Après les attentats de Paris

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Dès le lendemain des attentats du vendredi 13 novembre, nous recevions via Michel Porcheron- qui maintient depuis de nombreuses années des contacts professionnels et amicaux avec un bon nombre de dessinateurs cubains- un premier envoi de 14 dessins. Par la suite une quinzaine d’autres lui sont parvenus.

[Après les attentats du 7 janvier, eux aussi, étaient « Charlie » (voir le portfolio édité sur notre site CubaCoopération].

Voici l’ensemble de ces dessins, mis en page par Gérard Galéa. Nous avons fait le choix d’éditer en premier lieu douze dessins de Ramsés (1970), valeur montante du dessin de presse. Puis viennent ceux des historiques : Adan, Falco, Martirena, Osv
Nouveau portfolio d’une trentaine de dessins reçus de Cuba
Posté par Roger Grevoul

NOUVEAU PORTFOLIO DE DESSINATEURS CUBAINS

  • Par Michel Porcheron
    Quand Martirena (1965) m’a envoyé son premier dessin sur les attentats, il me faisait savoir tout de suite que Courrier International (C.I) allait publier le mardi 17 novembre un dessin de Ramsés, dans un numéro spécial de l’hebdomadaire « Les attentats de Paris vus par la presse étrangère  » (24 pages, «  Dessins de presse, Hymne à Paris », neuf dessins p.6-7). Un beau geste de confrère.
    Le premier dessin de Ramsés « dibujante cubano » qu’allait publier Courrier International. Martirena qui fait partie avec Ares et Falco des dessinateurs cubains assez régulièrement publiés dans C.I (seule publication française à ouvrir ses colonnes au talent de dessinateurs de Cuba) m’envoyait même ce n° spécial en PDF, le 16 novembre.

    [Dans le n° suivant, daté 25 novembre, C.I publiait un nouveau dessin de Ramsés, après l’attentat de Bamako]

    Voici ci-dessous les dessins reçus de Ramsés )(Ramses Morales Izquierdo, « si, si, Ramses como el faraon  ». Envoyés avec les moyens du bord. Certes il vit dans la plus belle ville probablement de l’Ile, Trinidad, où il travaille comme « designer et illustrateur » au « Bureau du Conservateur de la Ville », mais il n’a pas de connexion Internet chez lui. Et quand, en ville, il arrive à trouver une connexion, la comunicación n’est pas terrible. Alors il envoie ses dessins, l’un après l’autre.

Diplômé de l’Académie des Arts de Trinidad (1996), membre, ça va de soi, de la Unión Nacional de Escritores y Artistas de Cuba (UNEAC), il a à son actif quelque 25 expositions personnelles et autant d’expositions collectives. Il a été exposé à l’étranger, sans pouvoir, jusqu’ici, accompagner ses dessins.

A « caricaturista  », mot passe-partout qui désigne dans son pays tous ceux qui dessinent, il préfère (à juste titre) celui de « dessinateur » ou, selon, « artiste graphique ». Il signe «  Ramsés, dibujante cubano ».

A Cuba, il est publié dans le mensuel La Calle del Medio, Juventud Rebelde, quotidien national qui héberge « Dedeté », « El Suplemento Humoristico » et La Picúa (Cienfuegos). A l’étranger, on retrouve ses dessins notamment dans Moga Mobo (Alemania), Humoris Causa et La Locha (Mexico), Buduar en Italie… et sur divers sites web en Europe et en Amérique du Nord, en particulier le site cartoonmovement qui publie, entre beaucoup d’autres, les dessins d’une douzaine d’auteurs cubains, dont Ramsés évidemment.

Ramsés est l’auteur de cinq livres, trois romans graphiques pour la jeunesse et deux recueils de ses dessins de presse, dont un à paraître en 2016. Le premier publié en 2014 s’intitule « Yo soy el arbol de la abundancia » (40 dessins) et est actuellement épuisé. Le second, qui sera composé d’une centaine de dessins portant sur le patrimoine de l’humanité et les droits de l’homme, a pour origine la destruction par Daech de sites patrimoniaux. L’éditeur est Magic Wand.

Sur son CV on lit : « Son travail porte principalement sur des thèmes sociaux au niveau international, qui concernent la vie dans toute sa dimension. Cela en promouvant les droits de l’homme, les libertés sociales et la conservation du patrimoine culturel de l’humanité. Il s’auto-définit comme un instigateur (promotor) de la vie par la paix  ».Quand on le retrouvera, à Trinidad ou à La Havane, ce ne sont pas les sujets de conversation qui manqueront.

Quand on lui demande quels sont ses dessinateurs préférés (hors de Cuba),
ceux qui l’inspirent, il répond : "Folon, Sempé, Tomi Ungerer...la liste
serait longue" .

Portfolio