La téléphonie mobile à Cuba

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L’informatisation de la société, une priorité pour Cuba

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L’entreprise de télécoms de Cuba, ETECSA, a récemment annoncé de nouvelles mesures qui visent à amplifier l’usage de la téléphonie mobile et assouplir les différentes démarches pour les personnes morales.

Le service de téléphonie mobile fonctionna pour la première fois à Cuba le 24 février 1993 dans la subdivision occidentale (La Havane-Varadero) puis fut crée l’entreprise mixte Téléphones cellulaires de Cuba S.A. (CUBACEL) avec un capital cubain et mexicain à raison de 50% respectivement.

Les années qui suivirent, on continua le développement de la couverture vers d’autres régions du pays : en mars 1995, la subdivision orientale fut inaugurée avec la couverture de la ville de Santiago de Cuba ; en mai 1996, le service est étendu à Moa et à une partie de l’autoroute La Havane-Varadero. En juin 1997, la couverture de la subdivision centrale est réalisée avec la couverture de la ville de Cienfuegos ; en 1998, c’est au tour de Santa Clara et Holguin en mai 1999.Pendant l’année 2000, la couverture s’étendra aux villes de Pinar del Rio, Ciego de Avila, Camagüey, Sancti Spiritus, Las Tunas, Bayamo, Guantanamo, Nueva Gerona et au Cayo Coco.

En 2003, les entreprises cellulaires CCom et Cubacel fusionnent dans ETECSA, créant ainsi un opérateur unifié disposant d’une nouvelle concession et un nouveau plan de développement de la téléphonie fixe, la téléphonie cellulaire et les données.

Les crédits et les technologies obtenus permirent à partir de 2007 la mise en œuvre d’un programme de développement de la téléphonie mobile qui rendit possible le début de la comercialisation de ce service aux particuliers à compter du 14 avril 2008.

Depuis le début de la mise en service jusqu’à sa finalisation en décembre 2014, le nombre de téléphones cellulaires a dépassé les 2 millions.

Cette croissance a eu pour incidence des changements dans le coût de la mise en service. Il était de 111 CUC au début pour atteindre 30 CUC actuellement ; l’application de promotions avec réductions de tarifs à l’international pour les appels et l’envoi de SMS ; promotions de doublement de la recharge depuis l’extérieur ou avec des cartes de 20 CUC sur le territoire national ; allongement de la durée de l’abonnement jusqu’à 330 jours calendaires, quelque soit son montant ; réduction de tarifs en zone de faible trafic ; l’ouverture du courrier électronique à partir des mobiles avec déjà 500 mille usagers ainsi que d’autres services utilisant le réseau cellulaire.

Dans tout ce processus, les personnes résidant dans des zones rurales isolées ou d’accès difficile qui n’avaient jamais eu de moyen de communication et qui n’avaient pu être desservies par le réseau fixe ont été priorisées.

En 2005, débuta un nouveau mode de service téléphonique connu sous le nom de « téléphonie fixe alternative » (TFA) qui est une variante utilisant les infrastructures cellulaires. Fin 2007, on comptait 132 mille TFA (128 mille domestiques et 4 mille comme téléphones publics en « centres agents » (NdT : sont ainsi désignés les particuliers disposant d’une ligne téléphonique mise à disposition du public contre une petite rémunération. Ces particuliers assurent également la vente de cartes téléphoniques et éventuellement d’autres services).

Cette mesure caractéristique de la Révolution a rendu possible qu’en 2007, on installe 547 TFA dans 171 établissements de plus de 300 personnes qui ne disposaient pas de moyen de communication et 88 480 personnes en ont bénéficié. Il faut remarquer qu’un TFA résidentiel équivaut au fonctionnement de 10 téléphones cellulaires, un TFA centre agent ou comme téléphone public équivaut au fonctionnement de 70 téléphones cellulaires compte tenu des ressources techniques utilisées par le réseau dans chacun des cas.

C’est pour cela qu’un programme de substitution des TFA par des téléphones filaires avec la priorité de mise en œuvre dans les lieux les plus reculés, là où se justifie son installation, politiquement mais aussi socialement.

Les Etats-Unis ont pourchassé les démarches d’acquisition des équipements de téléphonie mobile par ETECSA, non seulement pour se doter de nouveaux matériels mais également pour avoir accès aux nouvelles technologies. Par exemple, en 2012, le Département du commerce des Etats-Unis mit à l’amende la succursale de la compagnie suédoise Ericsson au Panama (Ericsson est le numéro 1 mondial des fabricants de matériel pour réseaux mobiles), pour un montant de 1,75 millions de dollars pour avoir violé les restrictions des exportations des Etats-Unis envers Cuba. Le délit ? la succursale de l’entreprise au Panama opérait sous un « schéma » selon lequel ETECSA a envoyé en réparation aux Etats-Unis par ce biais, des équipements cassés.

Cette année, il est prévu un plan d’investissement supérieur afin de commercialiser 800 mille lignes cellulaires supplémentaires, étendre à plus d’usagers l’accès au courrier électronique à partir des mobiles et améliorer la qualité des services. Cette entreprise agit conjointement avec Desoft, la plateforme spécialisée qui offre divers services d’information au moyen de SMS et qui seront également développés et diversifiés.

On parle d’un service certes éloigné des nécessités et attentes des cubains. Il reste à résoudre divers problèmes concernant la qualité des services les tarifs élevés de certains d’entre eux. Ceci reste nécessaire pour satisfaire la volonté politique du pays pour chaque fois fournir à la population les nouvelles technologies, comme le relate l’éditorial du journal Granma dans son édition du 12 décembre intitulé « L’informatisation de la société, une priorité pour Cuba ».