comme dans les familles, en attendant le suivant, un an plus tard.

Le succès du scrutin, chaque année plus écrasant, est inversement proportionnel  à son entrée dans les faits. On a affaire à ce qui ressemblerait à une loi, qui par nature n’aurait pas de décret d’application.    

« Position de principe », venons nous d’écrire. Il ne faut pas être un expert en sémasiologie pour en conclure qu’un vote à l’Assemblée générale de l’ONU, qui n’engage à rien, n’est pas suivi d’effet, à part une posture morale honorable, ne signifie pas forcément que le votant adhère forcément, les yeux fermés, le cœur sur la main (l’inverse est vrai), à chaque mot de la résolution qui lui est soumise. C’est une supposition.

Prenons la résolution en faveur de la levée de  l’embargo contre Cuba : est-on sûr que les 188 pays qui ont voté en faveur ont les mêmes degrés de motivations, de sincérité, pourrions-nous même ajouter. Il y a des délégués qui prennent la parole, qui argumentent, il y a ceux qui gardent le silence, et ceux qui sont un peu tout de même gênés aux entournures, on les voit mal monter sur leurs grands chevaux contre leur ami nord-américain, au moment de justifier leur vote, si le règlement leur en faisait l’obligation. Certains pays occidentaux par exemple, pas tous, certains, doivent se régaler d’un règlement qui leur permet d’être dans le camp  des « bons », tout en étant, grosso modo, et par ailleurs, sur la même longueur d’onde que « le mauvais » number one.

Plus sérieusement : si un jour, l’embargo US contre Cuba est levé, ce sera hors d’une session ordinaire de l’Assemblée générale de l’ONU. Ailleurs. C‘est certain. Quand ? Tout est là.        

 Voici le sapin de Noël 2014,  en réalité « marronnier » depuis longtemps. Fig. (Argot de la presse, des médias). Sujet rebattu qui reparaît régulièrement (comme la floraison des marronniers d'Inde, au printemps). | «  (…) ce courroux rituel semble avoir tout du marronnier — ces sujets qu'on ressort pour meubler l'actualité, faute de nouvelles fraîches  » (le Monde, 6 nov. 1999, p. 17).

L’Assemblée générale de l’Organisation des Nations unies (ONU) a condamné mardi 29 octobre, pour la 23e année consécutive l’embargo américain à Cuba.

Le vote symbolique a recueilli l’appui de 181 pays membres contre deux, soit les États-Unis et Israël. Trois pays, les Palaos, la Micronésie et les Îles Marshall, se sont abstenus.

Lire en français :

 http://www.granma.cu/idiomas/frances/internationales/28octubre-44onubloqueo.html

En espagnol, le discours du ministre cubain des Relations Extérieures,  Bruno Rodríguez Parrilla.

http://www.granma.cu/mundo/2014-10-28/texto-integro-del-discurso-pronunciado-por-bruno-rodriguez-parrilla-en-la-onu

Même si la résolution n’est pas contraignante pour les États-Unis, elle a démontré que le pays était fortement isolé sur l’embargo commercial, économique et financier qu’elle impose à époque, les États-Unis avaient choisi de suspendre une partie de leurs exportations avec l’île communiste, qui venait de nationaliser plusieurs propriétés appartenant à des compagnies et des individus américains. Un embargo presque total avait été adopté en 1962.

Selon le ministre des Affaires étrangères cubain Bruno Rodriguez, ces sanctions ont entravé de façon importante le développement économique de son pays. Il a ajouté que 77 pour cent des Cubains étaient nés sous l’embargo américain. «Même si notre système de santé a freiné les pertes de vies, aucune personne honnête, dans le monde ou aux États-Unis, ne peut appuyer les conséquences dévastatrices (de l’embargo)», a-t-il déploré.

Le conseiller principal américain pour les affaires de l’hémisphère occidental, Ronald D. Godard, a défendu la politique de son pays. «Le gouvernement cubain utilise sa résolution annuelle pour blâmer les autres en relation avec  les problèmes économiques du pays, qui sont causés par les échecs de ses propres politiques», a-t-il souligné. Toutefois, les opinions des Américains sur l’embargo semblent changer de plus en plus. Dans son livre «Le temps des décisions», l’ancienne secrétaire d’État américaine Hillary Clinton s’est prononcée en faveur d’une levée de l’embargo, étant donné qu’il n’est plus dans l’intérêt des États-Unis, selon elle. De plus, estime-t-elle, la politique n’a pas la force d’amener du changement à Cuba. Environ la moitié des Américains d’origine cubaine appuient la fin de l’embargo, selon un sondage de l’Université Internationale de Floride (journalmetro.com).

 

Voir également l’article de Prensa Latina qui publie la réaction du Parti Communistes Français et par la voix de son secrétaire général Bernard Montagne, celle de notre association.

http://frances.prensa-latina.cu/index.php?option=com_content