Quand des supporters américains ont bravé les interdits pour aller à Cuba

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Commentaire de Salim Lamrani :

Le quotidien sportif "L’Equipe" oublie de rappeler que c’est le gouvernement des Etats-Unis qui empêche ses ressortissants de se rendre à Cuba.

Le peuple de l’île, quant à lui, a toujours accueilli le peuple d’Abraham Lincoln avec hospitalité.

Et la suite...http://havana-live.com/nouvelles/47-ans-apres-etats-unis-battent-cuba-a-havane/

Jurgen Klinsmann et les USA sont actuellement sur le sol cubain. (Reuters)

C’est une petite page d’histoire qui va se jouer vendredi soir, dans la relation tumultueuse entre les Etats-Unis et Cuba. Depuis la fin de l’embargo des USA promulguée en 2014, à l’égard de son île voisine, la sélection américaine s’apprête à jouer son premier match amical sur le sol cubain, depuis 1947. Organisée à l’initiative de la Fédération cubaine (AFC), cette rencontre ne sera toutefois pas la première entre les deux équipes depuis presque 70 ans, car en septembre 2008, les Américains s’étaient déjà rendus à La Havane, pour y jouer un match de qualifications à la Coupe du monde 2010, qu’ils avaient remporté (1-0, but de Dempsey).

Ce jour-là, une poignée de supporters des « Yanks » avait bravé les interdits en vigueur, contre les touristes américains, pour effectuer le court déplacement jusqu’au stade Pedro Marrero. Après avoir acheté les billets d’avion au Mexique et soudoyé un douanier pour ne pas qu’il tamponne leurs passeports, les cinq aventuriers avaient franchi les frontières, sans grande difficulté, mais non sans une certaine appréhension. « Je me souviens qu’à l’aéroport, nous étions allés très souvent aux toilettes à tour de rôle. Nous étions tellement excités », raconte aujourd’hui Jacky Tran, l’un d’entre eux, sur le site de la MLS.
« Tout le monde voulait prendre des photos avec nous »

Pour rejoindre l’enceinte, loin de passer incognito, la femme et les quatre hommes avaient loué une cadillac rose. « C’était surréaliste », se rappelle Brian Kemp, un autre des fans frondeurs. Mais pour ne pas être démasqués, une fois dans les tribunes, ils avaient alors caché leurs visages derrière des bandanas aux couleurs de la bannière étoilée. « Tout le monde voulait prendre des photos avec nous, poursuit Luis Arguero. À la fin du match, les Cubains nous félicitaient et nous tapaient dans les mains. Ça n’avait rien à voir avec le stade Aztèque (de Mexico). »

Après avoir immortalisé l’évènement avec Sunil Gulati, le président de la Fédération américaine (USSoccer), qui n’en menait pas large, et Don Garber, le patron de la MLS, également présents, les cinq hors-la-loi avaient profité jusqu’au bout de leur virée, en terminant par une tournée des bars. Avant de rentrer au pays le lendemain, comme si de rien était. Des souvenirs pleins la tête et avec la satisfaction d’avoir été les plus malins.