LE FMI EN PARTIE RESPONSABLE DE LA CRISE DE L’EBOLA

Partager cet article facebook linkedin email

Un article de Cubadebate

traduction Françoise Lopez Publiée sur le site CUBASIFRANCEPROVENCE

Paiement de la dette... et système de santé sous-financés ...

Le Fonds Monétaire International (FMI) est en partie responsable de la crise de l’ébola qui touche 3 pays d’Afrique de l’Ouest, étant donné que ses politiques font obstacle aux dépenses de santé dans ces états après leurs conflits internes, selon une nouvelle étude.

Les conditions des prêts du FMI à la Guinée, à la Sierra Leone et au Liberia pendant ces deux dernières décennies ont donné la priorité au paiement de la dette et à la construction de réserves de devises par rapport aux dépenses de santé, selon les recherches réalisées par des professeurs des tois principales universités du Royaume Uni.

Cette étude fait savoir, au milieu de critiques croissantes pour le lente réponse à la pire épidémie mondiale d’ébola que celle-ci a tué presque 8 000 personnes.

"Les politiques proposées par le FMI ont contribué à créer des systèmes de santé sous-financés, mal préparés et avec des soins insuffisants dans les pays où l’épidémie d’ébola sévit", a dit Alexander Kentikelenis, professeur de sociologie à l’Université de Cambridge et auteur de l’étude publiée dans la revue The Lancet Global Health.

Enormément endettés avec les bailleurs de fonds étrangers après être sortis de leurs conflits internes respectifs, ces 3 pays africains dépendent en partie des prêts pour faire fonctionner leurs services gouvernementaux, et même les centres de santé.

Comme condition du financement, le FMI impose une réorganisation du secteur public des pays endettés et promeut la privatisation et la décentralisation des services.

Les fonctionnaires du FMI ont refusé de donner des interviews et ont seulement remis à la Thomson Reuters Foundation une réponse par internet sur cette étude.

"Le FMI travaille sur des mécanismes qui permettent de nous bouger pour fournir un plus rapide allègement de la dette de ces pays, ce qui libérerait plus de ressources qui pourraient être utilisées pour les dépenses en soins de santé", a écrit Sanjeev Gupta, un fonctionnaire de cette institution financière qui a son siège à Washington.

Plus de 20 000 personnes ont été infectées par l’ébola dans les 3 états les plus touchés et plus de 7 000 sont mortes à cause de l’épidémie cette année, a indiqué cette semaine l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).

L’étude ne dit pas combien de morts auraient pu être évitées avec une politique différente du FMI.

D’autres pays de la région qui affrontent aussi des cas d’ébola parmi lesquels le Nigeria et le Sénégal ont des systèmes de santé plus forts qui ont été capables d’arrêter la contagion massive de l’épidémie, a souligné Kentikelenis.

Gupta, cependant, a nié que les politiques du FMI aient causé la chute dans les dépenses de santé et a dit que le financmeent de la santé a augmenté de 1,6% du PIB au Libéria, de 0,7% en guinée et de 0,2% en Sierra Leone entre 2010 et 2013.

Le FMI s’est engagé pour 430 millions de dollars pour combattre l’ébola dans les 3 pays les plus touchés, selon l’étude.

(avec des informations de Reuters)

Source en espagnol :

http://www.cubadebate.cu/noticias/2014/12/31/fmi-parcialmente-responsable-de-crisis-de-ebola-estudio/#.VKUS_sYrERE