Une chorale gaie américaine en tournée à Cuba

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« C’est un beau pays, avec de belles et accueillantes personnes »,

Avec cette visite sans précédent sur l’île, la chorale exclusivement masculine a souhaité « faire quelque chose de vraiment significatif », explique à l’AFP son directeur Chase Maggiano.

« Réaliser une tournée pour promouvoir les droits LGBT à Cuba était la bonne chose à faire au bon moment (...) Il y a plein de raisons » d’être ici, explique-t-il. « L’une d’elles est l’ouverture des relations diplomatiques (prévue le 20 juillet, ndlr), qui montre Cuba et les États-Unis » sous un nouveau jour, « comme partenaires dans le futur ».

Cette chorale, composée de 300 chanteurs et habituée à se produire dans la région de la capitale américaine depuis 1981, a décidé d’envoyer 21 volontaires sur l’île.

Lundi, elle s’est produite dans la municipalité d’Arroyo Naranjo, en banlieue de La Havane, face à des groupes de jeunes qui leur ont en retour présenté un spectacle de danse.

Elegants et sobres, vêtus de chemisettes, pantalons et mocassins, les 21 hommes ont interprété pour l’occasion une chanson en espagnol apprise par coeur alors qu’aucun d’entre eux ne parle cette langue.

Face à eux, un public composé d’une soixantaine de personnes s’est montré réceptif et une partie de l’assistance a spontanément entonné une chanson à la gloire de Cuba, au plus grand plaisir des Américains.

Pour Jerry Bennett, chanteur de 33 ans employé à la Croix-Rouge américaine, le but est d’« envoyer un message plus efficacement, grâce à la musique au lieu de simplement parler parce que la musique est quelque chose d’universel ».

« C’est un beau pays, avec de belles et accueillantes personnes », observe Chase Maggiano. Surtout, l’expérience les « fait réfléchir », malgré le peu de temps écoulé depuis le début de la tournée entamée samedi.

« Nous avons beaucoup de droits dans notre pays, surtout grâce à la décision de la Cour Suprême en faveur du mariage gai (fin juin), mais nous avons (...) toujours du travail à faire. Par exemple, l’égalité des genres à Cuba est bien plus forte qu’aux États-Unis », a-t-il notamment estimé.

A Cuba, la communauté homosexuelle a été persécutée et marginalisée socialement après la révolution castriste de 1959. Puis les autorités ont progressivement assoupli leur position sur ce thème.

En décembre 2012, Mariela Castro, fille du président Raul Castro, sexologue et présidente du Centre National de l’Education Sexuelle cubain, avait affirmé que l’île était désormais prête pour le mariage gai.