Cuba / Export : la France consolide son retour après un premier succès commercial

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C’est la première fois que les autorités cubaines...

Cinq mois après la visite du président Raul Castro en France* (notre photo) et un peu plus d’un an après celle de François Hollande à La Havane (mai 2015), les efforts de la diplomatie économique française commencent à porter leurs fruits à Cuba avec un premier gros contrat structurant dans les infrastructures aéroportuaires et le démarrage prochain des activités de l’Agence française de développement (AFD).

C’est ainsi que les autorités cubaines ont confirmé le choix du consortium franco-turc formé par Aéroports de Paris (ADP) –en association avec le Turc TAV Airports- et Bouygues Bâtiment International (filiale de Bouygues Construction) pour entrer en discussion exclusive sur un projet de modernisation de deux aéroports de l’île, dont en premier lieu celui de La Havane, l’aéroport international José Martí et, à terme, celui de San Antonio de los Banos, à 25km au sud-ouest de la capitale. Le projet, qui a fait l’objet d’un appel d’offres international, prévoit la modernisation, l’extension et la gestion en concession de l’infrastructure de l’aéroport José Martí.

Alors que le retour de Cuba dans le concert des nations a provoqué une explosion du tourisme, les autorités cubaines veulent se doter d’ici 2020 d’une capacité d’accueil, à La Havane, supérieure à 10 millions de passagers par an. Alors que la réouverture du trafic aérien vers les Etats-Unis n’est encore que partielle, le trafic actuel est déjà proche de 5 millions et la France, qui a signé des accords sur les fréquences aériennes, y contribue, notamment depuis les Antilles.

« C’est la première fois que les autorités cubaines confient à des entreprises étrangères la responsabilité d’infrastructures stratégiques pour le développement de la Grande Île, s’est félicité le 4 août Matthias Fekl, qui s’est rendu à plusieurs reprises à Cuba. Avec cette décision, c’est notre partenariat à tous les niveaux qui se trouve renforcé et consolidé ». Lors de la visite du président cubain, le secrétaire d’Etat au Commerce extérieur, également en charge du tourisme, avait signé avec le vice-président Ricardo Cabrisas une « feuille de route économique conjointe » dans laquelle le tourisme était érigé comme un secteur de coopération prioritaire. Le secrétaire d’Etat au Transport Alain Vidalies a également salué ce contrat dans un communiqué, rappelant qu’il s’était rendu à Cuba en juin 2016, pour suivre les projets de coopération lancés lors de la visite présidentielle.

Vers le démarrage effectif des opérations de l’AFD

Si ce contrat est de bon augure, une autre bonne nouvelle est tombée juste avant son annonce : la signature le 29 juillet d’un accord intergouvernemental définissant les conditions d’exercice par le groupe AFD de ses activités sur place ainsi que le statut de son futur bureau de représentation, dont l’inauguration est prévu à l’automne. Il a été signé entre le ministre cubain du Commerce extérieur et de l’investissement étranger Rodrigo Malmerca et l’ambassadeur de France à Cuba Jean-Marie Bruno. Selon un communiqué de l’AFD, cet accord concrétise une déclaration conjointe de coopération entre elle-même et le ministère cubain signée lors de la visite de Raul Castro et sa signature ouvre la voie au démarrage effectif de ses opérations.

L’AFD va être un acteur majeur du dispositif de coopération économique français à Cuba. Elle a notamment été mandatée dès 2015 par le ministère des Affaires étrangères et du développement international (MAEDI) et celui des Finances pour identifier et instruire des projets. C’est elle aussi qui gérera le fonds franco-cubain qui doit être créé grâce à la conversion d’une partie des arriérés de dette de Cuba envers la France (à hauteur d’environ 212 millions d’euros) pour permettre de financer les coûts locaux des projets de développement qu’elle aura sélectionnés en accord avec les autorités cubaines.

Les domaines prioritaires d’intervention ainsi définis sont, selon l’AFD : énergies renouvelables, eau et assainissement, tourisme durable, développement urbain, agroalimentaire et transports. Le projet aéroportuaire sera sans nul doute parmi les premiers à bénéficier de ses financements.

C.G