Silvio au Luna Park de Buenos Aires : Une chanson d’amour

Partager cet article facebook linkedin email

Un article de Kaloian Santos Cabrera traduit par Llucia Adrover

Avec l’article original vous pourrez voir une série de photos et une vidéo de l’évènement : http://www.cubadebate.cu/?p=582637#.VXSvzWBWz04

Le plus grand représentant de la Nueva Trova Cubana

A peine plongé l’auditorium dans la pénombre et allumée la scène que s’est réaffirmé la relation d’amour entre le trovador cubain Silvio Rodriguez et le public qui a rempli le Luna Park, comblé par de nouveaux titres « tu-yo », par des intimistes, et les emblématiques de « thématique collective », que l’artiste caribéen interpréta avec plaisir pendant deux heures et demie.

Les nouvelles œuvres intègrent un disque “qui est prêt » mais en attente de « ce prochain jour » où il sortira à la lumière : « nous ne sommes pas pressés, nous n’avons pas des transnationales derrière », exprima Silvio Rodriguez et il donna la parole clé pour la première ovation, avant même de commencer à chanter.

Un harmonieux groupe de huit musiciens d’excellence a hiérarchisé la mise en scène de personnes et d’instruments illuminés avec raffinement : Niurka González à la flute et à la clarinette ; Rachid López à la guitare ; Maykel Elizalde au « tres » ; César Bacaró à la basse éléctrique ; Oliver Valdés à la baterie ; Jorge Aragón au piano ; Jorge Reyes à la contrebasse et Emilio Vega au vibraphone et percussion.

« Guevara l’humain dit/ le sentiment révolutionnaire est mut par l’amour », chanta Silvio pour ensuite faire référence à la dichotomie de ses thèmes actuel « tu-yo » et les antérieurs de « temática colectiva », qui ont re-réveillé hier soir l’espoir du passé révolutionnaire d’un public qui salua avec un « Cuba, Cuba, Cuba/ le peuple te salue », sans phrase de réplique de l’artiste.

A peine un pull avec le petit drapeau cubain du côté du cœur, un béret tombé sur les yeux que complète un bol avec l’arc du corps sur la guitare, il arrive pour déborder en musique qu’il renverse sur l’auditoire réceptif duquel surgissent d’abondants « je t’aime ». « J’ai été un homme désarmé/ par des myriades de lumières passagères qui sont venues », chante Silvio ; aussi « Guevara l’humain dit/ qu’aucun intellectuel ne doit être salarié/ de la pensée officielle », et une autre ovation éclate.

« Au minimum je suis à moi/¡ay ! Petit morceau mortel », il dit, avant de livrer avec poésie musicale l’Exposition de femme avec chapeau, intégrée aux quatre belles pièces musicales.

Une pause scénique avec l’intimiste Dúo Matanzas – formée par le couple Lien et Rey, qui se représenteront à la Maison du Bicentenaire – a permis une charnière pour le retour, cette fois-ci avec les « temas colectivos », parmi lesquels La Maza et Ojalá, accompagnés de bis passionnés.

“Goute de rosée/ n’arrête pas de tomber/ pour que mon amour/ veuille toujours m’aimer”, désira le trovador, qui a répété qu’il “est toujours le même qu’il a été » dans la déclaration de El necio, et la multitude a réaffirmé l’amour incommensurable avec le partenaire de presque cinq décennies.

Le plus grand représentant de la Nueva Trova Cubana reviendra à travers ses amours cette nuit au Luna Park et samedi il participera à l’activité gratuite et à l’air libre que le programme « Maravillosa Música » développera à Soldado de la Frontera et Ana Díaz, dans le quartier portuaire de Villa Lugano.