La croissance économique cubaine est conforme aux prévisions

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La réunion du Conseil des ministres, présidée par le général d’armée Raul Castro, a procédé à l’évaluation de la croissance de l’économie cubaine durant les premiers mois de 2015 et à l’examen des prévisions d’ici la fin de l’année

Auteur : Leticia Martinez Hernande | informacion@granma.cu
24 juin 2015 10:06:23

Un programme chargé pour la réunion du conseil des ministres ...

La réunion du Conseil des ministres, présidée par le général d’armée Raul Castro, a procédé à l’évaluation de la croissance de l’économie cubaine durant les premiers mois de 2015 et à l’examen des prévisions d’ici la fin de l’année

Le Produit intérieur brut (PIB) de Cuba progressera d’un peu plus de 4% dans le premier semestre de 2015, a annoncé Marino Murillo Jorge, ministre de l’Économie et de la Planification lors de la réunion du Conseil des ministres qui a évalué le comportement de l’économie cubaine au cours des six derniers mois, ainsi que ses prévisions d’ici la fin de l’année.

Comparativement à 2014, toutes les activités ont enregistré une croissance, et les chiffres les plus élevés sont observés du côté de l’industrie sucrière et de l’industrie manufacturière, la construction et le commerce. Les principales insuffisances ont été relevées notamment dans le transport, le stockage et les communications.

La balance commerciale affiche un comportement positif depuis le début de l’année, « malgré les tensions qui pèsent sur les finances externes », a signalé le ministre.

Il a précisé que le premier semestre a été marqué par une instabilité des produits alimentaires dans le réseau des magasins en devises en raison d’insuffisance dans les productions nationales et les importations destinées au marché intérieur. C’est le cas, par exemple, de produits comme le fromage, le poulet, la charcuterie et les saucisses. Pour remédier à cette situation, l’État allouera 40 millions de dollars pour l’achat de ces marchandises.

La réunion a également débattu des problèmes relevés dans le transport de marchandises qui se sont répercutés sur le comportement de l’économie.

Il a été annoncé qu’au mois de mars le pays avait dû payer 2 100 000 dollars au titre des surestaries conteneurs et navires, un problème attribué dans une large mesure aux difficultés de transport.

Le ministre de l’Économie et de la Planification a mentionné parmi les causes de ce phénomène la non exécution des investissements prévus pour 2014 et 2015, le manque d’accessoires et de pièces détachées, des difficultés dans les ateliers de réparation, la persistance des problèmes administratifs, ainsi que la faible disponibilité technique du système ferroviaire et automobile.

Il a été convenu en conséquence de réviser intégralement l’organisation et la gestion du transport de marchandises, la réparation et l’entretien du parc automobile et ferroviaire, et de procéder à une évaluation du fonctionnement de l’Opération port-transport-économie interne.

Concernant les investissements, il a été informé qu’à l’instar d’autres années l’exécution du plan est concentrée dans le second semestre, et que pour la fin 2015 on s’attend à 7,7% de non-exécution. À ce sujet, Murillo Jorge a signalé le plan sera graduellement mis en place de sorte que toutes les capacités soient créées depuis l’année précédente, ceci afin d’éviter de passer les premiers mois de l’année à attendre les ressources.

Le rapport sur la construction de logements précise que l’exécution sera conforme au programme approuvé.

Pour ce qui est des logements construits par des particuliers et par leurs propres moyens, 6 000 seront terminés durant ce premier semestre, et 17 000 d’ici la fin de l’année, soit 5 301 de plus par rapport à 2014. Concernant les reconstructions et les réparations, le plan sera exécuté à 109%, résultat associé à la croissance des ventes de matériaux de construction.

Il ressort du rapport sur la gestion de l’eau que « le niveau des retenues du pays représentait 3,363 milliards de mètres cubes (37%), soit un déficit de 1,347 milliard par rapport à la même période de l’année dernière ». D’où l’appel qui a été lancé pour une meilleure gestion de l’eau dans l’ensemble du pays, et non seulement dans des provinces comme Santiago de Cuba (34%), Guantanamo (36%) et Pinar del Rio (55%) qui connaissent une situation plus défavorable.

Quant au pourcentage d’occupation, il a enregistré un comportement similaire par rapport à la même période de l’année dernière. Le salaire moyen augmente à partir des croissances enregistrées, notamment dans le secteur de la santé durant le second semestre de 2014, tandis que la productivité du travail augmente de 5,3%.

Le ministre a souligné qu’il existe un rapport favorable entre la productivité et le salaire moyen dans le système des entreprises, et que cette année on s’attend à des bénéfices au-dessus des prévisions.

Murillo Jorge s’est ensuite référé au budget de l’État, signalant qu’à la fin de l’année le déficit fiscal sera inférieur à celui approuvé, soit 4,2% du PIB, alors que les prévisions étaient de 6,2%.

Finalement, concernant la projection pour 2016, il a indiqué qu’ « elle prévoit des objectifs dont la portée dépend des actions qu’il nous faut exécuter dès maintenant, destinées à créer des infrastructures, à augmenter les capacités constructives et de transport, à assurer des ressources nécessaires pour le développement, les énergies renouvelables, le secteur des exportations et pour diminuer les importations, des objectifs pour lesquels toute une série de mesures ont été mises en œuvre ».

« L’économie affiche un bon rythme de croissance. Nous sommes à même de bien terminer l’année, mais il faut continuer de travailler dur », a-t-il dit.

