Documents oubliés : l’histoire des enfants de Tchernobyl

Partager cet article facebook linkedin email

Extrait de Cubadebate du 6 janvier 2017 et traduit par Chantal Costerousse.

Depuis sa première visite à Cuba Sonia Cunliffe est une autre femme ; non seulement la mystique de ce pays et ses inclinations pour la « trova » (chanson d’amour)( ndt) l’ont fait revenir à plusieurs reprises dans la plus grande île des Antilles, mais l’aide solidaire de Cuba pour quasi 24 mille enfants victimes de l’accident nucléaire de Tchernobyl lui a inspiré la réalisation d’une exposition qui arrive ces jours ci à la Havane.

Documents oubliés : « les enfants de Tchernobyl à Cuba »

C’est le nom de l’exposition qui a été inaugurée l’an dernier dans la chapelle de l’ancien collège Mercedès Cabello de Carbonera située dans l’église St Thomas d’Aquin à Lima.

« Lorsque je décide de faire l’exposition et que je recherche une salle au Pérou, on me donne la possibilité de la réaliser dans une église et là, je me lance le défi de faire qu’elle fonctionne comme une œuvre d’art qui serait à la fois un récit de toutes ces histoires.

C’est dans ce lieu que m’est venue l’idée d’y mettre un fond musical issu d’une musique que j’ai entendue, du jeune Jorge Fernandez. Puis, à partir de la lecture du livre « les voix de Tchernobyl » est composée la musique qui donne l’ambiance de l’exposition et j’y insère des voix et d’autres sons pour créer cette atmosphère dans laquelle vous sentez les enfants, le bruit de la mer et Fidel lui même parlant avec les petits et qui vous fait revivre le monde lointain de Tarara » *
tarará est une petite cité balnéaire à l’est de la Havane où furent accueillis les enfants de Tchernobyl.(ndt)

Le spectacle artistique, qui peut s’apparenter à un documentaire, a exigé une enquête approfondie d’environ une année.

« en 2015, je suis revenue à Cuba et j’ai fait la connaissance de la journaliste Maribel Acosta ; je lui ai expliqué toutes les idées que j’avais sur les enfants de Tchernobyl et je l’ai invitée à travailler avec moi. Finalement, nous avons entrepris une enquête d’une année au cours de laquelle je suis revenue plusieurs fois et elle, m’envoyait des informations au Pérou.

Ainsi, nous avons réalisé les premiers documents audiovisuels ». L’exposition, voulue par l’auteure d’une seule pièce, contient des photos historiques des journaux Granma et Juventud rebelde et des instantanés de Tarara aujourd’hui.

« c’est un tout, un ensemble complet qui te raconte la situation. Les vidéos, les audios, les photos, le livre..... c’est un tout » ajoute Sonia Cunliffe.

Ces enfants radioactifs ne furent accueillis dans aucun pays d’Europe. Cuba est le seul pays qui s’est ému et a décidé de les accepter raconte l’auteure péruvienne.

« C’est donc une réflexion sur l’humanité, sur la capacité de l’être humain à s’émouvoir, à se solidariser avec le malheur d’un autre peuple. Lorsque j’ai lu parmi des extraits cette phrase de Fidel : il n’existe aucune préférence entre les êtres humains, c’est une obligation d’être solidaire avec l’autre, j’ai pensé que c’était parfait »
.
Lorsque j’ai vu les photos, je me suis rendue compte que l’on célébrait jusqu’aux fêtes des 15 ans des filles (coutume très suivie en Amérique latine)( ndt) et cela va bien au delà d’un traitement médical. C’est comme dire : ta part émotionnelle, ta part humaine m’intéressent et je veux que tu soies heureux. Cela m’a énormément touchée. J’ai également découvert qu’ils avaient des salles de classes et des professeurs, c’est la preuve que tout ce projet édifié à Tarara allait bien plus loin que sauver une vie » a t elle ajouté.

Pour l’historienne, présenter à Cuba une exposition sur les enfants de Tchernobyl était une illusion. Une idée déjà réalisée après des années de recherches, en parvenant à se rendre à Lima au Pérou avec les documents oubliés. Mais il restait encore l’île pour compléter le rêve.

« je voulais montrer au peuple cubain son projet. Enseigner aux plus jeunes le projet de Fidel, de Cuba. C’est ce qui est arrivé à Lima, personne ne connaissait cette partie de l’histoire de Cuba ; j’ai eu l’opportunité de la présenter aussi il y a peu de temps à Miami. Peut être, qu’un sujet si humain, tant éloigné des gens a réussi à atteindre le public » a ajouté Cunliffe.

A propos du démarrage d’un projet similaire, Sonia a dit qu’elle aurait à trouver un sujet qui la touche sentimentalement comme avec ces enfants. Elle a ajouté qu’elle aurait peut être prochainement l’occasion de réaliser un travail au Chili.

Les intéressés pourront accéder à tous les documents collectés, photos de Tarara actuellement y compris écouter Fidel parler de cette œuvre de la révolution. En outre, « documents oubliés » donne toutes les informations publiées au cours des 21 années qu’a duré le projet humanitaire de Tchernobyl.

L’exposition sera inaugurée ce samedi à la bibliothèque nationale et sera visible jusqu’au 7février. Seront présents les médecins, les traducteurs et le personnel qui ont offert leur appui aux enfants de Tarara.


Ci-dessous l’article original avec des photos et vidéos.

Portfolio