Cuba et les premiers pas des réformes structurelles

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Cuba y los primeros pasos de las reformas estructurales
Por : José Luis Rodríguez
Publicado en : Actualización del modelo socialista cubano
En este artículo : Actualización del modelo económico, Cuba, Economía, Estados Unidos, Lineamientos del Partido y la Revolución

Et traduit par Michèle CLAVERIE.

Un avancement notable dans le processus de rééquilibre financier externe.

Dans les années 2008-2009, il a semblé évident au gouvernement cubain, que le développement économique est impossible sans de profondes transformations structurelles et sans l’introduction d’un système de direction économique plus efficace.

Au terme d’un grand débat national, en avril 2011 les nouvelles Grandes Lignes de la Politique Économique et Sociale du Parti et de la Révolution ont été approuvées lors du VIè Congrès du Parti Communiste Cubain.

Ce document détaille les principales solutions à court terme pour éliminer le déficit de la balance des paiements et pour résoudre les plus graves problèmes qui affectent ¡’efficacité économique. Il présente des solutions pour encourager la motivation des travailleurs, pour distribuer les recettes et pour créer les conditions infra-structurelles et productives pour accéder à une étape de développement supérieur.

Un bilan synthétique de ce qui a été obtenu par rapport à ces objectifs montre en premier lieu un avancement notable dans le processus de rééquilibre financier externe.

En effet, le balance commerciale totale est passé d’un déficit de 5% par rapport au PIB en 2008, à 1,6% en 2013, un résultat qui s’appuie sur une réduction de 38,4 à 19,1 % des importations (en rapport au PIB aussi) et une augmentation de 59,3 % du solde de la balance des services.

Par ailleurs, une part significative de la dette extérieure, a été renégociée avec succès spécialement avec la Russie – une dette contractée avec l’ancienne Union Soviétique - et avec le Mexique et des perspectives encourageantes se dessinent pour une renégociation avec le club de Paris.

De cette façon , les paiements réalisés ont amené la dette externe à baisser de 32,3 % du PIB en 2008 à 30,6 % l’année dernière , avec un service de la dette qui s’est élevé de 2,9 à 5,4 %.

Il faut préciser que face au besoin d’augmenter les importations pour élever le rythme de la croissance économique, il a été annoncé que durant cette année-ci, le paiement pour service de la dette s’élèvera à 5.661 millions de dollars , chiffre équivalent à 30 % de la valeur des exportations en vue de reprendre des crédits pour un montant similaire , mais dans de meilleures conditions en liquidant une part importante de la dette à échéance.

Ces décisions doivent créer un climat plus favorable pour obtenir un plus grand volume d’investissements étrangers directs, un climat qui doit aussi favoriser le portefeuille d’opportunités d’affaires publié l’an dernier,qui comprend 246 projets pour une valeur de 8 700 millions de dollars.

Quant à l’efficacité économique interne , quelques avancées dans la productivité du travail ont été enregistrées, ce qui s’est traduit par une croissance de 10,7 % et par l’augmentation du salaire moyen de 9,8% entre 2009 et 2013.

Ces augmentations sont obtenues – malgré la chute du taux de formation de capital fixe, qui baisse de 14,8 à 8,9%- , grâce à la réduction du nombre d’emplois dans le secteur étatique. Le nombre de ministères a été de 34% et le nombre d’entreprises d’État de 27%, ce qui a conduit à une baisse de 14,7% de l’emploi dans le secteur public. Le nombre de postes dans le secteur privé a lui augmenté de 57,2 % et le taux de chômage est resté à seulement 3,1 % l’année dernière.

Au sujet de l’évolution du secteur privé, il a déjà été annoncé que le nombre de travailleurs indépendants dépasse le demi-million. Avec le secteur privé et coopératif agricole, plus les quelques 500 coopératives non agricoles, ces travailleurs représentent près de 27 % de l’emploi, bien que l’apport du secteur non-étatique au PIB est estimé encore à seulement 12%.

Les perspectives économiques de 2015 tablent sur une augmentation du taux de croissance, de 2,5% en moyenne ces dernières années , à 4%, une augmentation soutenue par une croissance de 13,3 % dans les importations et de 28,7 % dans les investissements, pour les indicateurs les plus significatifs.

Ces plans doivent être favorisés par le nouveau scénario de normalisation graduelle des relations entre Cuba et les États Unis.

Dans ce cas, les mesures approuvées jusqu’à maintenant par le président étasunien Barack Obama, doivent se traduire par une augmentation de visiteurs nord-américains, non touristes, catégorie interdite par le blocus qui déjà s’est élevé à 36% jusqu’en avril et a impulsé une croissance de 15% du tourisme total au premier trimestre, ce qui doit amener des recettes supplémentaires d’environ 60 millions de dollars pour Cuba.

Aussi, les facilités pour l’achat de produits cubains par les visiteurs , dans une marge allant jusqu’à 400 dollars par personne, augmentera les recettes du pays entre autres mesures adoptées avec un impact à court terme.

Cependant, une levée immédiate du blocus étasunien n’est pas envisagée et certains analystes estiment que le PIB de Cuba augmentera de 0,6 points annuellement malgré ces restrictions et qu’une fois le blocus éliminé , on peut s’attendre à une croissance de deux points selon les projections.

Cette perspective aura un impact sur l’effet qu’elle produit chez les actuels partenaires commerciaux et financiers de Cuba, dont témoignent les déclarations des gouvernements et chefs d’entreprises qui sont en faveur d’augmenter dans l’immédiat leurs liens avec le pays.

Il est à noter que s’il reste encore des problèmes complexes à résoudre à court terme, tels que l’unification monétaire, le fait de compléter la décentralisation de compétences au profit des entreprises d’État ou une meilleure participation des travailleurs dans ce processus, des perspectives favorables pour le développement du pays dans les prochaines années s’ouvrent sans aucun doute.

(Tomado de IPS)