Le 7e Congrès de psychophysiologie centré sur le fonctionnement du cerveau

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Dans le but de trouver un consensus dans les recherches scientifiques dans la branche de la psychologie chargée de l’étude des bases cérébrales et corporelles de la pensée et des émotions s’est tenu à La Havane le 18e Congrès mondial de l’Organisation internationale de psychophysiologie.

Le Congrès a réuni plus de 370 spécialistes en provenance du Canada, des États-Unis, de France, d’Italie, du Japon, de Russie, du Mexique et du Brésil

La Dr Maria Luisa Bringas Vega : L’un des grands mérites de Cuba a été de développer cette discipline pour partager les résultats scientifiques avec les populations des pays plus pauvres ».Photo : Nuria Barbosa León

Cet événement prestigieux qui auparavant n’avait été accueilli que par des pays développés s’est déroulé pour la première fois en Amérique latine, comme une reconnaissance au travail de Cuba dans la création d’outils pour le diagnostic, la prise en charge et le traitement des maladies du cerveau.

Le Congrès a réuni plus de 370 spécialistes en provenance du Canada, des États-Unis, de France, d’Italie, du Japon, de Russie, du Mexique et du Brésil, qui ont assisté à 5 cours précongrès, à 9 conférences magistrales et 39 symposiums patronnés par l’Organisation internationale de psychophysiologie (OIP), la Société cubaine de neurosciences et le Centre des neurosciences de Cuba (Cneuro).

Comme l’a signalé à notre journal le Dr Pedro Antonio Valdés Sosa, Cuba a été un des pionniers de la cartographie cérébrale avec le début des recherches en 1960 sur ordinateur de l’activité électrique du cerveau, un projet mené avec la CID-201, le premier ordinateur cubain à mémoire à tores de ferrite, et la création de l’appareil Medicid, une activité impulsée à l’initiative du commandant en chef Fidel Castro.

Ces travaux scientifiques ont permis à notre pays de s’ouvrir sa propre voie dans le domaine de la tomographie électrique cérébrale, notamment l’étude de la plasticité cérébrale durant le traitement neuropsychiatrique, ainsi que l’effet du vieillissement sur le cerveau.

« La psychophysiologie est une branche des neurosciences chargées de l’étude des bases physiologiques de la pensée, de ses maladies et de la relation entre le corps et l’esprit. Cette discipline a connu un essor considérable ces dernières années. L’un des grands mérites de Cuba a été de développer cette discipline pour partager les résultats scientifiques avec les populations des pays plus pauvres », a-t-il indiqué.

Pour sa part, la spécialiste cubaine en sciences psychologiques, Maria Luisa Bringas Vega, a précisé que le congrès prétend étendre les expériences des grands laboratoires des pays développés et les adapter à la réalité du Tiers monde, qui fait face à des problématiques différentes, notamment la faim, la pauvreté et la malnutrition.

Cette professeur titulaire a souligné que le congrès a abordé des thématiques afférentes aux fonctions physiologiques du cerveau liées principalement à la qualité de vie, la promotion d’une vieillesse saine et d’une enfance émotionnellement stable, et a ouvert des champs de réflexions et d’actions pour faire face à la croissance alarmante de troubles du cerveau tels que les démences du fait du vieillissement démographique, des expériences qui ont fait l’objet d’une réflexion collective.

À titre d’exemple, elle a signalé que les résultats des recherches présentés par les spécialistes japonais en matière de cartographie cérébrale réalisées sur une nombre important de personnes ont confirmé qu’il n’y a pas encore de vérité absolue, les facteurs culturels et sociaux entrant également en compte. « Ces recherches n’affichent pas le même comportement en Amérique latine et sur un autre continent, mais nous pouvons nous servir de cette méthodologie pour les appliquer dans nos pays », a-t-elle affirmé.

Cet avis est partagé par Thalia Harmony Baillet, docteur ès sciences et neurophysiologie et chercheuse à l’Université nationale autonome du Mexique à l’Institut de neurobiologie, qui a mis au point des méthodes d’analyse quantitative de l’activité cérébrale, notamment chez les enfants présentant des troubles moteurs et cognitifs depuis l’étape de l’accouchement jusqu’à l’âge de huit ans.

LA Dr Harmony a donné une des conférences magistrales du Congrès. Elle a disserté sur la prise en charge cognitive des enfants nés prématurément et ceux nés à terme, en insistant sur l’importance d’un diagnostic précoce et d’un traitement aux premiers âges.

Quant au psychiatre colombien Felipe Agudelo Hernandez, il était présent surtout pour en savoir plus sur des sujets liés à la psychiatrie infantile, puisqu’il travaille à la Clinique San Juan de Dios de la ville de Manizles, chargée du traitement des adultes et des enfants atteints de schizophrénie, de bipolarité, d’autisme, ou souffrant de dépression et d’anxiété.

Il a signalé : « Les études du cerveau sont entrées dans une nouvelle ère et vont de pair avec la neurobiologie, la neurophysiologie, les neurosciences affectives et sociales, et nous nous devons d’être bien informés de ce qui se passe au niveau psychophysiologique afin de pouvoir intégrer le caractère scientifique de ces spécialités et consolider la psychiatrie ».