NOUS, LES ARRIERES...

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Un article ironique de Iroel SANCHEZ publié par le site cubain "miradasencontradas" et traduit par Pascale Hébert.

Andrew Cuomo, gouverneur du troisième état le plus peuplé des Etats-Unis et celui qui héberge leur capitale économique, New York, vient de séjourner à Cuba.

….Cuomo s’est fait accompagner par un groupe de personnalités, fondamentalement associées à un groupe d’importantes entités de cet état qui ont, à ses côtés, donné une conférence de presse à la fin de leur visite.

Avec le blocus, on a voulu nous amener à l’Age de pierre ...

Si on lit les informations diffusées tous les jours sur l’évolution des relations entre La Havane et Washington, on pourrait croire que Cuba est un pays qui vit à l’Age de pierre et que les Nord-américains vont venir moderniser.

….Cependant, bien que dans la délégation de Cuomo se trouvaient d’importants dirigeants de divers secteurs tels que l’aviation (Jet Blue), les produits laitiers (Cayuga Milk Ingredients et Chobani Greek Yogurt) et la banque (Master Card), les deux accords annoncés concernent le domaine de la technologie et le plus étonnant c’est qu’ils vont la transférer de Cuba à New York et non le contraire.

….Cuba est si arriérée que dans la délégation présidée par Cuomo, le poids le plus important revenait aux entités de la biotechnologie et de l’académie ( le Dr Robert Darnell, conseiller délégué du Genome Center de New York , Carol Ashe, directrice commerciale du Genome Center de New York, Freda Lewis-Hall, directrice médicale et vice-présidente de Pfizer, le Dr Leonard Schleifer, directeur général de Regeneron, le Dr Candace Johnson, directeur général de l’Institut du Cancer Roswell Park, le Dr Kelvin Lee, président du Département d’immunologie de l’Institut du Cancer de Roswell Park, Charles Phillips, directeur général d’Infor, Steve Fanning, vice-président de Statégie Industrielle de la Santé d’Infor, Kevin Ellis, directeur général de Cayuga Milk Ingredients, le Dr Nancy L. Zimpher, Chancelier de l’Université Publique de New York (SUNY).

….A la différence de Google, dont les dirigeants sont venus deux fois sur l’Ile, plus pour faire de la politique que pour signer des accords de coopération et qui, en plus, n’ont pas répondu à des propositions concrètes de collaboration dans le domaine de la santé, l’entreprise new-yorkaise Infor –troisième fournisseur le plus important au monde d’applications pour les entreprises et de services- a signé une convention avec un « partenaire » cubain et s’est déclarée « intéressée par l’un des logiciels pour le domaine de la santé ». Le Conseiller délégué d’Infor, Charles Phillips, a dit devant la presse : « Nous sommes surpris du niveau et de l’expérience qu’il y a à Cuba dans le secteur de la technologie de la santé »
.
….L’autre annonce a été faite par l’Institut Roswell Park contre le Cancer. Il s’agit d’un accord pour exporter aux U.S.A. un vaccin thérapeutique contre le cancer du poumon mis au point à Cuba par le Centre d’Immunologie Moléculaire. Les Nord-américains lanceront prochainement les essais cliniques de ce vaccin qui est le seul au monde avec l’espoir de le commercialiser rapidement.

….Il s’agit du vaccin thérapeutique contre le cancer du poumon CIMAVax-EGF, créé par Cuba en 2011 après 15 ans de recherches et que les patients cubains qui en ont besoin reçoivent gratuitement depuis lors. « La signature de l’accord nous permet de pouvoir nous plonger dans les essais cliniques du vaccin dès que nous arriverons à New York » a annoncé à l’aéroport de La Havane la directrice de l’Institut Roswell Park, Candance Johnson.

….Avec le blocus en vigueur, le bénéfice pour Cuba de ces deux conventions sera de partager les résultats de la recherche parce que des licences comme celle délivrée à l’Institut Roswell Park par l’OFAC ( Bureau de Contrôle des Actifs Etrangers, le même qui inflige des amendes exorbitantes à des banques européennes lorsqu’elles ont des relations avec Cuba) autorisent ce type d’accords du moment qu’il n’y a pas un cent pour l’Ile.

Le plus important : les intérêts de ces entreprises qui nous ont rendu visite génèreront plus de pression pour lever le blocus avec lequel on a voulu nous ramener à l’Age de pierre. Etablir des relations avec la « très arriérée » Cuba, dans le sens colonial de l’expression de plus en plus utilisée dans les media, leur permettra de bénéficier des réussites scientifiques, éducatives et culturelles d’un projet qui a mis l’être humain au centre.