Le Blocus n’est pas terminé !

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Tiré de CubaDebate et traduit par Christine Druel

“ Le blocus n’est pas terminé. Ce qui s’est passé, c’est que, le Président des Etats Unis, dans le cadre de ses pouvoirs exécutifs, a annoncé des mesures pour modifier certains aspects du blocus » a déclaré dans un entretien accordé à la télé cubaine, Josefina Vidal, ( http://www.cubadebate.cu/noticias/2015/01/22/josefina-vidal-el-levantamiento-del-bloqueo-sera-esencial-para-normalizar-las-relaciones/ ) directrice des États-Unis au ministère cubain des Affaires étrangères.

Les questions d’ordre interne à Cuba ne sont pas négociables

« Obama a annoncé une série de réglementations exécutées par le Département des Finances et celui du Commerce, pour faciliter les voyages, rendre possible le transfert de devises et permettre certaines opérations commerciales, dans certaines limites » a déclaré Mme Vidal dans un entretien avec Cristina Escobar, transmis lors d’un programme spécial lundi soir.

La directrice du Ministère des affaires étrangères a ajouté que les avocats étasuniens qui conseillent Cuba confirment que seule une série de questions ne peut être modifiée par le président parce que la loi l’interdit.

« Mais hormis ces questions, qui restent peu nombreuses, le Président peut permettre grâce à des autorisations, soit du Département du Commerce ou de celui des Finances, toutes les autres transactions : le commerce, le service, le transport… » a –t-elle dit.

« Il existe un éventail presque illimité de possibilités pour qu’un président des Etats Unis par ses pouvoirs et l’émission d’autorisations, puisse permettre l’assouplissement du blocus de façon significative », dit- elle.

Loi d’Ajustement cubain

Lors de pourparlers sur l’émigration avec les Etats Unis Cuba a attiré l’attention sur la nécessité de normaliser le flux migratoire. « Aucun des deux pays n’a intérêt à ce que soit maintenu ni un flux migratoire illégal par voie maritime, ni une entrée irrégulière sur le territoire des Etats Unis depuis un pays tiers. » a reconnu Mme Vidal.

Mais c’est pourtant ce qui se passe, et ce, en raison de deux facteurs, qui, sont, en outre, le principal moteur de l’émigration et du trafic de personnes depuis Cuba : la Loi de l’Ajustement cubain et la politique des « pieds secs- pieds mouillés.

La loi de l’Ajustement Cubain fut adoptée en 1966 par le Congrès des Etats Unis pour régulariser la situation migratoire de nombreux cubains qui avaient quitté le pays, après le triomphe de la Révolution. Cette loi selon la diplomate est très simple, un paragraphe précise que le Procureur général dispose d’un pouvoir discrétionnaire pour légaliser le statut d’émigrés cubains qui se trouvaient alors sur le territoire des EEUU.

« Mais la loi ne dit pas que ce pouvoir discrétionnaire doit être appliqué automatiquement à tout cubain présent aux Etats Unis, quelle que soit la façon dont il y est arrivé. Ce qui s’est passé pendant toutes ces années c’est qu’elle a été appliquée de façon systématique »-a rappelé la directrice générale.

Par conséquent, le pouvoir exécutif a la possibilité d’appliquer cette loi comme elle le stipule : de façon discrétionnaire.

« A cela s’ajoute - a-t-elle dit aussi - la politique des pieds mouillés-pieds secs qui existe depuis le début des années 90. Elle n’est pas liée, comme l’a dit une certaine presse aux départs d’émigrants de Cuba, mais elle a des antécédents dans les flux migratoires- particulièrement depuis Haïti-, et c’est une politique gouvernementale ».

Cette politique met en danger la vie de personnes et, est liée plus récemment, au trafic de faux papiers. En raison du traitement exclusivement réservé aux cubains, de nombreuses personnes d’autres nationalités essaient de se faire passer pour des cubains pour obtenir le droit de séjour aux états unis.

Des relations inégales

Les relations entre Cuba et les Etats Unis ont été historiquement inégales, a dit Mme Vidal. « Par conséquent, on ne peut pas appliquer ce qu’on appelle en langage diplomatique le quid pro quo la façon de l’envisager que l’on appelle en diplomatie du quid pro quo je te donne quelque chose et tu me donnes quelque chose en échange, on ne peut le faire de façon systématique, si l’on tient compte du fait qu’il y a beaucoup plus de points à revoir du côté des Etats Unis que du côté cubain ». a- t- elle assuré.

« A Cuba nous n’avons pas de sanctions à l’égard des entreprises ou des citoyens nord-américains, nous n’avons pas non plus de territoire occupé sur le sol des Etats Unis que nous puissions échanger contre le territoire occupé, contre la base naval à Guantanamo, nous n’avons pas de programmes financés par Cuba en vue d’exercer une quelconque influence sur la situation des Etats Unis ou de favoriser des changements d’ordre interne aux Etats Unis, nous n’avons pas d’émissions de radio ou de télévision illégales, spécialement conçues à Cuba vers les Etats Unis, mais c’est tout le contraire ». A-t-elle déclaré.

« Nous avons redit, y compris dans des interviews accordées à la presse des Etats Unis, que les questions d’ordre interne à Cuba ne sont pas négociables comme c’est le cas pour tout autre pays, a – t-elle conclu.