Nul n’est de trop dans le socialisme

Partager cet article facebook linkedin email

Les accords étant pris pour être exécutés et non pour rester enfermés dans un tiroir...

... l’une des décisions du 7e récent Congrès du Parti prend forme ce mercredi 15 juin : celle qui, dès la première journée du 7e Congrès, apparut dans le Rapport central : « Nous avons décidé que les deux documents, à savoir la Conceptualisation et les bases du Plan national de développement, au terme de leur analyse au Congrès, seraient débattus démocratiquement par les militants du Parti et l’Union des jeunesses communistes, les représentants des organisations de masse et de larges secteurs de la société, afin de les enrichir et de les perfectionner. »

Et le Premier secrétaire, le général Raul Castro Ruz avait ajouté : « À cette fin, nous avons demandé au Congrès de concéder au Comité central la faculté d’introduire les modifications émanant du processus de consultation en vue de son adoption définitive, en incluant les ajustements pertinents aux Orientations qui seront adoptées à cet événement. »

Il s’agit d’un accord de la plus haute importance, qui incarne depuis sa proposition la vision de pays que propose le modèle, dont les essences conceptuelles passent par une société souveraine, indépendante, socialiste, démocratique, prospère et durable. Autrement dit, le Parti de la nation, certes unique, mais avec un profond caractère démocratique, soumet au peuple les deux textes afin de concrétiser un projet démocratique par excellence.

Il a été dit avec raison dans le Rapport que ces documents couvrent un large éventail de questions et présentent une grande complexité, qu’ils exigent d’être lus et analysés plus d’une fois afin de favoriser un débat proactif et source de propositions. Pour faciliter leur compréhension, il serait logique de passer par une étape initiale d’approfondissement du Rapport central du 7e Congrès pour trouver les pourquoi, si bien que face aux deux textes en consultation, il convient d’étudier d’abord la conceptualisation, afin de trouver la proposition de ce que nous voulons, et ensuite les bases du Plan national de développement à l’horizon 2030, afin de voir comment construire le pays souhaité une fois que nous aurons mis à jour notre modèle économique et social.

La conceptualisation expose les principales transformations caractérisant les nouveaux fondements, à savoir ce qui doit être changé, avec pour objectif d’aller de l’avant et de renforcer les principes – qui ne changent pas – de notre socialisme et construire la nation, avec les attributs qui la distinguent. Le document est rédigé au présent, il exprime ce que nous voulons être et, de plus, définit les principes qui sous-tendent le modèle : la propriété sur les moyens de production ; la direction planifiée de l’économie et la politique sociale.

Le Plan national de développement à l’horizon 2030 définit les axes stratégiques (gouvernement efficace et socialiste et intégration sociale ; transformation productive et insertion internationale ; infrastructure ; ressource humaine ; science, technologie et innovation ; ressources naturelles et environnement, justice et équité), qui sont les forces motrices et font en sorte que le Plan se concrétise et que nous atteignons la société que nous voulons.

Il concerne toutes les sphères sociales et inclut les secteurs économiques, également stratégiques (constructions, électro-énergie, télécommunications, transport, stockage et commerce ; tourisme ; services professionnels, agro-industrie et industrie alimentaire, industrie pharmaceutique, biotechnologique et production biomédicales, agro-industrie sucrière et ses dérivés, et industrie légère), qui entraînent le reste de l’économie en favorisant un climat d’efficacité dans l’activité productive au niveau national.

Mais attention, il ne s’agit pas d’un débat uniquement économique, et le rapport lui-même le confirme. « L’économie reste la question fondamentale en suspens et le travail politique et idéologique est une question permanente, intimement liée à la bataille économique, car elle assure la participation consciente, active et engagée de la majorité de la population dans le processus de mise à jour du modèle économique et social. »

Depuis le mercredi 15 juin, les Cubains définissent et participent à la construction de leur avenir. Et ils le font comme un droit, qui sous-tend le caractère souverain et indépendant de la nation. Cette façon de procéder n’est pas nouvelle et renforce l’essence humaniste d’une Révolution qui, après 58 ans d’existence, ne considère pas son œuvre comme achevée, celle-là même dont elle cherche à élever le niveau, non seulement sur le plan collectif, mais à partir des projets familiaux et personnels.

Il s’agit d’un projet de nation socialiste, dans lequel il est réaffirmé que personne ne sera abandonné à son sort. Revenons au Rapport central pour y lire : « Dans le domaine économique, les décisions ne peuvent, en aucun cas, signifier une rupture avec les idéaux d’égalité et de justice de la Révolution, et encore moins briser l’unité de la majorité du peuple autour du Parti. Nous ne permettrons pas non plus que ces mesures génèrent l’instabilité et l’incertitude au sein de la population cubaine. » La lecture de ce principe est claire : Dans le socialisme, du moins celui qui se construit à Cuba, nul n’est de trop.

Tout le monde compte, de même que comptent les opinions qui, à partir de ce jour, seront recueillies à propos de la Conceptualisation et du Plan de développement à l’horizon 2030, des textes qui ne sont pas des documents bureaucratiques, mais qui ont été étudiés par des universitaires, des spécialistes, des économistes, des intellectuels. Il a été dit qu’il y a eu huit versions de la Conceptualisation. Nous savons aussi que lors de deux plenums du Comité central (décembre 2015 et janvier 2016), 900 suggestions avaient été émises, ce qui a entraîné une nouvelle version. Ensuite, cette dernière a été présentée dans un contexte plus élevé : celui des 1 000 délégués et plus de 3 500 invités, y compris les députés, où les interventions et les propositions ont dépassé le nombre de 8 800, à partir desquelles a été élaboré le document présenté au Congrès du Parti, où il a subi de nouvelles modifications.

Nous en sommes maintenant à une étape d’une importance capitale. Les documents issus de cette autre grande réflexion, qui seront présentés en décembre prochain au Comité central et ensuite de l’Assemblée nationale du Pouvoir populaire, seront des documents améliorés. Lorsque le Parlement en fera l’analyse et le proposera au vote, ce ne seront plus seulement les textes du 7e Congrès, mais ceux du pays que nous voulons.

Inspirons-nous pour ce débat décisif auquel nous sommes convoqués des paroles du camarade Raul au 6e Congrès : « Sans la moindre intention de chauvinisme, j’estime que Cuba se trouve parmi le nombre réduit de pays du monde ayant les conditions pour transformer son modèle économique et sortir de la crise sans traumatismes sociaux car, en premier lieu, nous avons un peuple patriote, qui se sait puissant du fait de la force que représente son unité monolithique, la justesse de sa cause et sa préparation militaire, doté d’une instruction élevée et fier de son histoire et de ses racines révolutionnaires. »