Concert Baroque : des musiciens et de l’amitié entre les lignes

Le mois de la Culture Française à Cuba

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un article de Toni Pinera dans le quotidien cubain Granma du 10 mai 2016.
Traduit par Juanita Sanchez
Sur le même sujet un autre article de Toni Pinera (non traduit) sur le site CUBARTE :
https://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=1&cad=rja&uact=8&ved=0ahUKEwje-uy6p-jMAhUIwxQKHS0PCYEQFggdMAA&url=http%3A%2F%2Fwww.cubarte.cult.cu%2Fes%2Farticulo%2Fun-pintor-franc-s-inspirado-por-carpentier%2F42310&usg=AFQjCNEX0-kTMAhrM0J-VHIRb7iLIvW8rA&sig2=Trbp7t-Bh9gKnl1gLD_l9Q

L’exposition Portraits des Musiciens (en hommage à Alejo Carpentier) par Ernest Pignon Ernest, artiste français reconnu, marque un point fort dans ces journées de la Culture Française.

Un point fort qui parle de l’amitié entre les deux peuples !

Par ces jours du mois de mai, la France se promène dans pas mal des coins havanais. C’est le mois culturel de la nation européenne dans l’île et l’exposition Portraits des musiciens (en hommage à Alejo Carpentier) du reconnu artiste français Ernest Pignon Ernest qui vient d’être inaugurée dans la « Maison Victor Hugo » (à la Vielle Havane) en présence de l’Ambassadeur De France, Jean-Marie BRUNO, du Secrétaire Général de Cuba-Coopération-France, Bernand Montagne et des personnalités du Ministère des Affaires Extérieures de Cuba, marque un point fort de ces journées parce que parmi des gravures, des photos et des souvenirs on parle de l’amitié entre les deux peuples.

Il y a presque 36 ans que cela a commencé, le jour de la mort de Alejo Carpentier, là-bas, en France, le célèbre peintre Ernest Pigon Ernest a reçu un appel de l’Ambassade de Cuba pour lui dire que la veuve du grand écrivain l’invitait à participer à ses funérailles à Cuba parce que d’après ce qu’il a appris plus tard, Carpentier avait admiré son travail dès qu’il avait connu son œuvre. A son retour de l’ile caribéenne il a été invité au festival de Jazz à Uzeste pour exposer ses créations, et il réalise alors une variation libre du Concert Baroque de Carpentier. Il s’est mis au travail et il a créé 50 portraits de musiciens importants de partout dans le monde. Dans cette éphémère exposition les dessins nous montraient Bach qui « dialoguait » avec Jimi Hendrix ou Claude Debussy auprès de notre Joseito Fernández


Cela a eu lieu en 1982 et jamais plus ils n’ont été montrés.

Un peu plus de trois décennies après, des pièces si intéressantes respirent encore une fois, à La Havane, grâce à Cuba-coopération-France et au travail presque archéologique de la commissaire Agnès Legouze qui l’année dernière a présenté Trois Mers dans ce même espace (12e Biennale de La Havane). Et bien sûr, grâce aussi à l’intérêt porté par le peintre Ernest Pignon Ernest (Nice, France, 1940), qui a accepté de son plein gré de participer à ce projet et d’y prêter les photos de l’installation à Uzeste et des oeuvres conservées à travers le temps.

Pour connaître Ernest Pignon Ernest, l’on peut dire que c’est l’un des exposants les plus réputés des arts plastiques en France et qui, en plus, est considéré au niveau mondial comme l’un des créateurs du Street-Art (L’art de la rue). Il y a presque 50 ans qu’il colle ses images sur les murs des villes en ébauchant ainsi les toutes premières œuvres qui dénonçaient l’utilisation des armes nucléaires, jusqu’aux portraits des musiciens célèbres, des écrivains et des poètes, parmi d’autres sujets. Il préfère la sérigraphie parce qu’elle lui permet de multiplier un dessin et de le coller sur les murs.

En plus c’est un artiste très populaire et très engagé avec les mouvements révolutionnaires de l’Amérique Latine. Il faut aussi souligner que ses réalisations sont éphémères par nature et qu’elles ne rentrent dans des galeries et des musées que sous forme des dessins préparatoires et des photos de ses installations.

Un parcours de son exposition –organisée par Cuba Coopération France sous les auspices de la Maison Victor Hugo, le Bureau de l’Historien de la Ville et la Fondation Alejo Carpentier et qui sera ouverte jusqu’au 9 juin- nous permet de regarder toute une série de photos du moment des funérailles d’Alejo Carpentier, et d’autres qui ont gravé les préparatifs de l’exposition dans les rues d’Uzeste (France) ainsi que plus de 30 portraits de ces années 50 qui ont vu la lumière dans la décennie 80. On remarque parmi d’autres ceux d’Antonio Vivaldi, Igor Stravinski, Gustav Mahler, Edgard Varesse, Richard Wagner, Hector Berliotz, Billy Holliday, Luis Amstrong, Duke Ellington et Giusseppe Verdi.

On remarque les reproductions à grande échelle qui montrent des portraits des musiciens dont Carpentier parle dans Concert Baroque, par le dessin minutieux et détaillé avec lequel Ernest Pignon Ernest peint chaque ligne du visage de chaque créateur, le pouls soigneux avec lequel il dessine le contour de la personnalité de ces artistes célèbres dans le monde, nuancées entre lumières et ombres, au milieu d’une ambiance toute simple qui nous permet de voir l’intention de son auteur : arriver à tous sans aucun « maquillage » extra. Ses portraits inscrivent l’esprit populaire qui souligne les créations de ce peintre qui déborde d’énergie et d’amour envers le peuple. Au cours des journées prévues par l’exposition il y aura des conférences, des présentations (des nouveaux livres et des audiovisuels) qui soulignent les liens qui existent entre les arts plastiques, la musique et l’œuvre de l’écrivain cubain.

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