Les premières Journées contre la discrimination raciale à Cuba

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Par Susana Méndez Muñoz pour le site CUBARTE

Dans le cadre du travail que réalise la section cubaine de l’Articulation régionale des personnes d’ascendance africaine pour les Amériques et les Caraïbes (ARAAC), fondée en septembre 2012 à La Havane, celle-ci a convoqué les 1ères Journées contre la discrimination raciale qui se dérouleront jusqu´au 5 décembre.

Parler de discrimination fait mal. Ne pas en parler nous divise

Lors d’une rencontre avec la presse au siège que le projet culturel communautaire La California, de Centro Habana, partage avec l’ARAAC, Gisela Arandia et Gisela Morales, les deux de l’équipe de coordination des journées, ont fait connaître que les activités sont réalisées depuis le 5 novembre.

Les 1ères Journées contre la discrimination raciale siège sous la devise « Hablar de discriminación duele. No hablarlo nos divide » (Parler de discrimination fait mal. Ne pas en parler nous divise) et elles sont dédiées aux jeunes, à la famille Maceo Grajales et à la Décennie internationale des personnes d’ascendance africaine qui commence le 1e janvier 2015, conformément à la déclaration de l´Organisation des Nations Unies (ONU)*.

Les objectifs essentiels sont de promouvoir chez les plus jeunes générations la compréhension, le sentiment d´égalité et la reconnaissance de l´héritage « d´une africanité qui ne jouit pas encore de l’espace et de la reconnaissance qui lui correspond en tant que force émancipatrice historique ».

D’autre part, elles ont expliqué que l´événement se joint à la lutte contre toutes formes de discrimination, y compris celle de genre, d´orientation sexuelle, d´âge et d’autres capacités « pour assurer l´avenir d´une société plus juste, basée sur l´égalité des droits, l´équité et le respect mutuel avec responsabilité et engagement ».

Gisela Morales a commenté que malgré les efforts que la naissante Révolution Cubaine a commencé à réaliser depuis son triomphe en 1959 pour éliminer la discrimination raciale et le racisme, « ce qu’elle a pu faire n’a pas été suffisant et il est important que la société cubaine d´aujourd´hui reconnaisse qu´il y a le racisme, la discrimination raciale et les préjugés raciaux pour pouvoir lutter contre eux, car si nous ne visualisons pas le problème, nous serons en mauvaises conditions pour renforcer ce débat depuis la société civile cubaine », puis elle a ajouté : « L’égalité des chances pour les groupes défavorisés ayant différentes points de partie, origines sociales et ethniques, ne suffit pas ».

Gisela Arandia s’est référée aux motifs des journées « c´est un phénomène qui englobe un vaste secteur de la population cubaine, peut-être plus de 50 pour cent de la population est des personnes non blanches, même si le recensement ne le reconnaît pas ainsi ».

Elle a également affirmé qu’ils comptent le soutien du Ministère de la Culture, qui parraine les journées, et de musiciens tels que Gerardo Alfonso et Adalberto Alvarez, qui offriront des représentations publiques dans le cadre de l’événement ; Gerardo donnera un récital le 29 novembre à 18 heures dans le Pavillon Cuba et le maestro Adalberto offrira un concert le 30 à 17 heures trente dans le Salon Rosado de La Tropical, également en salut du 30e anniversaire de l´orchestre.

Gisela Arandia a souligné l´importance de la conférence de clôture de l´événement qui aura lieu le 5 décembre dans le théâtre de la Bibliothèque Nationale de Cuba José Martí, à la charge du directeur de cette institution, le Dr Eduardo Torres Cuevas, qui dissertera sur la famille Maceo-Grajales.

Nous avons également appris que l’écrivain Bienvenido Rojas fera ensuite le résumé des journées et lancera la convocation pour l´événement de 2015.

« Une partie de notre travail est de visualiser cette question, de sensibiliser la population par un long processus permettant de réfléchir sur ce phénomène ; nous devons déconstruire une histoire pratiquement coloniale et, en même temps, donner une accolade à toutes les personnes qui luttent contre la discrimination, car nous sommes convaincus que lutter contre la discrimination et les inégalités sociales est un acte oecuménique dans une certaine mesure, ce qui implique une inclusion de tous ceux qui ont subi une forme quelconque de discrimination. Les discrimination produisent une douleur et cette douleur nécessite un processus de guérison et ceci n´a pas toujours été compris dans la société cubaine », a déclaré Gisela Arandia.

Les organisatrices des 1ères Journées contre la discrimination raciale à Cuba ont coïncidé que le plus grand défi est de placer le débat sur la discrimination raciale et le racisme à la phase de débat public, c’est la seule façon d´essayer de transformer la conscience sociale sur ce phénomène.

* En décembre dernier, l´Assemblée Générale de l´ONU a adopté par consensus une résolution qui établit la célébration de la Décennie Internationale des Personnes d’Ascendance Africaine, du 1er janvier 2015 au 31 décembre 2024, sous le slogan « Les personnes d´ascendance africaine : reconnaissance, justice et développement ». La Décennie s´emploiera à combattre les préjugés avec une série d´activités dans divers pays.

Programme des 1ères Journées contre la discrimination raciale à Cuba

Le 29 novembre à 11 heures lors du « Samedi du Livre », présentation d’El ingenio, de Manuel Moreno Fraginals, par Fernando Martínez Heredia.

Le 29 novembre à 18 heures dans le Pavillon Cuba : récital de Gerardo Alfonso.

Le 30 novembre à 17 heures trente dans le Salon Rosado de la Tropical : concert d’Adalberto Álvarez et su Son

Le 5 décembre dans le théâtre de la Bibliothèque Nationale José Martí, conférence de clôture dédiée à la famille Maceo-Grajales, par le Dr Eduardo Torres-Cuevas. Résumé des journées et convocation pour l’événement de 2015, par Bienvenido Rojas.