Une nouvelle approche dans la lutte contre le narcotrafic et ses séquelles est réclamée à l’ONU

Partager cet article facebook linkedin email

Nombreuses sont les voix qui se lèvent pour réclamer une nouvelle stratégie dans la lutte mondiale contre le trafic de stupéfiants, basée sur des politiques de coopération, sur la prévention et l’éducation sanitaire pour éliminer la consommation.

Ces voix pensent qu’il est temps d’abandonner l’approche militaire qui a échouée et qui a laissé une trainée de morts dans les pays producteurs, ceux de transit et même ceux de destination finale de ce trafic.

Il faut de la volonté politique pour affronter le problème des drogues illicites

La 30è Session spéciale de l’Assemblée Générale de l’ONU sur le Problème Mondial des Drogues, qui prend fin ce jeudi a mis en évidence la nécessité de prendre des mesures pacifiques, de mettre l’être humain au centre de toutes les préoccupations.

L’un des orateurs de cette séance de clôture est le président de la Bolivie, Evo
Morales. La Bolivie est un bon exemple de l’échec des politiques de force imposées par les États-Unis et des résultats positifs d’une politique correcte dans la lutte contre ce fléau.

Le vice ministre bolivien de la défense Sociale et des substances contrôlées, Felipe Cáceres, a expliqué qu’entre 2006 et 2015, 12195 opérations anti narcotrafic ont été réalisées dans ce pays, ce qui équivaut à une croissance de 163% par rapport à la période précédente

Les autorités ont saisi 253 tonnes de cocaïne
175% de plus que pour la période allant de 1996 à 2005.

La ministre cubaine de la Justice, María Esther Reus, a signalé qu’il faut de la volonté politique pour affronter le problème des drogues illicites, qu’elle a qualifié d’obstacle pour le développement soutenu.

Maria Esther Reus a attiré l’attention des participants à la rencontre qui réunit des présidents, des ministres, des experts et des représentants de la société civile des 5 continents, que la solution au problème de la production et du trafic massif de drogues depuis le Sud, passe, dans une large mesure par l’élimination de la demande chaque fois majoritaire du Nord.

Pour sa part Guo Shengkun, Conseiller d’État chinois a proposé de travailler de façon unie à l’échelle internationale et il a signalé que l’association doit être basée sur l’équité et surtout sur le respect du principe d’égalité souveraine établit dans la charte de l’ONU, qu’elle doit être mutuellement avantageuse et qu’il faut éviter l’introduction de considérations politiques dans les efforts contre le trafic de drogue. Il a signalé qu’on doit s’abstenir d’utiliser le contrôle des drogues comme prétexte pour s’immiscer dans les affaires intérieures d’un autre pays.

Des exemples de toutes ces pratiques erronées, appliquées dans le passé, abondent. Nous en citerons deux. La situation créée au Mexique et en Colombie où les mesures militaires imposées depuis Washington ont eu des résultats néfastes.

En Colombie un plan prenant le nom du pays a été appliqué. Il a encouragé le para-militarisme et a permis l’installation de bases militaires étasuniennes qui violent la souveraineté nationale et menacent la paix dans ce pays et dans toute la région.
Le Mexique de son coté, vit depuis 2006 une guerre qui a laissé plus de 180 000 morts selon diverses études. Le trafic d’héroïne et d’autres substances opioïdes y a augmenté. Quant aux États-Unis, ils vivent en ce moment, une période d’urgence pour les niveaux élevés de consommation de ces substances.

Alors que les victimes augmentent, les bandes de narcotrafiquants opèrent à leur gré, profitant pour ce faire de la fragmentation ou l’insuffisance des efforts pour les combattre. Il n’existe pas, par exemple, un programme coordonné pour les frapper là où on pourrait leur faire le plus de mal : les immenses richesses qu’ils entassent et qui vont aux grandes banques privées des États-Unis et d’autres puissances occidentales.
Il est donc urgent de changer l’approche, les politiques et de donner à ce fléau la dimension humaine qu’il requiert pour sauver des millions de personnes dont les droits à la santé et à la vie, sont bafoués au quotidien.