Des actions dont on souhaiterait voir la fin...

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Un article de François-Xavier GOMEZ publié par le "figaro.fr"

Cet article a été écrit bien évidemment avant l’annonce de la reprise des relations entre les Etats Unis et Cuba...

Ne serait-il pas préférable, qu’en dépensant moins d’argent, le Président OBAMA, comme il en a le pouvoir, tout seul, prenne des mesures visant à améliorer les relations de son pays avec ce petit pays voisin, pacifique, généreux, CUBA !

Une précision : ce n’est pas le régime cubain qui est opposé aux USA, mais c’est bien ces derniers qui n’ont jamais admis que Cuba n’accepte pas leur dictat...

RG

Une longue liste de tentatives des Etats Unis ...

On se croirait dans un roman d’espionnage, Notre agent à La Havane de Graham Greene par exemple. Dont la brillante adaptation au cinéma fut tournée par le Britannique Carol Reed en 1958 à Cuba-même, dans les mois qui précédèrent l’arrivée au pouvoir des "barbudos" de Fidel Castro et Che Guevara.

L’agence d’information Associated Press a en effet révélé jeudi dans une longue enquête qu’entre 2009 et 2011, une agence gouvernementale des Etats-Unis a tenté d’infiltrer le milieu des rappeurs contestataires cubains afin d’accélerer les changements politiques sur l’île, ennemie des Etats-Unis depuis son basculement dans le camp socialiste, en 1961.

L’USAID (United States Agency for International Developpement), censée promouvoir à travers le monde les valeurs de la démocratie américaine, avait repéré le promoteur d’un concert de rap à Novi Sad (Serbie), en 2000, dont l’énorme écho aurait contribué à la chute du président Milosevic.

Non sans naïveté, l’USAID a chargé Rajko Bozic, selon AP qui a eu accès à de nombreux documents de l’agence, de réitérer son exploit à Cuba. Par le biais d’une compagnie basée à Washington, Creative Associates International (Crea), et de fonds versés via une banque luxembourgeoise, Rajko Bozic a tenté de noyauter des festivals à Cuba en favorisant la présence d’artistes antirégime. Il a ainsi noué des liens avec le duo Los Aldeanos, le plus virulent des groupes de rap à Cuba. Qu’il tente en vain d’imposer au concert "Paix sans frontières" mis sur pied en septembre 2009 à La Havane, par le chanteur colombien Juanes. En juin 2010, Bozic offre à Los Aldeanos leur première sortie internationale, au festival serbe Exit, qu’il organise.

Pourtant, ses activités ont déjà attiré les soupçons des autorités cubaines, qui l’interrogent cette même année, fouillent ses ordinateurs et saisissent des clés USB. L’expérience le dissuade de retourner dans les Caraïbes. Crea poursuit cependant ses efforts pour promouvoir une culture contestataire à Cuba. Les documents révélés par AP évoquent des projets échevelés : une télévision indépendante destinée aux jeunes, un Twitter échappant au contrôle de l’Etat, joliment baptisé Zunzuneo… L’agence de presse parle de millions de dollars investis.

Dans les heures qui ont suivi la publication de l’enquête, Los Aldeanos ont réagi en affirmant qu’ils n’ont jamais touché d’argent de Crea ni de Bozic. Et que s’ils ont été mêlés à cette affaire, c’est à leur insu.

L’Usaid n’a pas démenti les informations d’AP, se bornant à signaler que sa mission consiste à « renforcer la société civile dans des pays où les citoyens sont harcelés, ­battus, ou pire ».

L’opération rap cubain, finalement risible, s’ajoute à une longue liste de tentatives des Etats-Unis de renverser un régime qui leur est opposé, aux côtés des fameux « cigares explosifs » sur lesquels comptait la CIA pour éliminer Fidel Castro.

François-Xavier GOMEZ