Malgré les différences, Cuba et les États-Unis ont eu un dialogue civilisé sur les droits humains

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La délégation cubaine a transmis ses préoccupations sur la situation aux États-Unis dans ce domaine

— La première réunion entre Cuba et les États-Unis sur la question des droits de l’Homme a confirmé qu’ils existent de profondes divergences, cependant les deux pays peuvent aborder n’importe quel sujet sur un pied d’égalité, dans un cadre de respect et de réciprocité.

Pedro Luis Pedroso Cuesta, sous-directeur général des Affaires multilatérales et du Droit international au ministère des Relations extérieurs, a offert une conférence de presse au terme des conversations qui se sont tenues au Département d’État à Washington.

Pedro Luis Pedroso Cuesta, chef de la délégation cubaine et sous-directeur général des Affaires multilatérales et du Droit international au ministère des Relations extérieures, a déclaré en conférence de presse que le climat de travail fut respectueux et professionnel, preuve qu’il est possible d’entretenir des relations de façon civilisée, dans la reconnaissance et le respect des différences entre La Havane et Washington.

Parallèlement, un communiqué de presse du Département d’État a lui aussi qualifié de respectueux le climat de travail du rendez-vous, au cours duquel la partie nord-américaine était représentée par le secrétaire d’État adjoint pour la Démocratie, les Droits de l’Homme et le Travail, Tomasz Malinowski.

Le texte nord-américain affirme que la réunion a permis d’aborder des questions de méthodologie, de sujets à traiter et de la structure des prochains dialogues sur les droits humains.

Le chef de la délégation cubaine a précisé que les parties avaient décidé de rester en contact à travers les canaux diplomatiques concernant d’éventuelles nouvelles conversations, leurs dates, leurs sièges et leurs programmes.

Au cours de cette première rencontre, a précisé Pedro Luis Pedroso, des questions d’intérêt pour les deux délégations ont été abordées. Cuba a transmis ses préoccupations vis-à-vis de la garantie et la protection des droits de l’Homme aux États-Unis.

Parmi les thèmes exposés par notre pays, le chef de la délégation cubaine a mentionné la permanence de modèles de discrimination et de racisme associés à la brutalité policière, les actes de torture et les exécutions extrajudiciaires dans le contexte de la lutte contre le terrorisme, ainsi que la violation des droits du travail et des syndicats des Nord-américains.

Le communiqué du Département d’État, quant à lui, affirme que les deux parties ont exprimé des préoccupations, sans préciser celles avancées par la partie nord-américaine.

Cependant, le texte affirme que les délégations ont exprimé leur volonté d’aborder un large éventail de sujets lors de futurs dialogues de fond.

Le chef de la délégation cubaine a signalé qu’il existe des différences quant aux conceptions et à l’exercice des droits de l’Homme.

Répondant à une question de la presse, Pedro Luis Pedroso a expliqué que les droits sont universels et indivisibles, et qu’aucun n’a plus de valeur que les autres.

La réalisation des droits économiques, sociaux et culturels est une base fondamentale pour l’exercice d’une manière effective des droits civils et politiques, a-t-il ajouté. « Nous ne pouvons pas imaginer qu’un analphabète puisse exercer sa liberté d’expression. »

Cette première réunion a eu lieu à la suite d’une proposition cubaine faite en juillet 2014, renouvelée en janvier 2015, et acceptée par les autorités étasuniennes.

Cuba et les États-Unis ont eu pendant plusieurs décennies des dialogues bilatéraux sur différents sujets d’intérêt pour les deux parties, comme les questions migratoires et le courrier postal.

Cependant, la gamme de thèmes abordés est allée en augmentant après les annonces du 17 décembre dernier et la volonté exprimée par les deux présidents d’avancer dans le processus de rétablissement des relations diplomatiques et la réouverture d’ambassades.

L’aviation civile, le trafic de personnes, les télécommunications, la prévention de la fraude migratoire, des changements dans les dispositions qui modifient la mise en application du blocus et les droits de l’Homme, sont quelques-uns des sujets abordés par les deux parties, parallèlement à l’avancée du processus de rétablissement des relations diplomatiques.