OMARA ET CHUCHO EN CONCERT EN FRANCE

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Deux artistes cubains, en tournée en France pendant plusieurs mois, dans différentes villes de notre pays.

« Omara, voix mûre et veloutée, Chucho, piano virtuose »

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Le feeling et l´esprit en tête à tête. Deux monstres sacrés cubains dans la sobriété du duo. Le géant Chucho Valdés à son piano, en savants décalages ou en lumineuses digressions mélodiques. La frêle Omara Portuondo en grandes fresques ¬romantiques gorgées de sentimiento. Lui a 70 ans, elle dix de plus. Sur la pochette à fond blanc, leurs mains d´ébène sont jointes presque amoureusement. Ils se connaissent depuis longtemps, ont déjà pratiqué ces dialogues en tête à tête.
Cela s´entend. Chucho se laisse aller à son péché mignon, le clin d´œil aux musiques classiques européennes (Beethoven, Rachmaninov), mais reste le plus souvent dans des ambiances façon piano-bar nourries, par petites touches, de réminiscences cubaines ou ellingtoniennes. Omara a l´étoffe d´une grande chanteuse de jazz aux improvisations contrastées, tantôt parlant de sa voix mûre au grain âpre mais velouté, tantôt jouant avec un mot qu´elle lance, rattrape, fait virevolter. Ses confidences énamourées se font ondoyantes, caressantes, tandis que le piano bat la chamade...
Avant de devenir la diva du Buena Vista Social Club, Dame Portuondo fut la reine du « feeling » jazzy ou plutôt du « filin » comme on dit à Cuba. Avant de devenir le pianiste tout-terrain qu´il est aujourd´hui, Sieur Valdés fut l´âme du groupe Irakere, le premier à moderniser les tambours de la santería, le culte des esprits. En fines incursions entremêlées, toutes ces composantes figurent dans cet album où le trompettiste Winton Marsalis vient somptueusement, sur un titre, rompre l´intimité de leur duo.
| 1 CD World Village
posté par Michel Porcheron

Un article de TELERAMA