Un échange de la délégation du Festival du Cinéma Français avec la presse

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Le 19e Festival du Cinéma Français à Cuba s’étendra jusqu’au 21 mai dans tout le pays

Avec la présence de son Excellence M. Jean-Marie Bruno, Ambassadeur de la République de France à Cuba, les membres de la délégation qui participe au 19e Festival du Cinéma Français ont réalisé une conférence de presse dans l’hôtel Telégrafo, de La Havane.

Nouredine Essadi et Christopher Barratier, les représentants de Cinemania, les fondateurs et les organisateurs du Festival du Cinéma Français à Cuba, ont présidé la rencontre, accompagnés de Jean Becker, cinéaste ayant une longue expérience cinématographique et metteur en scène de Bon Rétablissement ! ; Émilie Grandperret, co-directeur avec son père Patrick Grandperret, du film J’étais banquier, et Jean Mendelson, antérieur ambassadeur de France à Cuba et acteur dudit film ; Jacqueline Farmer et Cyril Barbançon, directeurs du documentaire Ouragan, et le jeune comédien Arthur Dupont, protagoniste d’Outsider, dirigé par Christophe Barratier.

Jean MENDELSON, ancien ambassadeur de France à Cuba, acteur du film J’étais banquier.

En présentant les cinéastes et les acteurs, Christophe Barratier a appelé l’attention sur le fait qu’ils ont personnifié toutes les variantes du cinéma français, « et c’est précisément là que réside la richesse de ce festival », puis il a ajouté : « « nous trouvons des thrillers, des comédies, des comédies dramatiques, des films policiers, des drames et des biographies, celle-ci étant une modalité relativement nouvelle que nous avons trouvé entre le cinéma français et le cubain pour réaliser des productions en commun ».

En se référant à son film L’outsider, il a expliqué comment il a rencontré Jérôme Kerviel par hasard, le personnage réel qui a inspiré l’histoire, et bien qu’il n’a aucune connaissance du monde de la finance, il a décidé de faire le film qui est basé sur L’engrenage, le livre écrit par Jérôme Kerviel, offrent un regard humain du conflit. « C’était très difficile de faire ce film car la banque est une des institutions les plus puissantes de France, et j’ai toujours rencontré des obstacles, mais s’il n’en avait pas été ainsi, cela aurait été également un motif de suspicion ».

Ensuite il a expliqué comment il a pu bâtir son histoire : « ce fut comme dans un accident d’avion, dans lequel les éléments sont réunis peu à peu ».

Le protagoniste du film, Arthur Dupont, a affirmé que l’adaptation de l’œuvre littéraire par Christophe Barratier contient toutes les facettes psychologiques du personnage et qu’il a pu construire le personnage pour le film car il a eu la chance de connaître Jérôme Kerviel personnellement. Ce film n’est pas une histoire de l’affaire du point de vue juridique, mais aussi du point de vue humain, émotionnel et psychologique.

La réalisatrice Jacqueline Farmer a expliqué que son documentaire Ouragan a compté six ans de recherche ; « Nous essayons de changer le point de vue vers le phénomène et non pas de répéter ce que nous voyons toujours dans les nouvelles concernant les conséquences de celui-ci ». Ensuite elle a expliqué comment ils ont tenté de démontrer l’importance pour la nature que c’est l’homme qui doit s’adapter à l’existence de ces phénomènes ; « en ce sens, il nous a touché beaucoup l’expérience cubaine quant au traitement des ouragans, sa prévention et la protection envers les personnes, nous a beaucoup impressionné ».

À une question de Christophe Barratier, l’expérimenté directeur Jean Becker - qui a dirigé, parmi de nombreux acteurs, les célèbres Belmondo et Gérard Depardieu - a répondu que son film Bon Rétablissement ! est également basé sur une œuvre littéraire, écrite par Marie-Sabine Roger, et qu’il a voulu la porter au cinéma car « c’est une histoire insolite qui pourrait arriver à n’importe qui ; une histoire folle, impensable ». Il a ajouté qu’il a été intéressé par la psychologie du personnage : un homme très fermé lui-même, qui avait connu de nombreuses difficultés,de situations difficiles, et qui, au cours de son hospitalisation, s’est humanisé un peu et à changer son point de vue.

Vers la fin de la rencontre, Jean Becker a fait une réflexion intéressante sur les acteurs : « de ceux dont nous disons parfois qu’ils sont mégalomanes et qu’ils ont mauvais caractère, en réalité se sont des personnes très fragiles, et tout dépend de l’environnement que nous pouvons créer pour leur travail ; Si nous les maltraitons, si nous les invectivons, ils ne se sentiront pas bien : les acteurs sont comme des enfants, ils ont des caprices mais c’est parce qu’ils donnent beaucoup d’eux-mêmes ».

Et sur ces questions, Jean Becker, - le fils du réalisateur Jacques Becker - a déclaré : « Dans mes films, ce sont les relations humaines qui m’intéresse le plus, c’est ce qui compte vraiment pour moi, j’ai toujours un désir de raconter des histoires dans lesquelles les personnes évoluent dans leurs relations avec les autres, les changements qui se produisent à eux par le biais de ces liens. C’est ce que j’ai appris de mon père, ce que j’ai hérité de lui, je pense que c’est une façon de faire des films dans lequel les spectateurs sont attirés par d’autres choses qui ne soient pas la violence ou le sexe. Je suis un humaniste mal intentionné ».

Le 19e Festival du Cinéma Français à Cuba s’étendra jusqu’au 21 mai dans tout le pays ; à La Havane, il est présent dans la salle Chaplin, les cinémas Yara et La Rampa, où sont projetés tous les jours les classiques restaurés à 17 heures, et la salle 1 du Multicine Infanta. En plus des projections dans l’École Internationale de Cinéma et de Télévision de San Antonio de los Baños ; la salle de Glauber Rocha, de la Fondation du Nouveau Cinéma Latino-américain ; la salle Caracol de l’Union des Écrivains et des Artistes de Cuba (UNEAC) ; la Maison Victor Hugo du Bureau de l’Historien ; le Centre Culturel Padre Félix Varela et l’Université des Sciences Pédagogiques Enrique José Varona.