Deux rapaces de Miami montrent leurs griffes

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Par Michel Porcheron
L’autre jour c’était l’unique héritier de José López Vilaboy, propriétaire de l’aéroport Rancho Boyeros de La Havane avant le triomphe de la Révolution Cubaine en 1959 qui demandait, dans une interview accordée à Radio- Martí de Miami, d’être reconnu comme seul propriétaire. José Ramón López, sexagénaire âpre au gain, a vu tout le parti qu’il pourrait tirer quand il a appris que Cuba et les Etats Unis avaient signé un accord historique sur l’aviation civile qui permettra de très nombreuses liaisons régulières avec des vols commerciaux entre les deux pays, pour la première fois depuis plus de 50 ans.
Le 3 février 1959, le Ministère cubain de Récupération de biens détournés (malversados) confisquait les propriétés de López Vilaboy parmi lesquelles se trouvaient aussi la compagnie Cubana de Aviacion, l’hôtel Colina et des actions dans beaucoup d’autres affaires (source : le site cubain ecured).
Il n’est pas le seul à sortir ses griffes de rapace. Ni le premier ni le dernier de ces requins, ces carnassiers, qui vont désormais se manifester. Un héritier de Meyer Lansky, connu pour être un des puissants parrains de la Mafia aux Etats Unis, cherche à « obtenir réparation » pour un hôtel-casino, le Havana, inauguré le 10 décembre 1957, qui, selon l’héritier Gary Rapoport fut propriété de Lansky. Cet hôtel est aujourd’hui le Riviera, proche du Malecón.
L’escadrille de rapaces, plutôt basés dans leurs repaires de Miami, se met en place. A suivre.

Source : Titre et texte de The Times of Israël, version française / Posté par Michel Porcheron.

Les descendants du gangster juif Meyer Lansky cherchent à obtenir réparation pour un hôtel-casino à Cuba qu’il a construit dans les années 1950.

Les pourparlers entre les Etats-Unis et Cuba concernant les réclamations des Américains pour les propriétés nationalisées après la révolution cubaine ont été ouverts et les héritiers de Meyer Lansky envisagent un dépôt d’une réclamation, a signalé Reuters.

Gary Rapoport, le petit-fils de Lansky, a déclaré à Reuters que lui, sa mère et son oncle sont les bénéficiaires de la succession de Lansky et qu’ils ont donc droit à une indemnisation du gouvernement cubain pour l’hôtel-casino Le Havana, qui a ouvert juste un an avant que Fidel Castro ne prenne le pouvoir et proscrive le jeu.



Meyer Lansky en 1958.


Rapoport, 60 ans, a dit qu’il a été élevé par Lansky après son divorce avec sa mère. « Croyez-moi, je ne cherche pas à déménager à Cuba et reprendre l’entreprise », a déclaré Rapoport. « Je crois juste que ma famille a droit à quelque chose ».Rapoport, de Tampa, en Floride, a déclaré à Reuters qu’il a travaillé dans l’hôtel de Miami Beach de Lansky, le Singapour.

Meyer Lansky, qui est décédé en 1983, a été décrit dans la nécrologie du JTA (Jewish Telegraphic Agency) comme un « spécialiste financier reconnu et à une époque un tsar réputé du crime organisé aux États-Unis et dans de nombreux points d’outre-mer ».

Au cours de sa carrière, il a été associé à des racketteurs condamnés comme Charles « Lucky » Luciano et Benjamin « Bugsy » Siegel, deux copains d’enfance, ainsi que « Dutch » Schultz, Al Capone et Louis « Lepke » Buchalter, l’ « homme de main » du tristement célèbre « Murder Inc ».

Mais, bien que relié aux jeux de hasard illicites et d’autres formes de vice, Lansky n’a jamais été condamné pour un crime grave. Il est allé en prison une seule fois – une peine de deux mois en 1953 pour une condamnation pour pari à Saratoga, New York. En 1972, il a cherché à immigrer en Israël en vertu de son droit au retour mais sa demande a été rejetée en raison de son passé criminel. Il a été l’inspiration pour le personnage de Hyman Roth dans le film de 1974 « Le Parrain II », selon Reuters. En 1998, Richard Dreyfuss l’a dépeint dans le biopic HBO « Lansky ».

L’hôtel-casino Havana de Lansky est maintenant appelé l’Hôtel Habana Riviera et est toujours en activité et son site Web mentionne qu’il a été fondé par Lansky. Tout en notant que les « vestiges de la mafia et des jeux ont été rapidement retirés », le site de l’hôtel a ajouté que le hall « reflète encore les éléments typiques de l’époque ».
Rapoport a déclaré à Reuters qu’il est optimiste dans le fait que le gouvernement cubain va examiner la demande de sa famille. Les pourparlers pour la compensation viennent à la suite d’un accord historique de l’année dernière qui a dégelé les relations cubano-américaines. L’entrepreneur juif, Alan Gross, qui avait été dans une prison cubaine pendant cinq ans, a été libéré dans le cadre de cet accord. (Jewish Telegraphic Agency)

Bonus(s) :
« Les synagogues sont sûres à Cuba, selon un dirigeant juif. Le vice-président de la communauté de 1 500 personnes dit entretenir d’ “excellentes” relations avec le gouvernement Castro.
Voir : http://fr.timesofisrael.com/les-synagogues-sont-sures-a-cuba-selon-un-dirigeant-juif/
Et :
« Les Juifs de Cuba ont apprécié la visite d’Obama, un « moment transcendental ». Saluant une visite historique, la minuscule communauté de l’île a « de l’espoir et de grandes attentes d’une restauration des liens entre Washington et la Havane »
Voir :http://fr.timesofisrael.com/les-juifs-de-cuba-ont-apprecie-la-visite-dobama-un-moment-transcendental/