Peu de pluies mais de gros investissements

Partager cet article facebook linkedin email

Les investissements sont notamment destinés à améliorer l’approvisionnement en eau de la population, à réduire les pertes, à la production d’aliments et aux infrastructures touristiques

Dans le cadre du programme stratégique, des ouvrages de transferts d’eau sont réalisés pour alimenter en eau la population et l’agriculture Ici, construction du canal qui transvasera l’eau du barrage Zaza jusqu’à la province de Ciego de Avila.

Le déficit de précipitations qui a touché le pays ces deux dernières années a été d’une telle envergure qu’il a exigé de l’Institut national des ressources hydrauliques (INRH) la mise en place d’un plan ambitieux afin de réduire les pertes d’eau.

Le vaste projet d’investissements de 2015 s’élevait à plus de 340 millions de pesos, dont 266 millions ont été destinés à la construction et au montage d’ouvrages, 67 millions à des équipements, 40 millions à la préparation des travaux prévus pour 2016 et 2017, et 14 millions à d’autres dépenses afférentes.

« Les investissements sont notamment destinés à améliorer l’approvisionnement en eau de la population, à réduire les pertes, à la production d’aliments et aux infrastructures touristiques », a déclaré Antonio Rodriguez Rodriguez, vice-président de l’INRH.

Jusqu’à récemment, 58% de l’eau pompée n’atteignait pas sa destination finale. Depuis le lancement de ce programme en 2011, l’efficacité dans l’utilisation de cette ressource s’est améliorée progressivement.

« L’un des objectifs est de mesurer l’impact des investissements. Nous en sommes à une réduction de la perte d’eau annuelle de l’ordre de 5%. Il s’agit d’un programme très complet dans lequel nous devons investir plus de 1,1 milliard de pesos », a signalé Antonio Rodriguez.

La sécheresse actuelle a été plus critique dans certaines régions que dans d’autres. Par ailleurs, les travaux de réhabilitation des réseaux d’approvisionnement en eau ont également été concentrés dans différentes parties du territoire national.

Actuellement, la priorité est donnée à douze villes incluses au programme de réhabilitation des réseaux d’approvisionnement adopté par la Commission économique et financière.

En s’appuyant sur plusieurs critères, cette liste comprend certaines grandes villes comme La Havane, Camagüey, Santiago de Cuba, Holguin, Bayamo et Manzanillo ; des sites clefs pour le tourisme comme Trinidad, l’île de la Jeunesse, Guantanamo et Palma Soriano, dont la qualité de l’eau pose problème, ainsi que Pinar del Rio et Consolacion del Sur, dans l’ouest du pays.

Des canalisations, des réseaux hydrauliques, des stations de pompage, ainsi que des usines de traitement de l’eau ont été réhabilités, afin de compléter le cycle depuis le pompage de l’eau jusqu’à la distribution.

Jusqu’à la fin du mois d’octobre, selon les statistiques de l’INRH, ces travaux – nouvelles installations ou améliorations dans le service d’approvisionnement et d’assainissement – avaient bénéficié à 475 461 habitants. En 2016, les travaux devraient s’intensifier.

« Notre plan pour l’année prochaine sera supérieur de plus de 70 millions à celui de 2015, ce qui signifie que la direction du pays investit toutes les ressources nécessaires pour résoudre le problème du système hydraulique », a-t-il indiqué.

SE METTRE À L’OUVRAGE

Pour l’Institut national des ressources hydrauliques, il ne s’agit pas seulement de financer de nouveaux ouvrages, mais de réparer les installations existantes et réaliser des projets hautement prioritaires.

« Quant à l’agriculture, la question prend un intérêt particulier quand il s’agit de sécheresse, des pertes d’eau étant également enregistrées dans les systèmes d’irrigation. Cela signifie que, dans le cas d’une denrée alimentaire comme le riz, nous devons importer tout ce qui n’est pas produit à Cuba », a-t-il poursuivi.

Le vice-président de l’INRH a fourni de nombreux de renseignements sur les mesures adoptées en 2015 liées à la production d’aliments.

« En dehors des travaux, nous travaillons à un programme stratégique qui comprend : les transferts d’eau Centre, dans les provinces de Sancti Spiritus – Ciego de Avila, Est– Ouest, à Holguin, visant une meilleure gestion de l’eau aussi bien destinée à l’approvisionnement de la population qu’à l’économie, principalement dans les systèmes d’irrigation utilisés par l’agriculture.

« Nous nous occupons également des canaux d’irrigation, car notre principal client, c’est l’agriculture, notamment la production rizicole. À l’heure actuelle, nous exécutons des travaux sur le Grand canal Zaza, le plus important de Cuba, où environ 90 millions de mètres cubes d’eau se perdent chaque année. »

SANTIAGO, GUANTANAMO ET LE TOURISME

Les retenues d’eau des provinces de Santiago de Cuba et de Guantanamo, situées au sud-est de l’île, affichent des indicateurs critiques. À Santiago, par exemple, la capacité des barrages ne dépasse pas 30% et l’approvisionnement en eau de la population n’atteint pas 18%.

Même si seules les pluies peuvent inverser cette situation, l’Institut a effectué d’importantes travaux de construction en vue d’acheminer l’eau vers la ville.

En 2015, une canalisation d’eau de plus de neuf kilomètres a été achevée et une station de pompage a été construite pour extraire l’eau du barrage Gota Blanca, ce qui permet d’exploiter environ 15 milliards de litres. Par ailleurs, une usine de désalinisation est également en construction et devrait être mise en exploitation durant le premier semestre de l’année 2016.

Par ailleurs la région de l’extrême est du pays est également confrontée à une situation très complexe. À Guantanamo, souligne Antonio Rodriguez, la sécheresse a été intense et il a fallu entreprendre des travaux d’urgence comme une station de pompage afin d’augmenter l’arrivée d’eau jusqu’à la ville et d’autres travaux qui ont permis à la stabilité de l’approvisionnement.

Au-delà de ces investissements qui concernent directement la population, l’INRH se concentre en outre sur l’installation des infrastructures qui garantissent le développement du tourisme.

Dans ce cas particulier, citons les travaux d’approvisionnement d’eau et d’assainissement à Varadero, Cayo Santa Maria, Cayo Coco, Cayo Cruz, Camagüey et la canalisation qui approvisionnera Ramon de Antillas à Holguin, qui devraient commencer en 2016. Pour entreprendre cet ouvrage ambitieux, le pays dispose d’un budget de plus de 220 mil-lions de dollars.