Pourquoi Cuba risque de révolutionner la médecine en Afrique

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Publié sur le site "Africadiligence.com"

L’Edito de Guy Gweth

Une lente mais irréversible révolution de la santé publique en Afrique.

[Africa Diligence] L’Organisation mondiale de la santé (OMS) chiffre l’absence de médecins, infirmiers et sages-femmes dans le monde à 2,5 millions. Principales causes en Afrique : pandémies, mort, exode, et systèmes de santé détériorés. Parallèlement, l’effectif de médecins cubains exerçant à l’étranger est plus important que celui financé par l’OMS… 30 000 Cubains opèrent comme bénévoles dans plus de 60 pays pauvres.

En sus des nombreux talents étrangers qu’il a formés – plus de 20.000 médecins au cours des cinq dernières années – Cuba a fait de l’électro-médecine une spécialité qui intéresse fortement les pays en développement. La capacité experte qu’ont les professionnels cubains à remettre en état ce qui ne fonctionne plus, mais qui n’est pas obsolète, est née de la précarité. En Afrique, comme dans toutes les régions pauvres où ils passent, les Cubains redonnent vie aux vieux appareils médicaux, une perspective qui intéresse déjà plusieurs Etats africains.

Début septembre 2016, soixante médecins spécialistes cubains ont atterri à Djibouti. De sources concordantes, l’arrivée de ces praticiens marque la mise en œuvre d’un accord de coopération dans le domaine de la santé signé en juin dernier à La Havane entre le ministre djiboutien de la Santé, Djama Elmi Okieh, et son homologue cubain Roberto Morales Ojeda.

L’accord prévoit de combler un besoin imminent constaté dans plusieurs secteurs des hôpitaux djiboutiens, notamment dans l’oncologie, la cardiologie interventionnelle, la neurologie, la traumatologie, l’orthopédie, la gynécologie, la radiologie, ou encore la médecine interne.

Un volet dédié à la formation de médecins généralistes djiboutiens et à l’achat des produits pharmaceutiques cubains – plus particulièrement du vaccin thérapeutique du cancer – figure également dans cet accord. En rappel, Cuba a formé plusieurs centaines de médecins et d’agents de santé africains à l’Ecole latino-américaine de médecine (ELAM) de La Havane.

Plus d’un quart de siècle après la fin de la guerre froide, les programmes de coopération médicale mis en place par Fidel Castro dès 1960, dans le cadre d’accords bilatéraux et multilatéraux avec l’Afrique, notamment, sortent enfin du bloc… Ce faisant, la diplomatie médicale cubaine rouvre une porte que d’autres pays africains ne vont pas tarder à passer, provoquant ainsi une lente mais irréversible révolution de la santé publique en Afrique.

La Rédaction (avec CAVIE, CCTV et Knowdys Database)