Le pape François bientôt à Cuba et aux États-Unis

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Un article d’Isabelle Cousturié pour le site.aleteia

Du 19 au 28 septembre prochain, le Saint-Père effectuera un voyage très symbolique sur le continent américain.

« Si le Pape continue à parler comme il le fait, tôt ou tard je vais commencer à prier à nouveau et revenir à l’Église catholique, et je ne plaisante pas… » La confidence du président cubain Raul Castro publiée en mai dernier traduit surtout la forte impression que le Saint-Père a produite sur le leader cubain par « sa sagesse et sa modestie ». C’était à Rome, après plus d’une heure de tête à tête en toute discrétion. En toile de fond : le rôle important joué par le Souverain Pontife dans le rétablissement des relations diplomatiques entre Cuba et les États-Unis en décembre dernier, après plus de 50 ans de tensions.

Le pape François – en visite à Cuba du 19 au 22 septembre prochains – sera le troisième Souverain Pontife à se rendre sur l’île, après Jean Paul II en 1998 et Benoît XVI en 2012. À La Havane, Hoguin puis Santiago, les étapes de sa visite, il célèbrera une messe chaque jour. Entre les célébrations s’enchaîneront rencontres et entretiens publiques ou privés, notamment avec le président Raul Castro – ainsi que son frère et prédécesseur, Fidel, âgé de 89 ans et que l’on dit malade – les autorités, le clergé, les séminaristes, les familles et des milliers de jeunes cubains.

Du côté des États-Unis

De Cuba, le 22 septembre, le Pape s’envolera vers les États-Unis où, à Washington tout d’abord, il sera le premier Pape invité à s’exprimer devant le Congrès américain, qui n’a toujours pas levé l’embargo qui étrangle l’économie de l’île depuis 1960. Son discours est prévu le 24 septembre, au lendemain de la canonisation d’un missionnaire franciscain espagnol, Junipero Serra, qui a participé à l’évangélisation des Indiens en Californie au XVIIIe siècle.

Il sera également question de politique internationale avec un rendez-vous au siège des Nations unies, à New York, le 25 septembre, où il prononcera un autre discours très attendu. Enfin, rencontre interreligieuse au mémorial de Ground Zero, le site des tours jumelles à Manhattan, où eurent lieu les attentats terroristes du 11 septembre 2001. Le week-end du 26-27 septembre, le Pape clôturera la VIIIe rencontre mondiale des familles catholiques à Philadelphie, avant de regagner Rome.

Le passage de la Havane à Washington… tout un symbole

L’enchaînement des deux visites – Cuba puis les États-Unis, deux pays autrefois ennemis – est un symbole pour tout le continent américain. Le Pape espère que leur réconciliation historique, symbolisée le 1er juillet dernier par la réouverture de leurs ambassades respectives, servira à d’autres leaders « aussi courageux », pour « chercher la voie du dialogue », avait rapporté à l’époque le cardinal secrétaire d’état du Saint-Siège, Pietro Parolin.

Plus de 50 000 fidèles hispanisants attendront le Pape à Washington, a annoncé l’évêque auxiliaire de la ville, Mgr Mario Eduardo Dorsonville-Rodríguez. Parmi les 11 millions d’immigrés dénombrés sur le territoire américain, les Latinos constituent la plus grosse tranche. Parmi eux, les Cubains de Miami, en Floride, estimés à un million, rprésentent la moitié de la diaspora cubaine aux États-Unis. Le diocèse de Miami a même organisé un pèlerinage à Cuba du 18 au 22 septembre.

Le 31 août dernier, des représentants de l’Église de Cuba et de Miami se sont réunis à l’Université internationale de Floride (FIU) pour parler de la reprise des relations diplomatiques avec les États-Unis et des nouveaux défis que celle-ci pose à l’Eglise catholique qui n’a jamais dérogé à son rôle « de pont » entre les Cubains de l’île et la diaspora. « Il existe de nouveaux rapports entre l’Église et l’État sur l’île de Cuba… Le gouvernement cubain comprend le rôle de l’Église catholique… Les dialogues sont constructifs », assure l’évêque auxiliaire de La Havane, Mgr Juan de Dios Hernandez Ruiz.

À la veille de l’arrivée du Saint-Père, plusieurs décisions semblent en effet aller dans ce sens : construction de nouvelles églises, autorisation des processions publiques, restitution aux catholiques de certaines propriétés confisquées après la révolution de 1959, autorisation pour les religieuses de porter assistance aux malades et aux personnes âgées.

François terminera son voyage par une visite au sanctuaire d’El Cobre, à Santiago de Cuba, pour vénérer la statue de Notre-Dame de la Charité, présente sur l’île depuis plus de 400 ans et proclamée sainte patronne de Cuba il y aura 100 ans, l’année prochaine (2016). Chaque année, le 8 septembre, la fête de Notre-Dame de la Charité du Cobre remplit de joie et d’espérance les Cubains. Avec la fête, toute une série d’activités a débuté sur l’île. Celles-ci s’achèveront avec la visite du Souverain Pontife.