Une réunion d’information entre Cuba et les Etats Unis s’est tenue à La Havane

Partager cet article facebook linkedin email

Article publié en préalable à la rencontre sur le site CUBADEBATE et traduit par Christine DRUEL.

Le quotidien GRANMA rend compte de la rencontre et conclut :Les délégations ont échangé des informations sur les compensations en attente de solution entre les deux pays. La délégation cubaine a exposé les bases des réclamations, en particulier les demandes du peuple cubain au gouvernement des États-Unis pour les dommages humains et économiques, reconnus par les tribunaux du pays.

Les deux parties ont convenu de poursuivre les échanges sur cette question. La rencontre s’est déroulée dans un climat respectueux et professionnel.

Première réunion sur les revendications émanant des deux pays...

Une réunion d’information entre Cuba et les Etats Unis se tiendra ce mardi à la Havane sur les biens des citoyens étasuniens sur l’île nationalisés par la Révolution de 1959, ainsi que sur les préjudices causés aux cubains par le blocus économique.

Le porte-parole du Département d’Etat John Kirby a déclaré que ce sera la première réunion à l’échelle gouvernementale permettant d’échanger des informations sur les nombreuses et diverses revendications émanant des deux pays, depuis l’annonce du processus de normalisation des relations.

Le porte-parole a précisé que son pays abordera les revendications des citoyens étasuniens dont les biens ont été expropriés, et pour certains les tribunaux des Etats Unis ont rendu des jugements contre Cuba, ce qui dans certains cas a conduit à geler les biens de l’île.

Cuba a déclaré devant différentes instances, dont les Nations Unies, que les dommages économiques de plus d’un demi-siècle de blocus s’élèvent à 833 milliards 755 millions de dollars. Au prix courant s’ajoutent 121 milliards 192 millions de dollars. Les lois et règlements qui soutiennent cette politique sont toujours en vigueur et sont rigoureusement appliqués par les institutions gouvernementales des Etats Unis.

Les Etats Unis ont précisé que six mille personnes et entreprises réclament des propriétés d’une valeur totale de mille 900 millions de dollars. En 1959, la loi de Réforme agraire à Cuba a, en effet, mis en place l’expropriation, mais qui serait compensée par des obligations souveraines de la République sur la valeur de la terre dans les livres comptables, rapportant un intérêt de 4.5 pour cent annuels, payés pendant 20 ans.

Plusieurs propriétaires fonciers nord-américains, comme ce fut le cas de l’United Fruit Company, ont négocié cette indemnisation pendant près d’un an, mais la position hostile du gouvernement nord-américain en a empêché la concrétisation. A partir de ce moment, les hostilités ce sont rapidement accrues jusqu’à ce qu’en juillet 1960 le gouvernement du président Eisenhower ait suspendu le quota sucrier cubain sur le marché nord-américain, qui atteignait les 700 000 tonnes, ce qui a eu de graves conséquences économiques pour Cuba. Face à cette décision l’expropriation forcée de propriétés nord-américaines a été ordonnée avec la Loi 851 du 6 juillet 1960.

Kirby a précisé que les revendications des citoyens étasuniens sont traitées par la commission des revendications à l’étranger (FCSC), en lien avec le ministère de la justice et qui intervient comme arbitre dans les litiges avec des gouvernements étrangers et dans la liquidation des biens étrangers aux Etats Unis.

A Cuba la Loi N°80 de Réaffirmation de la Dignité et de la Souveraineté Cubaines de 1996 a établi que la négociation de ces indemnisations devrait prendre en considération les réclamations pour les dommages subis du gouvernement cubain, celles dont le montant a été fixé alors à 121 000 millions de dollars par la Plainte du Peuple Cubain contre le gouvernement des Etats Unis pour les Dommages Economiques Causés à Cuba, approuvée par les tribunaux cubains en janvier 2000. 

Ce à quoi il faudrait ajouter ce qui est énoncé dans la plainte du peuple cubain contre le gouvernement des Etats Unis, pour les préjudices Humains, déposée en de mai 1999, dans laquelle ont été réclamés 187 100 millions de dollars en plus. Ces chiffres ont manifestement grimpé ces dernières années.
 
« (Cette réunion d’information) sera le premier pas d’un processus dont nous pensons qu’il sera long et complexe, mais pour les Etats Unis, la liquidation des revendications en cours est une grande priorité pour la normalisation des relations », a déclaré Kirby.

La délégation étasunienne sera dirigée par Mary Mcloud, conseiller juridique du Département d’Etat.
 http://www.cubadebate.cu/?p=670621#.Vmr_F9XLQ5u