En dépit des obstacles, la voie vers la normalisation reste ouverte

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Dans un climat constructif et respectueux ...

Durant le second rendez-vous de la Commission bilatérale effectuée le 10 novembre à Washington, il a été constaté que les deux pays pourraient parvenir « à court terme » à des accords sur les vols réguliers, le rétablissement du courrier postal direct, la protection de l’environnement et la lutte contre le trafic de drogues, comme l’ont indiqué à La Havane des sources diplomatiques.

Le sous-directeur général en charge des États-Unis au ministère des Relations extérieures (Minrex), Gustavo Machin, a déclaré à la presse que la deuxième Commission bilatérale effectuée à Washington a passé en revue l’agenda du premier rendez-vous qui a eu lieu en septembre dernier et a considéré comme positifs les progrès accomplis jusqu’à ce jour.

La partie cubaine était représentée par la directrice générale chargée des États-Unis au Minrex, Josefina Vidal Ferreiro, et la nord-américaine par le sous-secrétaire adjoint aux Affaires de l’Hémisphère occidental du Département d’État, Edward Alex Lee.

Dans des déclarations à l’agence Prensa Latina au terme du rendez-vous, Josefina Vidal a déclaré qu’elle avait de nouveau rappelé à la contrepartie étasunienne la nécessité de mettre fin au blocus appliqué à Cuba depuis plus d’un demi-siècle, comme une priorité pour avancer vers la normalisation de relations.

« Nous avons également abordé la question de la restitution du territoire occupé par la Base navale de Guantanamo et l’arrêt des transmissions illégales de radio et de télévision, ainsi que des programmes visant au « changement de régime », a précisé la fonctionnaire cubaine.

Par ailleurs, elle a signalé que la réunion s’était déroulée dans un climat constructif et respectueux. « Nous avons revu les progrès accomplis à ce jour, lesquels peuvent conduire à des accords concrets sur des sujets tels que le rétablissement de vols réguliers, la protection de l’environnement, la reprise du service de courrier postal direct et la lutte contre le trafic de drogues », a-t-elle dit.

Dans la capitale cubaine, Gustavo Machin a précisé que les conversations concernant les vols réguliers qui devraient remplacer le service instable de charter, est l’un des points les plus avancés et que l’on pourrait enregistrer des résultats tangibles.

Les accords seront du ressort des gouvernements qui créeront les conditions, mais ce sont les compagnies qui devront les mettre en pratique, a-t-il dit. Au moins cinq grandes entreprises de ce secteur aux États-Unis (American Airlines, United, JetBlue, Southwest et Delta) se sont déjà montrées intéressées par les vols vers l’Île.

Le diplomate cubain a indiqué que la question du trafic de drogues pourrait aussi être résolue à court terme afin de renforcer la coopération existante.

La Commission bilatérale a également décidé de poursuivre les échanges sur la question des droits de l’Homme, amorcée en mars de cette année à Washington, également sur des bases d’égalité et de réciprocité.

Il a été envisagé la possibilité de nouveaux contacts sur des thèmes d’intérêt bilatéral et multilatéral dans des secteurs déjà explorés, comme la sécurité maritime et portuaire, l’application et le respect de la loi et le changement climatique. Par ailleurs, de nouveaux dialogues ont été programmés sur la question migratoire et le trafic de personnes.

La Commission bilatérale a étudié la possibilité de développer la coopération à d’autres secteurs où il existe peu de référents, comme c’est le cas de la santé et de la lutte contre certaines pandémies ou maladies infectieuses.

Gustavo Machin a rappelé la récente expérience sur le terrain durant la lutte contre l’Ébola en Afrique occidentale.

À une question sur certaines informations d’entreprises faisant des affaires avec Cuba sur une augmentation contradictoire des obstacles bureaucratiques par la partie étasunienne, Gustavo Machin a répondu : « En effet il y a eu quelques problèmes ».

Sans confirmer aucun cas spécifique, le diplomate a indiqué que les mesures adoptées jusqu’à présent vont dans la direction positive, mais Cuba a signalé qu’elles sont insuffisantes et n’apportent pas de solution aux problèmes essentiels.

Il a dit que plusieurs mois après l’annonce des mesures exécutives du président Barack Obama assouplissant certaines restrictions aux opérations financières, « l’utilisation du dollar n’est pas encore claire », entre autres aspects.

Il a souligné à ce sujet qu’il n’existe pas de flux normal et qu’il faut encore avoir recours à des intermédiaires et des changes de monnaie pour les transferts.

Il a affirmé que permettre à Cuba d’utiliser la devise étasunienne dans les transactions internationales et l’octroi de crédits, même à titre privé, sont parmi les questions clefs que les États-Unis doivent résoudre de manière unilatérale.

Le diplomate cubain a indiqué que le processus vers la normalisation amorcé par les deux pays ne saurait être soumis à aucune condition et que Cuba ne fera pas de changements internes pour satisfaire qui que ce soit.

Il a rappelé que Cuba a démarré le processus de mise à jour de son modèle économique et social bien avant le 17 décembre et de manière souveraine.

Concernant l’impact des prochaines élections aux États-Unis dans l’avancée des dialogues, Gustavo Machin a dit espérer que le nouveau président, quel qu’il soit, respecte la volonté majoritaire de son peuple de lever le blocus.

Il a annoncé que la prochaine réunion de la Commission bilatérale aura lieu en février à La Havane.

Le mécanisme de rencontre a été annoncé le 14 août dernier par le ministre des Relations extérieures, Bruno Rodriguez Parrilla et le secrétaire d’État, John Kerry, dans la capitale cubaine. Il a pour but de définir et d’assurer le suivi de l’agenda des questions que les deux pays devraient examiner dans le cadre du processus vers la normalisation de relations.

À cette occasion, les fonctionnaires se sont félicités à Washington de la qualité des visites de haut niveau qui ont eu lieu au cours de ces derniers mois et ont eu des échanges sur les prochaines qui devraient avoir lieu bientôt.

Concernant certaines spéculations des médias sur une visite du président Barack Obama à Cuba l’année prochaine, Gustavo Machin a été clair sur le fait que cela n’a pas été envisagé officiellement. Toutefois, « si Obama souhaitait venir à Cuba, il sera le bienvenu, comme on a coutume d’accueillir les présidents étrangers ».