Raul, roule pour le Cuba d’aujourd’hui !

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Toujours surprenant, ce Raúl Paz.

Désormais installé à nouveau sur son île natale, il livre avec « Ven Ven », son 10e album, un travelling chatoyant sur le son qui irrigue le Cuba d’aujourd’hui. Loin des clichés, une musique caribéenne dans toute sa diversité, à savourer sur scène samedi au Cube de Villenave-d’Ornon.

Voir également l’article de LA DEPECHE :https://www.google.com/url?rct=j&sa=t&url=http://www.ladepeche.fr/article/2014/11/26/1999286-raul-paz-cuba-sans-cliches-au-metronum.html&ct=ga&cd=CAEYAioUMTE2MjEwMzQxOTI1ODk2NDkwNTIyGjZmZmFmZjZkMmFmODMwNTM6Y29tOmZyOlVT&usg=AFQjCNHTVrlQRLQMY_1X3xYcRu84SGCcag

Maintenant, ça bouge dans un bon esprit

On a eu tôt fait d’introniser Raúl Paz « roi de la salsa » – tellement réducteur. Déjà, dès son 3e album « Mulata », celui qui l’avait révélé en France, l’homme montrait qu’il avait bien plus d’une seule corde à son arc. Son rêve, celui de défendre une île de Cuba multicolore, a pris une forme plus aboutie encore depuis qu’il a remis le pied, et pour rester, sur sa terre natale avec femme et enfants, il y a quatre ans, après 16 ans d’exil dans l’Hexagone. Plus personnelle encore, si besoin était. « Depuis toujours, je suis au milieu de plein de cultures, invité dans plein de pays du monde dont je m’imprègne, nous explique-t-il. Mais, chaque fois, j’essaie de faire la musique qui me ressemble. »


Cette fois, avec « Ven Ven », c’est surtout la diversité d’une île qu’il redécouvre qu’il semble chercher à dépeindre. Une île plus ouverte, un creuset culturel au coeur des Caraïbes – rien d’étonnant que l’album soit traversé ici de reggae chaloupé, là, d’une inspiration entre mambo et boogaloo, ailleurs une samba brésilienne ou une soca de Trinidad... « Cuba ne se résume pas à cette idée reçue, ce côté rétro nostalgique des années 1950, soutient-il, on n’y fait pas que du traditionnel, loin de là. Ça a d’abord été ça, mon combat : sortir de ces clichés “vieilles bagnoles-salsa-fiesta”... Dans le Cuba contemporain il y a aussi du son, de la chanson, de l’electro. Cuba existe et a envie d’exister ! » 



« Du mouvement, du dynamisme »

Un message quasi politique pour un homme qui, lui, refuse de se considérer comme instrumentalisé, depuis son retour, par un régime pas encore bien clair dans son ouverture à la démocratie. Et ce, quand bien même il a reçu en son pays le Prix du meilleur album pour « Ven Ven »... alors que l’album n’était pas encore sorti ! – castrisme, quand tu nous tiens...

« Maintenant, ça bouge dans un bon esprit, reprend-il. Les gens commencent à s’impliquer, à dire les choses, même à être critique sur la situation du pays, mais les jeunes n’ont plus envie de partir. Une nouvelle scène artistique émerge, il y a du mouvement, du dynamisme et je crois que j’ai mis de ce dynamisme dans “Ven Ven”. » •


Sébastien Le Jeune


Samedi 29 novembre, 20h30, au Cube (Villenave-d’Ornon), en vente à la Fnac, 14-21€ (hors frais de location).



Raúl Paz, « Ven Ven » (Naïve), en vente à la Fnac, 18€

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Photo : « C’est d’abord ça, mon combat : sortir de ces clichés sur Cuba, “vieilles bagnoles-salsa-fiesta”. » © Christophe Berlet

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