LE BUDGET DE L’ÉTAT EN 2014

Les recettes de l’État l’année dernière ont atteint les 47 milliards de pesos, ce qui représentent 103% d’exécution du plan, a annoncé Lina Pedraza Rodriguez, ministre des Finances et des Prix à la réunion du Conseil des ministres en faisant le bilan de l’État en 2014.

Sur ce total, les quantités les plus importantes sont à mettre au compte de l’impôt sur la circulation et les ventes de marchandises, ainsi que l’impôt sur les bénéfices.

Les dépenses totales sont estimées à 49 milliards de pesos, qui représentent 98% des prévisions. Par ailleurs, 33 milliards de pesos ont été destinés à l’activité budgétaire, dont 9 milliards à la santé publique, 8 milliards à l’éducation et 1,6 milliard à la culture, l’art et le sport.

Concernant le budget destiné à la sécurité sociale, la ministre a affirmé que l’État a engagé des dépenses de l’ordre de 6 milliards de pesos. « 65% de cet argent a été financé à travers la contribution à la sécurité sociale, conformément à l’Orientation No 165 adoptée par le 6e Congrès du Parti, qui prévoit une réduction de la participation du budget de l’État au financement de la sécurité sociale ».

Les membres du Conseil des ministres ont convenu de présenter le Rapport d’exécution budgétaire de l’année 2014 à la prochaine session de l’Assemblée nationale du Pouvoir populaire.

Il a été informé par la suite que l’Office de contrôle de la République a réalisé 177 audits en matière de règlement et exécution du budget de l’État en 2014 et 2015.

La présidente de cette institution, Gladys Bejerano Portela, a signalé que les dispositions de la Loi 117 du budget de l’État pour l’année 2014 sont appliquées, précisant que les principaux dysfonctionnements ont été détectés au niveau des entités de base, associés aux registres, au contrôle et à l’analyse du budget, ce qui entrave l’utilisation rationnelle de ces ressources.

Elle a indiqué que ces démarches de contrôle ont mis en évidence la mauvaise préparation du personnel des Directions municipales des finances et des prix, ainsi que des techniciens et responsables, ainsi que des insuffisances dans la gestion des listes du personnel.

À cet égard, elle a suggéré au ministère des Finances et des Prix de concevoir une procédure de travail visant à améliorer le processus d’élaboration et de présentation de l’avant-projet de Loi du budget de l’État, à mettre à jour les méthodes de contrôle interne et de maintenir les actions de formations destinés aux responsables et aux fonctionnaires.

AUDIT AU MINISTÈRE DU COMMERCE INTÉRIEUR

Les membres du Conseil des ministres ont pris connaissance des résultats du premier audit réalisé auprès du ministère du Commerce intérieur (Mincin), qui a concerné 288 entreprises, soit 80% des entités placées sous sa juridiction.

Il a été confirmé que cet organisme avait identifié les principaux problèmes, sans sous-estimer la complexité des politiques et des programmes gérés et exécutés. Bejerano Portela a attiré l’attention sur le fait que leurs mécanismes de contrôle et de supervision sont encore insuffisants. « Nos conclusions s’appuient sur les lacunes et les insuffisances détectées et les modes opératoires incorrects qui se répercutent sur la qualité des services à la population », a-t-elle indiqué.

Des problèmes ont été relevés concernant l’exécution des instructions en matière de contrôle interne, ainsi que le manque d’efficacité des actions visant à prévenir et à combattre les illégalités et les manifestations de corruption.

Le plus grand nombre d’irrégularités ont été décelées dans des activités liées à la sécurité et la protection, le transport, les inventaires, le combustible, les salaires et la comptabilité.

La ministre du Mincin, Mary Blanca Ortega Barredo, a signalé quant à elle que chacun des problèmes identifiés comporte un plan de mesures, qui sera accompagné d’un programme de formation des meilleurs cadres pour l’ensemble du système. •

La situation épidémiologique du pays

Le ministre de la Santé publique, Roberto Morales Ojeda, a présenté son rapport sur la situation épidémiologique du pays qui, a-t-il souligné, est meilleure que l’année dernière mais doit être suivie de près dans les prochains mois, y compris et surtout pendant la période des vacances.

Il a précisé que les maladies diarrhéiques aiguës ont réduit leur incidence de 28,7%. On constate également une tendance à la baisse des foyers du moustique Aèdes aegypti et le diagnostic de la dengue a chuté de 87,9% par rapport à 2014, bien qu’il existe une transmission de la maladie à des taux faibles, notamment dans les chefs-lieux des provinces de Santiago de Cuba, Holguin et Sancti Spiritus, ainsi que dans le quartier de San Miguel del Padron, à La Havane.

Il a souligné que ces maladies font l’objet d’une surveillance étroite du fait de la complexité de la situation internationale et afin d’empêcher son introduction dans le pays. Il a cité, entre autres, l’épidémie à virus Ébola, l’influenza pandémique, le syndrome respiratoire du Moyen Orient, la fiève du virus Zika, l’influenza aviaire et le chikungunya.

Finalement, il a donné des informations sur le renforcement des mesures de contrôle sanitaire international, ainsi que du système de surveillance clinique, épidémiologique et environnementale du pays.

Le ministre a exhorté à redoubler d’efforts dans l’application des mesures de contrôle sanitaire en raison des risques, notamment en ce qui concerne l’eau et les aliments, ainsi que les mesures de contrôle des vecteurs.

« Nous travaillons également à assurer les ventes d’hypoclorite dans les pharmacies et à assurer la chloration de l’eau des réseaux de distribution d’eau potable », a-t-il conclu.